mercredi 19 mars 2008

Les élections municipales de mars 2008 : une rupture dans l'histoire politique locale

L'étude des origines socio-professionnelles de tous les élus municipaux qui siégèrent à l'Hôtel de Ville de Lapalisse depuis le début des années 1920 permet de dire sans ambages que le scrutin du 9 mars 2008 marque une rupture dans le vie politique locale.
1920-1950

agriculteurs : 34 %

artisans : 25 %

commerçants/entrepreneurs : 25 %

fonctionnaires : 10 %

profession libérale : 5 %

employés/ouvriers : 1 %


1950-1970


agriculteurs : 22 %

artisans : 25 %

commerçants/entrepreneurs : 45 %

fonctionnaires : 2 %

profession libérale : 2 %

employés/ouvriers : 4 %


1970-2000

agriculteurs : 10 %

artisans : 26 %

commerçants/entrepreneurs : 28 %

fonctionnaires : 23 %

profession libérale : 5 %

employés/ouvriers : 8 %


Conseil municipal issu du scrutin des 9 et 16 mars 2008

agriculteurs : 8 %

artisans : 0 %

commerçants/entrepreneurs : 4 %

fonctionnaires et fonction territoriale : 44 %

profession libérale : 8 %

employés/ouvriers : 36 %

Jamais une majorité municipale ne fut d'extraction aussi "populaire" que celle élue les 9 et 16 mars 2008. En effet, si l'on inclut au groupe socio-professionnel des "employés/ouvriers" les personnes salariées dans la fonction publique et territoriale et relevant des catégories B et C (agents), on frôle alors les 50 % du nouveau conseil municipal. A noter également l'effondrement du taux de représentativité des artisans et des commerçants/entrepreneurs qui fournirent pourtant au cours du XXe siècle les plus gros bataillons de conseillers municipaux à notre ville. Comment peut-on tenter d'expliquer ces deux phénomènes ? Les résultats du scrutin du 9 mars 2008 ne sont aucunement le produit d'un vote de réaction "populaire" envers un positionnement social médian (composante principale de la liste de Jean Laforest), mais plutôt un réflexe épidermique à l'encontre d'une certaine posture sociale. Ce phénomène fut d'ailleurs largement amplifié par un contexte national majoritairement hostile à l'exercice de la fonction présidentielle par Nicolas Sarkozy : du national au local, les processus d'identification sociale fonctionnèrent à plein lors des municipales de Lapalisse de mars 2008.

Notons enfin que pour la première fois dans l'histoire électorale de Lapalisse, une majorité sortante était entièrement éliminée de la scène politique locale... Le cataclysme fut de taille.

S. HUG


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