mercredi 11 septembre 2013

La séparation de l'Eglise et de l'Etat à Isserpent

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L'application pleine et entière de la loi de Séparation de l'Église et de l'Etat promulguée en 1905 fut soumise au jeu subtil des équilibres régionaux et locaux. L'inventaire des biens de l'Église et des communautés religieuses, lancé en 1906, faillit mettre en péril l'unité de la nation . Ainsi, dans l'Ouest et le Nord du pays, Blancs et Rouges en vinrent aux mains sur le parvis des chapelles ou aux portes des presbytères. A La Palisse, la municipalité radicale-socialiste du Docteur Baudon profita de l'Affaire des inventaires pour "laïciser" la vie lapalissoise : des croix de carrefour furent déplacées ou disparurent purement et simplement du paysage, on cadenassa également un temps les portes de la chapelle du vieil l'Hôpital de la ville. Mais ce fut à Isserpent que la crise culmina dans le Pays lapalissois.

La municipalité de Francisque David (maire de 1904 à 1912) étant fermement décidée à récupérer le presbytère pour le reconvertir en succursale postale demanda au curé de la paroisse, Auguste Meilleroux (curé de 1900 à 1913) de quitter les lieux. Ce dernier refusa et le jour tant redouté de l'inventaire, le 18 mars 1907, il s'enferma dans l'église. Un forgeron fut alors appelé afin de briser la serrure de la porte du fond de la nef. Le curé Meilleroux décida immédiatement de quitter la bourg et alla s'installer au hameaux des Corres où une grange appartenant à la famille Talabart fut aménagée en église de fortune. On raconte que les cafetiers d'Isserpent firent grise mine car leur clientèle dominicale avait désertée leur zinc... Une intervention de l'évêché permit d'applanir les dernières difficultés et tout rentra dans l'ordre à la fin de l'été. Le curé Meilleuroux regagna alors son presbytère mais cette fois-ci en tant que simple locataire.
L'église "romaine" (restée fidèle au Concordat de 1801) des Corres


S. HUG


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