mercredi 31 août 2011

Le docteur Brisson : entre raison et croyances populaires

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Antonin Brisson naquit en 1858 au Breuil où son père était huissier. Après des études au petit séminaire d'Yzeure, il fit sa médecine à Paris, puis son internat à l'Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand. Docteur en 1883, il vint s'établir peu de temps après à Lapalisse où il ouvrit un cabinet avenue de la Gare et prit en charge l'Hôpital de la ville. Mobilisé en 1914, il fut médecin-chef sur le Front jusqu'en août 1916. Fragilisé par une dysenterie, Antonin Brisson fut alors nommé à l'Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand puis à l'Hôpital de Vichy où il exerça jusqu'en 1919. Le docteur Brisson décéda à Lapalisse le 27 février 1927.






L'unique ouvrage du Docteur Brisson, En Montagne bourbonnaise, Moeurs et Coutumes, paru en 1911 peut être appréhendé de deux façons différentes. De prime abord, il s'agit d'une étude ethnologique décrivant avec précision les pratiques ancestrales des Montagnards relevant à la fois de la magie blanche et de la magie noire. Mais au fil des chapitres, le lecteur prend conscience que cet ouvrage est également une ode à ce pays et à ses bonnes gens. Antonin Brisson écrivait ainsi : "J'aime ce coin de terre parce que j'y suis né, que j'y ai vécu. Ma profession, pendant vingt-cinq ans, m'en a fait parcourir les chemins, les sentiers, elle m'a fait pénétrer aussi dans bien des intérieurs, connaître nombre de ses habitants, don beaucoup ont été mes clients, quelques-uns mes amis, et pour les uns et les autres j'ai été le témoin de quelques joies, mais aussi souvent le confident de bien des peines. On n'est pas ainsi mêlé à l'existence des gens sans apprendre leur manière de vivre, sans étudier leurs moeurs et leurs caractères. Aujourd'hui que ma santé m'oblige à déserter mon poste, quand la neige ou les giboulées viennent fouetter mes vitres, malgré moi, au coin du feu, je pense à toutes les intempéries que j'ai subies, et aussi à tout ce que j'ai vu et entendu au cours de ma carrière. Dans des rêveries prolongées, au milieu de la fumée de ma cigarette passent et repassent dans ma mémoire les remarques faites, les observations prises, les souvenirs recueillis. Je les ai jetés sur le papier, sans autre but, tout d'abord, que de fournir à mon esprit une nouvelle occupation. Puis j'ai pensé que les anciens, en les parcourant auraient peut-être quelque plaisir à se rappeler une époque pour eux déjà lointaine. Quant aux jeunes, si ces usages que j'essaie de décrire et qu'ils qualifieront de surannés, si ces anecdotes et ces légendes que je conte pouvaient amener sur leurs lèvres un sourire, à ma plume inexpérimentée ce serait un encouragement."


S. HUG

HUGSTEPHANE@aol.com

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