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Les coureurs de Mai (appelés également Chanteurs de Mai dans certaines localités) qui sillonnent encore les campagne du Centre de la France durant la première nuit du mois incarnent l'une des plus joyeuses survivances païennes venues du fond des âges. A mi-chemin entre le charivari de nos ancêtres (dont la cérémonie du pot de chambre servi aux jeunes mariés le matin de la Nuit de Noces, constitue l'ultime avatar) et les fêtes bacchanales en l'honneur de la renaissance de la nature, le fait de courir le mai permettait autrefois à la jeunesse de rompre avec la solennité du temps pascal et d'annoncer bruyamment le réveil de la terre juste avant d'entrer dans les interdits du mois marial.
Allant de maison en maison, ces bandes de jeunes (à l'origine les conscrits de l'année devant partir au Service militaire) continuent à échanger des couplets évoquant le joli mois de mai contre quelques oeufs, du lard, ou un litron. Les maisons les plus accueillantes qui jalonnent ces rogations fleuries des Grands Ducs, offrent volontiers la gnôle, la fine et autre coup de marc qui finissent par vous tomber dans les genoux. A l'aube, tout s'achève encore autour de copieuses omellettes confectionnées avec les victuailles ramassées par monts et par vaux.
Si les coureurs de mai se font désormais plutôt rares dans les rues de Lapalisse (la ville police les moeurs !), cette belle coutume survit encore fort heureusement dans plusieurs villages du Pays lapalissois.
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S. HUG