dimanche 23 octobre 2011

LES CARNETS DE BORVO : la Forterre.

La Forterre est avant tout une région naturelle située au centre-ouest du département de l’Allier, délimitée à l’ouest par la vallée de l’Allier, à l’est, par la vallée de la Besbre, au Nord par la Sologne bourbonnaise et au sud, par la plaine du Billezois. Cette région est formée d’une succession de plateaux d’origine calcaire, légèrement ondulés, recouverts d’une couverture pédologique de bonne qualité. Malgré le rayonnement mesurée de la ville de Varennes-sur-Allier (3 800 habitants en 2007) et une indéniable unité de paysage, ponctuée par des turreaux (= des buttes-témoins calcaires, c’est-à-dire des plis des strates calcaires qui affleurent à la surface), on ne peut pas dire que le sentiment identitaire fut particulièrement cultivé en Forterre. Avec l’invention des communautés de communes et des Pays, la com com de Varennes-Forterre décida de se construire un passé commun en communicant autour des fouilles archéologiques de Vouroux (faubourg de Varennes) qui ont mises au jour des fours à chaux (alimentés par le calcaire de la Forterre) et des ateliers de potiers gallo-romains.
Démographiquement, le canton de Varennes-sur-Allier possède un profil original. A la fois à cheval sur la vallée de l’Allier, couloir de densités soutenues, et le Bourbonnais des basses densités rurales, la ville de Varennes-sur-Allier, cœur de la Forterre, a perdu plus de 900 habitants entre 1982 et 2007. Au final, en vingt-cinq ans, ce canton a perdu seulement 500 habitants (15 000 habitants en 1982 contre 14 500 en 2007 soit – 4,5 % contre -15 à – 20 % de moyenne pour la plupart des cantons ruraux de l’Allier). L’hémorragie varennoise et celle de son rural profond a été partie atténuée par le dynamisme des communes touchant au Val d’Allier (Créchy, Billy, Saint-Loup). La densité moyenne (74 h/km demeure élevée sur l’échelle bourbonnaise.
Si la ville de Varennes-sur-Allier constitue le centre naturel de la Forterre, la proximité de la ville de Saint-Pourçain (8 kilomètres) et celle de l’agglomération vichyssoise (20 kilomètres) bat en brèche le rayonnement varennois. La ville offre toute une gamme de services de proximité aux populations des environs (commerces, zone commerciale de 18 enseignes, marché de terroir le mardi matin, administrations, professions médicales, notaires, collège, lycée professionnel…). Varennes-sur-Allier garde un pied dans le monde rural en organisant chaque année, deux semaines avant Pâques, l’un des derniers grands concours agricoles du Bourbonnais spécialisé dans la race charolaise (240 bêtes exposées en 2009 lors de la 152e édition de cette réunion).
L’histoire industrielle de Varennes a été longtemps dominée par l’entreprise de menuiserie Moreux créée en 1918 qui fabriqua jusqu’en 2006 du bel ameublement. A la fin des années 70, l’entreprise Moreux compta jusqu’à 700 salariés, puis déclina lentement à partir de 1985. Le déclin des Etablissements Moreux plongea le Varennois dans une réelle crise dont les effets furent en partie amortis par le développement de l’usine du Hollandais Wavin, leader européen du tube et des raccords PVC, installée en 1979 et qui finit par établir son siège social à Varennes-sur-Allier sur la Zone Industrielle de la Feuillouse en 1994. Wavin y emploie actuellement près de 400 employés. Les trois autres entreprises phares de la Zone Industrielle de la Feuillouse sont les Transports Lassalle avec 45 employés, Martel Distribution avec 30 employés et FLC (Flaconnage Logistique Conditionnement), spécialisée dans le conditionnement des cosmétiques et qui emploie une quarantaine de salariés.
Alors que sa fermeture est programmée fin 2015, l’autre point fort de Varennes-sur-Allier est la base aérienne (base n° 606)) et son unité de stockage et d’entretien du matériel de l’Armée de l’Air (détachement Air 277). Créée en 1937 grâce à l’entremise de Marcel Régnier (1867-1958), maire de Billy, sénateur de l’Allier et ministre des Finances de l’époque, cette base aérienne emploie près de 450 personnes (260 militaires, 140 civils et une cinquantaine d’emplois induits) et injuste chaque années environ 15 millions d’euros dans l’économie locale.

Longtemps bastion de gauche (Pierre Courtadon, PCF fut maire de 1989 à 2014), Varennes-sur-Allier bascula à droite au printemps 2014 avec l'élection au poste de premier magistrat de la ville de Roger Litaudon. La ville est confrontée depuis plus de trente ans à un enjeu de taille : le contournement de la ville par l’ancienne RN7. Le nouveau tracé sud devrait être mis en service à l’horizon 2015.
La Communauté de communes Varennes-Forterre a été créée en 2002 et regroupe quatorze communes (Varennes-sur-Allier, Rongères, Montoldre, Montaigu-le-Blin, Boucé, Créchy, Langy, Sanssat, Saint-Gérand-le-Puy, Tréteau, Cindré, Trézelles, Saint-Gérand-de-Vaux et Saint-Félix). Les contours de cette com com donne une image fidèle du rayonnement varennois, battu en brèche au sud par la puissance de l’agglomération vichyssoise et limité à l’ouest par le bassin saint-pourcinois. Ainsi, quatre communes occupant le flanc sud du canton de Varennes-sur-Allier (Billy, Magnet, Saint-Germain-des-Fossés et Seuillet) ont choisi d’adhérer à VVA (Vichy Val d’Allier Métropole). De même, la commune de Saint-Loup, située à l’ouest de Varennes-sur-Allier, a préféré rejoindre la com com du Saint-Pourcinois. A l’inverse, la com com de Varennes-Forterre a obtenu l’adhésion de trois communes n’appartenant pas à son canton : celle de Tréteau, appartenant géographiquement à la Forterre, (canton de Jaligny-sur-Besbre) qui a tourné le dos à la com com du Val de Besbre, celle de Trézelles (canton de Jaligny-sur-Besbre) qui pour des raisons politiques s’est détournée à la fois de la com com du Val Libre et de celle du Val de Besbre et, enfin, la commune de Saint-Gérand-de-Vaux (canton de Neuilly-le-Réal) qui, en effet, appartient plus à la zone d’influence de Varennes-sur-Allier qu’à la couronne immédiate de l’agglomération moulinoise.
Parmi les principales réalisations de cette com com, citons : le Pôle Emploi Entreprise qui rassemble en un même milieu tous les acteurs de l’emploi et de la formation, une Résidence Jeunes Oxygène (15 logements à destination des jeunes apprentis, stagiaires ou intérimaires à la recherche d’un logement), une crèche/halte-garderie Brin d’Eveil, un relais d’assistantes maternelles et la redynamisation des commerces de Saint-Gérand-le-Puy (990 habitants).


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S. HUG


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