Beaucoup de Lapalissois ignorent que l'actrice Mylène Demongeot passa une année de son enfance à Lapalisse dans une petite maison, aujourd'hui détruite, du quartier de l'usine à gaz. En effet, en 1939, les parents de la toute jeune Marie-Hélène Demongeot, alors âgée de quatre ans, accompagnés par la Comtesse Clotilde Faussone di Clavesana (La Comtessa Nonna), grand-mère paternelle, se réfugièrent dans notre ville. Oubliées pour un temps le soleil de Nice et les artères de la Capitale. Dans son autobiographie intilulée Tiroirs secrets parue en 2001, l'actrice évoque les quelques images cauchemardesques, quasi felliniennes, qu'elle a gardé de Lapalisse : "Tout ce que je sais, c'est que nous habitons une petite maison près d'un abattoir à cochons. Je vois le sang rouge et frais, tout fumant, couler dans des rigoles au milieu de la petite rue et j'entends les cris épouvantables de ces bêtes qu'on égorge. Horrible. Je me bouche les oreilles pour ne plus entendre et, des fois, je pleure pour eux. Je crie "Arrête ! Arrête !" ça fait hurler de rire les garçons bouchers qui vont et viennent avec leurs mains rouges et leurs grands tabliers blancs gorgés de sang. Au bout d'un certain temps, papa décide de partir et de rentrer à Paris. Il charge les bagages dans la Onze Chevaux Citroën noire et, après des adieux mus, nous quittons Nonna qui pleure en nous embrassant. Nous roulons un moment, puis, à la sortie d'un virage très courbe sur une route sinueuse, nous découvrons tout là-haut à moins d'un kilomètre à vol d'oiseau et sur la même route que nous, avançant dans notre direction, l'armée allemande, chars, voitures, motos, qui descend comme une gigantesque déferlante brillant de tous ces feux sous le soleil... Papa fait vite demi-tour vers Lapalisse. Plus tard, ma grand-mère retourne à Nice et mon père nous ramène à Paris."
S. HUG
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