Claude Lafayette fut tout d'abord affecté à l'atelier de sellerie de la Caserne Werlé de Roanne, puis participa ensuite à des opérations de chargement/déchargement à Moulins. En Argonne, puis dans la Marne, il fut incorporé au sein d'une brigade de bûcherons effectuant des coupes de bois. Enfin, à Brienne, Claude Lafayette travailla de nouveau à des opérations de manutentions et réalisa des services de garde.
Dans l'une de ses toutes premières lettres à sa femme, Claude Lafayette relate son incorporation :
"Villemontais, le 4 avril 1915. En somme, voici ce que j'ai fait depuis mon arrivée. Lundi, fais porter rentrant et toucher 2 f 50, aller au rendez-vous à partir de 5 h du soir. Mardi, 6 heures du matin, rentrer à la caserne, nous avons touché pantalon et capote. Toute la journée à la caserne sans savoir que faire, manger et coucher où vous voudrez. Mercredi, 6 heures du matin. Visite médicale, toucher le sac, libre le soir à 5 h 1/2. Manger et coucher à nos frais. Jeudi, 6 heures du matin, toucher le fusil, 10 heures, départ pour Villemontais. Arrivée à 1 h 1/2 sans manger. L'on s'est donc occuper de nous pour la nourriture et le coucher que ce jour et je t'assure qu'il y en a beaucoup qui était bien à plaindre. Vendredi, rien à faire, que des appels et l'installation dans nos cantonnements. Samedi, l'on a commencé à demander 110 volontaires terrassiers pour partir lundi pour faire des tranchées." (l'orthographe de l'auteur a été respaectée)
Au fil de ses lettres, on s'aperçoit rapidement que trois impératifs occupaient l'esprit de Claude Lafayette, patron artisan, père de famille et petit bourgeois lapalissois :
- Etre démobilisé et rentrer à Lapalisse. Les mois passants, les espoirs d'un retour disparaissant, Claude Lafayette met tout en oeuvre pour préserver une santé assez fragile.
- Suivre l'évolution de ses affaires
- Continuer à remplir à distance son rôle de père de famille
(à suivre)
S. HUG
HUGSTEPHANE@aol.com
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