lundi 27 décembre 2010
COLLECTION VISAGES DU BOURBONNAIS - Hector Rolland : Spartacus le Pitaux.
samedi 25 décembre 2010
Les deux Pères Noël de Saint-Prix (extrait d'une nouvelle inédite de Georges Romaillat)
Tous les gens du bourg possédaient une cheminée digne de ce nom, plus ou moins vaste suivant les maisons et permettant au VIEIL HOMME de parvenir jusqu’à l’intérieur des foyers. Chez nous, à mon avis, il y avait problème. Non seulement les boisseaux étaient étroits, environ trente centimes de côté, mais sur le toit même, l’ensemble se terminait par une sorte de faîtière en terre cuite arrondie en forme de goulot, laissant un passage réduit.
Je voyais mal le Père Noël s’introduire chez nous par ce chemin. Un contorsionniste du cirque AMAR n’y serait sans doute pas parvenu. Alors, que dire de que ce pauvre vieux, engoncé dans sa pelisse et chargé comme un mulet, de surcroît !
Je décidai d’en parler à mon père. J’avoue qu’il fut surpris… Surpris au point de s’en entretenir avec ma mère, et c’est elle qui trouva une solution susceptible de mettre fin à mes inquiétudes.
Au lieu d’emprunter le conduit de cheminée, comme chez les autres, il viendrait tout bonnement par le grenier, puisque tous les fenestrons étaient hors d’usage.
Cartésien jusqu’au bout, je fis remarquer que l’escalier était à la limite de l’effondrement avec sa marche à bascule, la dixième, pas de lumière par-dessus le marché. Il avait toutes les chances de se casser la figure en faisant un boucan de tous les diables. Après un tel accident, on aurait bonne mine, vis-à-vis des voisins…
Encore une fois, ils réfléchirent.
La solution était simple. Aussi simple que celle de l’œuf de Christophe Colomb, mais encore fallait-il y penser. Cette nuit-là, on ne fermerait pas la porte d’entrée à clé. Il lui suffirait de tourner la poignée pour entrer chez nous. Mes sabots étaient là à deux mètres, devant la cuisinière.
Il est bon de préciser qu’en plus du personnage mythique du Père Noël circulant sur les toits avec sa hotte au dos cette nuit-là, sur le coup de minuit, il en existait un autre… Bien réel celui-ci, vêtu comme l’Envoyé du ciel d’une immense houppelande rouge à parements blancs. La tête enfouie dans un capuchon, barbe de neige frémissant au vent et porteur d’une hotte lui aussi.
Il est au service de Madame RATARD, une riche veuve de diplomate, d’origine américaine, dont la générosité est connue de tout le monde. Sans prononcer un seul mot, consigne oblige, il frappe à chaque porte et remet à chacun le cadeau qui lui est destiné. Sûr qu’on le reconnaît, c’est FRANCIS, le chauffeur de la Dame. Il a un tic bien à lui. Toutes les deux minutes, il se racle la gorge bruyamment, impossible de se tromper. On le suit pas à pas. Il demeure imperturbablement muet. Sa tournée achevée, il va rendre compte de sa mission. Dix minutes plus tard, habillé comme tout le monde, il va taper la belote au bistrot, comme si de rien n’était.
Pour les filles, des nécessaires de couture suivant l’âge. Pour les garçons, des trousses d’écolier ou des crayons de couleur. A tous, une médaille pieuse représentant Notre-Dame de Beaulieu.
Deux ans plus tard, je crois me souvenir, mon père s’arma de courage pour éclairer enfin ma lanterne. Sur ce plan, je manquais vraiment de précocité. Il usa de mots simples, trop simples peut-être. En tout cas, brutalement dépourvus de la poésie de l’enfance.
Un homme avait parlé à son petit garçon comme à un homme, c’était la première fois. Brutalement, mes illusions tombèrent et mon cartésianisme vola en éclats. En un instant, j’avais changé de monde. Dois-je l’avouer : je l’aimais bien le Père Noël !
Georges Romaillat – janvier 2001
jeudi 2 décembre 2010
Pour un nouveau modèle territorial
La triple enquête d'opinion mise en ligne dernièrement par le site PALICIA a montré que les internautes du Pays de Lapalisse ont un sentiment d'appartenance extrêmement fragile par rapport à cette entité qu'ils perçoivent plutôt, et à juste titre, comme une construction historique. Néanmoins, il apparaît, au regard des réponses à la troisième question, qu'il reste un long chemin à parcourir afin que chacun se sentent à sa place dans cette maison commune. Au-delà des choix politiques à corriger, l'apprentissage de la territorialité doit tout d'abord passer par une vaste entreprise de communication. Fédérer les énergies et connaître son pays sont les deux préalables à une bonne communication.
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Le modèle de territoire présenté en février dernier repose sur l'emboîtement de trois échelles géographiques : le Pays, la ville et l'artère principale.
Réinventer la promotion du Pays
· La mise en sommeil de l'UGCAL et les problèmes liés à l'organisation du Troisième Embouteillage de Lapalisse ont montré qu'il est plus que temps de repenser le sens de l'engagement envers la collectivité. En février, j'avais avancé l'idée de réactiver le Comité des Fêtes lapalissois, mis en sommeil en 2007, en créant un forum associatif local. Chaque conseiller municipal non doté d’une délégation pourrait ainsi se voir proposer de signer une Charte d’engagement civique lui permettant, contre une indemnité, de s’engager au service de la vie festive lapalissoise. Ces conseillers deviendraient de la sorte les pivots d’un Comité des Fêtes d’une nouvelle génération qui, après révision de ses statuts, se verrait confier la gestion et le développement du forum associatif local. Toutes les associations locales pourraient librement adhérer à ce forum. Les adhérents, s’engageant bénévolement dans la préparation et l’organisation d’événements lapalissois, capitaliseraient au nom de leur association un crédit-temps qui, lors du montage financier d’un projet précis, serait converti en une subvention supplémentaire accordée par la municipalité. L’unité de crédit-temps serait néanmoins dotée d’un coefficient inversement proportionnel au poids numérique de l’association afin de ne pas pénaliser les petites structures associatives. Une fois testé, ce concept de Forum associatif local pourrait être élargi à l'échelle de la communauté de communes afin de faire vivre trois grands rendez-vous : l'Embouteillage de Lapalisse, une biennale de printemps et une fête d'automne. Alors que cette Fête d'automne serait annuelle, il serait budgétairement plus stratégique de créer une alternance, chaque printemps, entre les Embouteillages et les Biennales de Printemps (ancienne Fête de Printemps). En effet, pour renforcer l'impact promotionnel des Embouteillages de Lapalisse, il est impératif de programmer cet événement, non plus à l'automne, mais à la fin du printemps afin d'en faire un produit d'appel efficace pour le Pays de Lapalisse, en d'autres termes, un véritable tremplin pour la saison estivale. Si les Embouteillages sont inscrits dans le cadre lapalissois, les Biennales de printemps et les Fêtes d'automne doivent être en revanche pensées à l'échelle de tout le Pays de Lapalisse à l'image du Festival Gourmand du Saint-Pourcinois .
· Créer une publication biannuelle gratuite consacrée au patrimoine, à l’histoire et à l’action culturelle en Pays lapalissois sur le modèle de la remarquable Gazette des Monts de la Madeleine. En effet, une véritable dynamique de territoire ne pourra être créée qu’à la seule condition que tous les habitants du Pays se sentent investis d’un héritage historique commun. La première livraison annuelle serait lancée (y compris hors du Pays de Lapalisse) à l'occasion des Embouteillages et des biennales de Printemps et raconterait notre Pays au travers de ses produits phares et de ceux qui les font vivre. (ci-dessus : à l'image de ce qui se fait en Champagne, il faut communiquer autour de la personnalité des producteurs locaux). La seconde livraison annuelle prendrait place à l'occasion de la Fête d'automne et serait plus axée sur le partage d'un patrimoine commun.
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Créer un Pack ruralia, c’est-à-dire un passeport regroupant l’ensemble des offres touristiques liées à la ruralité du Pays de Lapalisse et permettant d’accroître la lisibilité de notre territoire au travers de plusieurs formules. La formule la plus complète serait basée sur la mise à disposition des touristes de coach de Pays les guidant à travers les campagnes du Lapalissois et les accompagnant dans leur rencontre avec les acteurs de notre ruralité. Il est également nécessaire d'étendre la gamme de nos offres en créant des pass "journée thématique" alliant visites et déjeuner. (ci-dessus : exemple de circuit clé en mains mis) Un circuit pourrait ainsi être organisé autour du thème des différents styles romans qui voisinent dans notre Pays (Bert, Droiturier, Le Breuil), un second circuit pourrait retracer un siècle d'agriculture, un autre serait structuré autour du thème de l'agriculture biologique, sans oublier la thématique de l'artisanat d'art... La mise en place de packs ruralia et de pass thématiques soulève une question, éludée pour l'heure dans le Pays de Lapalisse, celle de la formation des acteurs du tourisme local : un vaste chantier en perspective.Une ruralité à parcourir
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Promouvoir notre ville
Le travail sur l’image de notre ville est sans doute le plus difficile à mener car, dans l’esprit collectif, cette notion est intimement liée à l’idée du déclin de Lapalisse matérialisée par la fermeture de nombreux commerces. Cependant, rien ne prouve qu’une hypothétique expansion économique se traduirait obligatoirement par une reconquête des cellules commerciales abandonnées. L’enjeu est donc dans un premier temps de parvenir à rénover l’image projetée de notre ville. Cette entreprise de longue haleine passe tout d’abord par la remasterisation du site internet communal qui, malgré sa rénovation en juillet dernier est bien en deçà des attentes. Il est désormais impératif de le rendre plus dynamique, plus vendeur, en y intégrant des animations flash et des bannières interactives. Le prochain site communal devra également être pensé comme un véritable hub, c’est-à-dire une plate-forme de réflexion fonctionnant sur le principe d’un réseau social mettant en relation l’ensemble des entrepreneurs et des porteurs de projets qu’ils soient installés dans le Pays ou expatriés. Un tel hub doit être géré par un webmaster-modérateur dédié.
Une ville plus visible
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Une artère à repenser
Reste enfin à donner un sens à cet emboîtement d’échelles géographiques en installant dans une des cellules commerciales réhabilitées au pied du château, place du Moulin, un Comptoir de Pays, lieu de promotion animé par une scénographie à caractère historique qui entraînerait le visiteur dans le passé de Lapalisse et de son pays. Ainsi, dans une échoppe reconstituée, un ou deux intervenants maîtrisant les arts de la scène, feraient revivre au cours d’une représentation de quelques dizaines de minutes l’environnement social, architectural, sonore et olfactif des rues et des places lapalissoises d’avant 1914. La dimension gustative ne serait pas oubliée en intégrant dans le scénario, la mise en scène et la dégustation de produits du terroir (commercialisés à l’intérieur même du Comptoir de Pays ou dans son périmètre immédiat).
Analyse conceptuelle protégée par un copyright
mardi 30 novembre 2010
Ils travaillaient la Besbre
A côté des formes traditionnelles de l'exploitation de la Besbre, se développèrent, dans la seconde moitié du XIXe siècle, des activités relevant de ce que l'on considérait à l'époque comme l'industrie. En haut, le moulin du Châtelard (Saint-Prix), en bas, l'extraction des sables de la Besbre à Trézelles.
Enfin, à Lapalisse, des activités répondant plus aux attentes du marché local prenaient place le long de la Besbre. Citons, par exemple, les blanchisseuses de l'Ile Saint-Jean (photo du bas) ou bien encore la famille Vérot qui, en plus de son magasin de vins situé au faubourg, commercialisa jusqu'au début des années 1960 des poissons de rivière très prisés dans cette France où le maigre du vendredi et du Carême était encore particulièrement suivi.
S. HUG
HUGSTEPHANE@aol.com
samedi 27 novembre 2010
Antonin Régerat : une ligne de vie à travers le XXe siècle lapalissois
L’homme en son temps, tel est le dessein premier de l’Histoire. Suivre pas à pas le cheminement d’un individu à travers son époque, voilà le sage pèlerinage que nous offre l’écriture historique. Observer comment cet individu réagit et s’adapte face à la modernité ou de quelle manière il s’accroche à certaines pesanteurs du passé, comment il parvient également à tisser son propre réseau de relations et à dessiner les contours de ses lieux de sociabilités, voici autant d’objets qui constituent les bases d’une histoire sociale raisonnée.
Grâce au travail mémoriel de Michel Parillaud, nous pouvons suivre son grand-père, Antonin Régerat, tout au long du XXe siècle lapalissois.
Antonin Régerat naquit en 1903 à Arfeuilles où ses parents tenaient une épicerie. Durant sa prime enfance, son oncle, Marcel et son père, Auguste, quittèrent le bourg montagnard et s'installèrent à Lapalisse. Alors que le premier y ouvrit, rue Nationale, un commerce de quincaillerie, le second devint quant à lui régisseur de l'usiine à gaz de la ville.
Le magasin de Marcel Régerat, oncle d'Antonin, au début des années 1920
Puis, vint le temps du service militaire, réalisé au 2e Bataillon de Chasseurs à pied de Neuf-Brisach en 1925-1926.Quelques mois après son retour, Antonin épousa Marie-Louise Grenier, une jeune fille de Montcombroux-les-Mines. De cette union, naquit, en 1933, Catherine, seul enfant du couple.
En haut, à gauche, Antonin au début des années 1920, à droite, photo de régiment, en bas, photo de mariage et la famille Régerat en 1943 avec Catherine Ginette.
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Mobilisé en 1939, Antonin connut le tourbillon de la débâcle qui fit échouer une partie de son unité à Bordeaux. Ci-dessous : souvenir de la Campagne de France en mai 1940, un bombardier allemand Heinkel 111 abattu par la chasse française (photo conservée dans l'album d'Antonin Régerat).
Durant l’Occupation, la question du ravitaillement conditionna une bonne partie du temps familial. Ce fut tout naturellement à la ferme des Terriers, à Montcombroux, auprès des parents de Marie-Louise, qu’Antonin venait cherchait lait, beurre, œufs, poules et lapins. De cette époque de tourments, Antonin Régerat conserva une profonde admiration pour l’homme du 18 juin. Toute sa vie durant, il demeura un fervent gaulliste, sans pour autant faire le choix d’adhérer au MRP ou participer à la vie politique locale. Homme de droite, Antonin était cependant relativement distant par rapport à la foi catholique, n’assistant qu’aux grandes messes de l’année liturgiques alors que son épouse était, quant à elle, très pratiquante.
Michel Parillaud se souvient encore des moindres recoins de la maison du 100 avenue Roosevelt où résidaient ses grands-parents : «La maison possédait une petite cour bétonnée à l’entrée avec un tilleul et un lavoir, sur la droite, une remise où se trouvait les vélos, à droite également une entrée directe vers la cave qui était surtout utilisée pour les livraisons de charbon. Après trois ou quatre marches, on rentrait dans un couloir avec, à droite, la cuisine où
l’on trouvait un poêle à charbon, un frigo, une radio un évier, une table et quatre chaises jaunes. A gauche, le salon salle à manger avec une grande table en bois et un buffet, et de chaque côté du buffet, un fauteuil, un pour mon grand-père où il effectuait ses répétitions de clarinette et l’autre, pour ma grand-mère. En face, contre le mur, une télévision posée sur une table à roulettes. Tous les soirs, mon grand-père déplaçait la télévision dans le couloir et nous la regardions depuis la cuisine où nous dînions. Au fond du couloir, un poêle à mazout et de chaque côté une chambre, à gauche, celle de mes grands-parents, et à droite, la mienne. Pas de salle de bain, juste un WC, on se lavait dans la cuisine dans une bassine. A l’étage, il y avait deux pièces, dont l’une était une chambre occupée, à partir de 1964-1965, par mon arrière-grand-mère, Fanny Grenier. Il me semble qu’elle écoutait la messe tous les dimanches à la radio.
Derrière la maison un petit jardin avec un clapier à lapin, de ce jardin on pouvait entrer dans la cave où était entreposé le charbon, et je me souviens de grands pots de confiture de coings que fabriquait ma grand-mère. »
Antonin Régerat était en effet un jardinier passionné et entretenait d’ailleurs deux jardins. Le premier, à un jet de noyau de cerise de sa maison, juste devant la « Petite-gare», le second, à l’arrière de l’usine Barthelot. Alors que le jardin de la « Petite-Gare » était surtout planté d’arbustes fruitiers et de fraisiers, le jardin « Barthelot » était un véritable potager où poussaient les légumes favoris des années cinquante et soixante (pomme de terre, haricots, radis, petits pois, asperges, salades, carottes …)
Au temps de Marie-Louise Régerat, dominé par les tâches ménagères et rythmé par le marché du jeudi et la messe dominicale, s’opposait le temps d’Antonin, cadencé par les horaires de l’usine Barthelot et jalonné par les répétitions et les concerts de l’Union Musicale au sein de laquelle il fut clarinettiste pendant près de cinquante ans.
La grande passion d’Antonin fut en effet la musique. Comme tout mélomane averti, Antonin possédait d’ailleurs quelques 33 tours et ne manquait aucune retransmission télévisée du concert du Nouvel An donné à Vienne.
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En haut à gauche, Antonin et un groupe d'amis de l'Union Musicale dans les années 20, à droite, Antonin et son petit-fils Michel, dans les années 50, avenue Roosevelt à Lapalisse. Ci-contre, Antonin Régerat dans l'atelier des valises de l'usine Barthelot.
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En 1967, à quelques mois d’intervalle, Marie-Louise et Fanny Grenier quittèrent ce monde. Antonin vécut dans sa maison de l’avenue Roosevelt jusqu’en 1980, année durant laquelle, affaibli, il rejoignit sa fille, Catherine Ginette, à Clermont-Ferrand où il vécut les neuf dernières années de sa vie.
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Remerciements à Michel Parillaud et à Madame Micheline Carré, fille de Léon Régerat.
S. HUG
samedi 20 novembre 2010
Sur le front de la recherche universitaire
Dernièrement, Antonin Forlen, lecteur de PALICIA, a brillamment soutenu devant la Faculté de droit de Strasbourg, un travail de recherche intitulé "L'ordre public au XVIIIe siècle: la lecture d'un praticien, Edme de la Poix de Fréminville", preuve que de multiples facettes du travail du jurisconsulte lapalissois restent encore à explorer.
mercredi 20 octobre 2010
COLLECTION VISAGES DU BOURBONNAIS - Gabriel Péronnet : l'élégance dans l'engagement politique
Proche du Parti radical socialiste dès 1939, Gabriel Péronnet retourna vite au sein de cette formation politique après avoir, nous l’avons dit, porté un temps les couleurs des Indépendants de gauche. En 1958, il fut élu président du Comité radical de Vichy, puis, Président de la Fédération de l’Allier en 1962, prit la tête de la Fédération d’Auvergne en 1971 . Il devint secrétaire général du Parti radical en décembre 1973 et, enfin, Président national en décembre 1975, prenant ainsi la suite de Jean-Jacques Servan-Schreiber. Il assura la direction des Radicaux de gauche pendant deux années, puis devint leur Président d’honneur.
Gabriel Péronnet se présenta pour la première fois à des élections législatives en novembre 1958, dans la 4ème circonscription de l’Allier, mais fut battu lors d’une triangulaire au deuxième tour par le député sortant (candidat des Indépendants et Paysans), Pierre Coulon, maire de Vichy, alors que le candidat communiste avait choisi de se maintenir. En novembre 1962, bénéficiant cette fois-ci du report des voix communistes, il triompha de Pierre Coulon et devint député de la circonscription de Vichy, abandonna la médecine vétérinaire pour ne plus se consacrer qu’à la vie politique. Gabriel Péronnet fut réélu député en 1967, en 1968 (avec les voix de gauche, sous l’étiquette FGDS – Fédération de la Gauche Démocrate Socialiste), en 1973 (avec le soutien du mouvement des Réformateurs), en 1976 (lors d’une élection partielle) et, enfin en 1979 avec l’appui de l’UDF. Il siégea pendant de longues années à la commission des Affaires étrangères. Aux élections législatives de juin 1981, Gabriel Péronnet fut battu par le jeune candidat socialiste Jean-Michel Belorgey . Un mois plus tard, il devenait membre honoraire du Parlement par décision du bureau de l’Assemblée nationale.
Gabriel Péronnet lors d'une cérémonie de remise de médailles du travail aux Etablissements Barthelot à Lapalisse au début des années 1970. De gauche à droite : François Grèze, maire de Lapalisse, Gabriel Péronnet, Antonin Régerat, M. Gravière, M. Buissonière et François Rimoux, PDG des Ets Barthelot (cliché aimablement communiqué par Michel Parillaud).
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Gabriel Péronnet tenta par ailleurs une seule fois de conquérir la mairie de Vichy, lors des élections municipales de mars 1971, mais il fut largement battu par l’équipe sortante du Docteur Lacarin.
L’année 1974, marqua un tournant dans la carrière politique de Gabriel Péronnet. Après avoir soutenu la candidature de Valéry Giscard d’Estaing, le député de l’Allier entra le 8 juin 1974 dans le 1er gouvernement de Jacques Chirac en tant que secrétaire d’Etat chargé de l’Environnement, puis, à partir du mois d’octobre, comme secrétaire d’Etat à la fonction publique. L’expérience ministérielle de Gabriel Péronnet prit fin en août 1976 avec la démission de Jacques Chirac.
Au niveau international, Gabriel Péronnet fut élu en juillet 1977 membre de la sous-commission de l’UNESCO par la commission de la culture et de l’éducation du Conseil de l’Europe, puis, en 1980, vice-président de la commission de la culture et de l’éducation au Conseil de l’Europe, nommé, en 1982, représentant permanent de la Fédération mondiale des villes jumelées auprès de l’UNESCO. Après son élection à la Présidence de la République, François Mitterand le nomma membre de la délégation française à l’Assemblée générale de l’ONU, puis il fut élu Président de l’Association Française des Nations Unies en 1983, année durant laquelle il quitta la vie politique. Lors de ses missions ministérielles ou parlementaires, puis dans le cadre de L’ONU, du Conseil de l’Europe ou de l’UNESCO, Gabriel Péronnet rencontra et travailla avec des grandes figures du Monde contemporain : Richard Nixon, Indira Gandhi, le Maréchal Tito, John Fitzgerald Kennedy ou Golda Meir.
Passionné par la chose publique, véritable élu de terrain (habitué des banquets, concours, fêtes de villages), Gabriel Péronnet (« Gaby » pour ses électeurs) était toujours vêtu avec élégance. En 1978, un chroniqueur en brossait le portrait suivant : « Radical, Monsieur Péronnet ne l’est pas que par la pensée, il l’est par le geste, dans l’attitude comme dans sa personne. Jusqu’au bout des ongles. Jusqu’au bout de la moustache vigoureuse et bien lissée. Jusque dans le costume, sobre, impeccable et dans l’impulsion de sa voix, modulée et profonde, comme dans la phrase souple, rythmée qui coule avec clarté et facilité, qui rappelle les grands orateurs de la IIIe République. Petit veston, bien calé dans son fauteuil, attentif, il répond à nos questions. On dirait le président Herriot. »
Gabriel Péronnet nous quitta le 13 janvier 1991 des suites d’une longue maladie.
Gabriel Péronnet était Chevalier de la Légion d’Honneur, Officier de l’ordre national du Mérite, commandeur des Palmes académiques, chevalier du mérite agricole, du Mérite social, du Mérite militaire, du Mérite sportif.
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S. HUG
samedi 16 octobre 2010
Le cahier du soldat Grenier
Auguste Grenier à la fin de sa vie
S. HUG
jeudi 7 octobre 2010
La Besbre dans tous ses états
jeudi 30 septembre 2010
Histoire de l'Union musicale de Lapalisse (troisième partie)
Remerciements au bureau de L'Union Musicale pour son aide documentaire ainsi qu'à MM. Turland, Choubert et Parillaud.
S. HUG
jeudi 23 septembre 2010
Histoire de l'Union Musicale de Lapalisse (deuxième partie)
Ce fut justement ce statut qui fut à l’origine d’une grave crise en 1926-1927. L’Union Musicale, alors sous la présidence de M. Roussel, marchand de Vins et de spiritueux, fut mise en sommeil pendant plusieurs mois. A cette époque, la municipalité d’Auguste Coche désirait en effet conserver un droit de regard sur les statuts de la société et donc sur ses activités. Devant la fronde des administrateurs de la société musicale, le Maire décida de fermer la salle de répétition, installée dans l’ancienne chapelle de l’hospice, et de geler les subventions municipales. L’industriel Gilbert Barthelot intervint alors, finança sur ses deniers la relance de la société et permit aux musiciens de répéter dans les ateliers de son usine. La nouvelle Union Musicale se distingua alors aux concours de Thiers (1932), Lapalisse (1934) et Montluçon (1935). Gilbert Barthelot devint Président de l’Union Musicale en 1932 et le demeura jusqu’en 1936, année durant laquelle la grève qui paralysa son usine durant les mois de juillet et d’août entraîna sa démission. Réorganisée à la hâte, autour d’un nouveau Président, l’entrepreneur en matériaux de construction Jean Depeyre, le chef roannais Girardon fut également écarté au profit du très charismatique Joseph Liard, clarinettiste lapalissois de grand talent.
"La Musique était une petite société à part. On y trouvait tous les âges, entre quatorze et quatre-vingts ans, ainsi que toutes les conditions sociales. Le Chef, M. Girardon, venait de Roanne chaque semaine par le train, pour diriger la répétition. C’était un ancien de la Garde Républicaine, un petit homme à cheveux blancs, strictement vêtu de boir, portant chapeau melon, extrêmement courtois, mais assez peu communicatif. Dans sa main droite, sa baguette planait sur la partition et sur les musiciens. Dès qu’il accédait à l’estrade, il était métamorphosé, sa main gauche entrant dans le jeu par toute une série de mouvements précis, violents, parfois impératifs, ou caressants. La bouche, les yeux participaient à cette symphonie du geste. Il avait composé dans sa jeunesse et, noblesse oblige, on jouait quelques-unes de ses œuvres. Je me souviens, mais bien mal d’une certaine « Torah », sorte de poème symphonique austère inspiration biblique, où la partition de clarinettes avait une place royale. Par contre, ce Monsieur sévère, avait écrit, entre autres choses, une charmante petite marche toute sautillante, avec un joyeux mouvement rempli d’humour. Il avait intitulé ce petit chef-d’œuvre « la Marche des Bonnes Vieilles ». Quand il était satisfait de la répétition, il nous l’octroyait en final, pour nous récompenser ! "
Dans les années 1920-1930, l'Union Musicale avait monté une petite compagnie théâtrale qui jouait à l'occasion la comédie lors de concerts.
L'Union Musicale en décembre 1944. Notez sur ce cliché la présence d'une partie de l'orchestre symphonique de Lapalisse qui exista entre 1936 et 1962. Au centre du premier rang, le Chef Joseph Liard, à l'extrême-droite, avec le chapeau noir, Madame Pophillat, responsable de l'école de Musique et Alphonse Bletterie (flûte traversière), grande figure lapalissoise, membre du comité de Libération de Lapalisse et conseiller municipal de 1945 à 1971. (documents photographiques Michel Parillaud).