En 915 ou 920, le sire Aimard (fondateur de la dynastie des Bourbon) donna à l’abbaye de Cluny la villa de Souvigny par « crainte de la gêne et dans l’espoir que son âme, au jour du jugement, mérite de trouver grâce devant le tribunal du Christ. » L’abbé Bernon décida alors de fondé un établissement religieux sur ce site. Le destin du petit prieuré de Souvigny bascula en 994. Cette année-là, Mayeul, abbé de Cluny, de passage à Souvigny y rendit l'âme. Inhumé dans l’église Saint-Pierre, le lieu devint vite le théâtre de miracles qui donnèrent naissance à plusieurs pèlerinages. En 1048, Odilon, successeur de Mayeul à la tête de Cluny, tomba malade à Souvigny et y mourut à son tour le 1er janvier 1049. Son corps fut enseveli à côté de celui de Mayeul et engendra également des miracles. Souvigny devint très vite un lieu central de la Gallia christiana. Cette aura inespérée profita aux sires de Bourbon qui devinrent les avoués (= protecteurs temporels) du prieuré au début du XIe siècle. Jusqu’au XIIIe siècle, les sires de Bourbon, qui dès le XIe siècle firent de l’église Saint-Pierre leur nécropole familiale, s’appuyèrent largement sur la fortune de Souvigny et sur l’influence de l’ordre clunisien pour étendre leur territoire et leur réseau vassalique. Le premier château des Bourbon se situait d'ailleurs tout à côté du prieuré. En 1064, une nouvelle église fut consacrée et le monastère obtint le droit de battre monnaie à l’effigie de Saint Mayeul (voir cliché ci-dessous) autour de 1080 (ce droit de monnayage fut racheté par le roi Philippe le long en 1320). A cette époque, Souvigny était déjà à la tête d’un réseau de 8 monastères, 50 paroisses et 18 chapelles.
A quatre reprises, en 1096, en 1156, en 1173 et en 1185, les sires de Bourbon complétèrent la charte communale et les franchises qu’ils avaient concédées au bourg fortifié de Souvigny qui s’était peu à peu formé autour de l’ensemble abbatial. Souvigny possédait en effet de solides fortifications qui justifiaient la levée d’une contribution spéciale dans les paroisses environnantes de Meillers, Noyant, Cressanges, Coulandon, Autry, Marigny, Besson et Saint-Menoux. En retour, les habitants de ces paroisses avaient le droit de se réfugier derrière les murs de Souvigny en cas de danger. Grâce à ces fortifications, Souvigny fut l'une des rares villes fortes du Bourbonnais à résister aux incursions anglaises lors de la Guerre de cent ans. A cette époque, le prieuré comptait une quarantaine de moines.
A partir de la fin du XVe siècle, l’aura et la puissance du prieuré de Souvigny commença à décliner en partie à cause du système de la commende qui permettait au roi de nommer le prieur de Souvigny, charge qui devint, à l’image des centaines d’autres commendes distribués dans le royaume jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, une récompense dont le bénéficiaire pouvait jouir quasiment librement.
A partir de 1790 et jusqu’en 1795, les biens du prieuré furent peu à peu mis aux enchères pour un produit final de 256 000 livres. En 1791, les douze derniers moines de Souvigny furent chassés de leur prieuré, l’année suivante, l’église et les chapelles furent saccagées par une foule fanatisée par les idées jacobines et montagnardes. Dans les années 1890, des bénédictins tentèrent de relever le prieuré, mais la loi de Séparation de l’Eglise et de l’Etat arrêta nette cette tentative. Il faut attendre 1990 pour voir à nouveau une petite communauté religieuse se réinstaller dans les murs du prieuré de Souvigny.
En 1978, l’association Saint-Marc commença à transformer l’église du même nom en un Musée lapidaire présentant des expositions temporaires. En 1984, une foire médiévale annuelle (début du mois d'août) fut créée avec comme toile de fond l'écrin abbatial. Le renouveau du prieuré de Souvigny sonna véritablement en 1993, année durant l’ancienne capitale religieuse du Bourbonnais fut élue « Grand site régional d’Auvergne » ce qui permit de commencer à restaurer le patrimoine architectural en lançant notamment une foire médiévale organisée chaque année à la fin juillet. En 1994, les jardins du prieuré furent restaurés selon un ordonnancement classique qui évolua peu à peu vers un style plus monastique. En 1995, le Musée de Souvigny ouvrit ses portes dans la grange nord réhabilitée et l’année suivante, la grange sud abrita un Musée lapidaire. En 2003, Souvigny fut classé « Grand sanctuaire roman d’Auvergne » avec comme objectif de restaurer l’ensemble prieural. En novembre 2001 et en janvier 2002, une équipe d’archéologues de l’Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand mit au jour les sépultures oubliées depuis la période révolutionnaire de Saint Odilon et de Saint Mayeul. Les fragments des gisants des deux saints furent également découverts à cette occasion et entièrement reconstitués en 2009.
A partir de la fin du XVe siècle, l’aura et la puissance du prieuré de Souvigny commença à décliner en partie à cause du système de la commende qui permettait au roi de nommer le prieur de Souvigny, charge qui devint, à l’image des centaines d’autres commendes distribués dans le royaume jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, une récompense dont le bénéficiaire pouvait jouir quasiment librement.
A partir de 1790 et jusqu’en 1795, les biens du prieuré furent peu à peu mis aux enchères pour un produit final de 256 000 livres. En 1791, les douze derniers moines de Souvigny furent chassés de leur prieuré, l’année suivante, l’église et les chapelles furent saccagées par une foule fanatisée par les idées jacobines et montagnardes. Dans les années 1890, des bénédictins tentèrent de relever le prieuré, mais la loi de Séparation de l’Eglise et de l’Etat arrêta nette cette tentative. Il faut attendre 1990 pour voir à nouveau une petite communauté religieuse se réinstaller dans les murs du prieuré de Souvigny.
En 1978, l’association Saint-Marc commença à transformer l’église du même nom en un Musée lapidaire présentant des expositions temporaires. En 1984, une foire médiévale annuelle (début du mois d'août) fut créée avec comme toile de fond l'écrin abbatial. Le renouveau du prieuré de Souvigny sonna véritablement en 1993, année durant l’ancienne capitale religieuse du Bourbonnais fut élue « Grand site régional d’Auvergne » ce qui permit de commencer à restaurer le patrimoine architectural en lançant notamment une foire médiévale organisée chaque année à la fin juillet. En 1994, les jardins du prieuré furent restaurés selon un ordonnancement classique qui évolua peu à peu vers un style plus monastique. En 1995, le Musée de Souvigny ouvrit ses portes dans la grange nord réhabilitée et l’année suivante, la grange sud abrita un Musée lapidaire. En 2003, Souvigny fut classé « Grand sanctuaire roman d’Auvergne » avec comme objectif de restaurer l’ensemble prieural. En novembre 2001 et en janvier 2002, une équipe d’archéologues de l’Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand mit au jour les sépultures oubliées depuis la période révolutionnaire de Saint Odilon et de Saint Mayeul. Les fragments des gisants des deux saints furent également découverts à cette occasion et entièrement reconstitués en 2009.
La colonne zodiacale de Souvigny (XIIe siècle) - pièce maîtresse du Musée lapidaire.
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S. HUG
HUGSTEPHANE@aol.com
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