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Les événements survenus le 4 décembre 1851 à Lapalisse s’inscrivent dans un contexte historique marqué par une crise économique et sociale relativement sévère durant laquelle les Français firent l’apprentissage de la démocratie. Face aux velléités des couches populaires (que l'on commençait à appeler le prolétariat), la bourgeoise fit le choix du parti de l’Ordre et de confisquer pour son propre compte la puissance du suffrage universel.
Depuis 1846, toute l’Europe occidentale était en effet plongée dans une crise économique qui trouvait son origine dans une série de mauvaises récoltes. Du coup, bien que les prix agricoles flambaient, les revenus de la paysannerie, premier marché de consommateurs, chutèrent lourdement, grevant en ricochet toute l’activité industrielle européenne. La sortie de crise n’apparut que durant l’année 1852.
Notre Bourbonnais, profondément rural, fut bien entendu durement touché par cette crise et cela d’autant plus que les approvisionnements en céréales d’une province à l’autre étaient encore handicapés par la faiblesse de la circulation de l’argent et un réflexe de cloisonnement territorial qui réapparaissait immédiatement en temps de crise. En 1847, à Varennes-sur-Têche, une troupe de 40 personnes investit le château de Précord et emporta les grains du sieur Tain, fermier du lieu. Le degré de politisation des couches populaires bourbonnaises est à cette époque une question difficile à résoudre, faute de sources suffisantes. Si, d’une façon générale, l’opinion publique bourbonnaise n’appréciait guère le virage autoritaire pris par la Monarchie de Juillet, on ne peut pas dire que notre département grouillait de révolutionnaires. Il existait néanmoins quelques foyers d’agitation proches des idées socialistes à l’image de celui des mineurs de Bert, situé à quelques kilomètres de Varennes-sur-Têche, et qui était étroitement surveillés par le sous-préfet de Lapalisse.
La Révolution de février 1848, la proclamation de la République suivie de l’instauration du suffrage universel masculin furent bien accueillis en Bourbonnais et le passage d’un régime à l’autre ne donna pas lieu à des incidents notables. Alors que la solution des Ateliers nationaux ne parvenait en rien à juguler les effets de la crise économique, les espoirs placés par le peuple dans l’avènement d’une République sociale s’évanouirent au fil des semaines face à une bourgeoisie qui choisit la voie du retour à l’ordre. Ce fut en mai 1849, alors que la Capitale bouillonnait une nouvelle fois que se produisit la célèbre affaire de la Brande des Mottes. Dans la nuit du 14 au 15 mai, alors que l’on attendait avec fièvre des nouvelles de Paris où, d’après les rumeurs, des émeutes avaient éclatées, un rassemblement de sept à huit cents paysans se forma à La Brande des Mottes (entre Nocq et Huriel) dans le but de marcher sur Montluçon et Moulins. Aucun incident ne fut à déplorer et, faute de nouvelles, la troupe se dispersa dans le bocage. Toutefois, la peur de faire face à une véritable jacquerie secoua la Préfecture de Moulins qui, dans les mois qui suivirent, fit surveiller avec un zèle redoublé les clubs politiques du département et les meneurs jugés trop républicains.
Depuis 1846, toute l’Europe occidentale était en effet plongée dans une crise économique qui trouvait son origine dans une série de mauvaises récoltes. Du coup, bien que les prix agricoles flambaient, les revenus de la paysannerie, premier marché de consommateurs, chutèrent lourdement, grevant en ricochet toute l’activité industrielle européenne. La sortie de crise n’apparut que durant l’année 1852.
Notre Bourbonnais, profondément rural, fut bien entendu durement touché par cette crise et cela d’autant plus que les approvisionnements en céréales d’une province à l’autre étaient encore handicapés par la faiblesse de la circulation de l’argent et un réflexe de cloisonnement territorial qui réapparaissait immédiatement en temps de crise. En 1847, à Varennes-sur-Têche, une troupe de 40 personnes investit le château de Précord et emporta les grains du sieur Tain, fermier du lieu. Le degré de politisation des couches populaires bourbonnaises est à cette époque une question difficile à résoudre, faute de sources suffisantes. Si, d’une façon générale, l’opinion publique bourbonnaise n’appréciait guère le virage autoritaire pris par la Monarchie de Juillet, on ne peut pas dire que notre département grouillait de révolutionnaires. Il existait néanmoins quelques foyers d’agitation proches des idées socialistes à l’image de celui des mineurs de Bert, situé à quelques kilomètres de Varennes-sur-Têche, et qui était étroitement surveillés par le sous-préfet de Lapalisse.
La Révolution de février 1848, la proclamation de la République suivie de l’instauration du suffrage universel masculin furent bien accueillis en Bourbonnais et le passage d’un régime à l’autre ne donna pas lieu à des incidents notables. Alors que la solution des Ateliers nationaux ne parvenait en rien à juguler les effets de la crise économique, les espoirs placés par le peuple dans l’avènement d’une République sociale s’évanouirent au fil des semaines face à une bourgeoisie qui choisit la voie du retour à l’ordre. Ce fut en mai 1849, alors que la Capitale bouillonnait une nouvelle fois que se produisit la célèbre affaire de la Brande des Mottes. Dans la nuit du 14 au 15 mai, alors que l’on attendait avec fièvre des nouvelles de Paris où, d’après les rumeurs, des émeutes avaient éclatées, un rassemblement de sept à huit cents paysans se forma à La Brande des Mottes (entre Nocq et Huriel) dans le but de marcher sur Montluçon et Moulins. Aucun incident ne fut à déplorer et, faute de nouvelles, la troupe se dispersa dans le bocage. Toutefois, la peur de faire face à une véritable jacquerie secoua la Préfecture de Moulins qui, dans les mois qui suivirent, fit surveiller avec un zèle redoublé les clubs politiques du département et les meneurs jugés trop républicains.
A suivre...
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S. HUG
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