L’Abbé Gonnet appartient à cette
génération de prêtres, celle du Curé d’Ars, qui, passée la tourmente
révolutionnaire, déploya, durant les décennies 1820-1850, un zèle
extraordinaire dans le but de reconstruire l’Eglise catholique romaine.
Antoine Gonnet naquit en 1765 au
hameau de Chènereille (paroisse de Saillant dans la région d’Ambert). Fils d’un
marchand rural, il fit ses études chez les Oratoriens de Clermont et fut
ordonné prêtre en 1790. Refusant de prêter serment à la Constitution Civile
du Clergé, l’Abbé Gonnet demeura en place et célébra clandestinement ses
offices religieux dans quelques granges de la Vallée de l’Ance. Le 13 novembre 1794, notre
prélat fut arrêté dans une maison de Saint-Anthème. Le lendemain matin, alors
qu’il était transféré à Ambert, l’escorte fut attaquée par une troupe de
fidèles et l’Abbé Gonnet libéré. Regagnant le cœur de ses montagnes d’Auvergne,
l’Abbé Gonnet retourna dans la clandestinité et poursuivit sa mission pastorale
jusqu’à la signature du Concordat en 1801.
En 1803, une partie de la
bourgeoisie d’Arfeuilles demanda à l’Evêque de Clermont (dont dépendait alors
la paroisse) de remplacer le desservant de l’époque (l’Abbé Jean-Baptiste
Laporte) qui était jureur (c’est-à-dire prêtre constitutionnel) et véhiculait
l’image d’un homme proche des idées révolutionnaires. Monseigneur de Dampierre,
évêque de Clermont, confia alors à l’Abbé Gonnet la charge de l’importante
paroisse d’Arfeuilles, alors peuplée de plus de trois mille âmes.
Pour répondre au manque cruel de
prêtres dans le tout récent diocèse de Moulins, érigé en 1823, l’Abbé Gonnet
fonda en 1828 un Petit Séminaire dans les murs de la Maison des Martin du Gard
qu’il avait acquise en 1818. Accueillant une bonne trentaine de séminaristes,
cet établissement fonctionna jusqu’en 1847, année de la mort de l’Abbé Gonnet.
S. HUG
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire