samedi 3 novembre 2012

L'Abbé Gonnet : le parfait prélat (Arfeuilles)



L’Abbé Gonnet appartient à cette génération de prêtres, celle du Curé d’Ars, qui, passée la tourmente révolutionnaire, déploya, durant les décennies 1820-1850, un zèle extraordinaire dans le but de reconstruire l’Eglise catholique romaine.
Antoine Gonnet naquit en 1765 au hameau de Chènereille (paroisse de Saillant dans la région d’Ambert). Fils d’un marchand rural, il fit ses études chez les Oratoriens de Clermont et fut ordonné prêtre en 1790. Refusant de prêter serment à la Constitution Civile du Clergé, l’Abbé Gonnet demeura en place et célébra clandestinement ses offices religieux dans quelques granges de la Vallée de l’Ance. Le 13 novembre 1794, notre prélat fut arrêté dans une maison de Saint-Anthème. Le lendemain matin, alors qu’il était transféré à Ambert, l’escorte fut attaquée par une troupe de fidèles et l’Abbé Gonnet libéré. Regagnant le cœur de ses montagnes d’Auvergne, l’Abbé Gonnet retourna dans la clandestinité et poursuivit sa mission pastorale jusqu’à la signature du Concordat en 1801.
En 1803, une partie de la bourgeoisie d’Arfeuilles demanda à l’Evêque de Clermont (dont dépendait alors la paroisse) de remplacer le desservant de l’époque (l’Abbé Jean-Baptiste Laporte) qui était jureur (c’est-à-dire prêtre constitutionnel) et véhiculait l’image d’un homme proche des idées révolutionnaires. Monseigneur de Dampierre, évêque de Clermont, confia alors à l’Abbé Gonnet la charge de l’importante paroisse d’Arfeuilles, alors peuplée de plus de trois mille âmes.
Pour répondre au manque cruel de prêtres dans le tout récent diocèse de Moulins, érigé en 1823, l’Abbé Gonnet fonda en 1828 un Petit Séminaire dans les murs de la Maison des Martin du Gard qu’il avait acquise en 1818. Accueillant une bonne trentaine de séminaristes, cet établissement fonctionna jusqu’en 1847, année de la mort de l’Abbé Gonnet. 

S. HUG

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