mercredi 31 août 2011
Terre-mère
Le docteur Brisson : entre raison et croyances populaires


S. HUG
HUGSTEPHANE@aol.com
mardi 30 août 2011
Un enfant méconnu de Lapalisse : l'organiste Emile Bourdon
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Né à Lapalisse en 1884, Emile Bourdon était le fils d'un Receveur particulier des Contributions Indirectes en poste dans notre ville. Dès sa plus tendre enfance, Émile Bourdon montra des dons évidents pour la musique. Il composa à l'âge de douze ans un « Quatuor à cordes » qui fut joué à la salle Pleyel à l’initiative de Charles-Marie Widor qui confia alors le jeune prodige à Louis Vierne, organiste de Notre-Dame de Paris. En 1910, gravement malade, il dut être admis pendant cinq années dans un sanatorium suisse et vivre ensuite, cinq autres années, sans orgue et sous la douceur méditerranéenne. Pour renouer avec la musique, Charles-Marie Widor et Marcel Dupré équipèrent la cathédrale de Monaco d’un orgue dont Bourdon devint titulaire en 1922, poste qu’il occupa jusqu’en 1968, année où René Saorgin lui succéda. De surcroît Widor et Dupré firent publièrent chez Leduc ses « Dix pièces pour orgue op. 7» en 1921. Lemoine édita quant à lui ses « Dix nouvelles pièces pour orgue » en 1952.
En 1956, Emile Bourdon composa un Cortège nuptial, Op. 38, dédié à S.A.S. le Prince Rainier III et à la Princesse Grace de Monaco, à l'occasion de leur mariage en la Cathédrale monégasque le 19 avril 1956. Cette oeuvre, qu’Emile Bourdon avait jouée à l’issue de la messe de mariage, ne fut malheureusement jamais publiée.
A sa mort en 1974, Emile Bourdon laissa dans sa maison de Beausoleil, près de Monte-Carlo, une œuvre manuscrite importante : pièces pour orgue, musique de chambre et orchestrale riche et variée. Louis Sauvé, neveu du compositeur, créa en 1998 l’ « Association Émile Bourdon » ayant pour but de promouvoir son héritage musical. On commença peu à peu à rejouer du Bourbon à Notre-Dame de Paris, à La Madeleine, en l'église de La Trinité, à Saint-Thomas d’Aquin, à Saint-Germain-en-Laye, en Allemagne et aux Etats-Unis. On découvrit le « Final en ré », l’ « Élégie à la mémoire de mon Maître Louis Vierne » et l’ « Andantino religioso » pour orgue et violoncelle qui, après Paris et Mayence, fut joué aux Etats-Unis. En septembre 2004, un récital à Monaco consacré uniquement aux œuvres d’Émile Bourdon fut donné par Michel Milhères dans une cathédrale comble.
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Remerciements à Marc Giacone, organiste monégasque, élève d'Emile Bourdon.
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S. HUG
vendredi 26 août 2011
LES CARNETS DE BORVO : le Val de Besbre



Le second bourg-centre, est celui de Jaligny-sur-Besbre (700 habitants), situé à une quinzaine de kilomètres au sud de Dompierre. Jaligny se bat pour maintenir ses services de proximité (supérette, commerces, médecins, un collège), mais possède une aire de rayonnement extrêmement limitée. Jaligny-sur-Besbre est surtout célèbre pour sa foire aux dindes qui se déroule au début du mois de décembre (créée en 1950 – aujourd’hui environ 1 000 à 1 500 dindes sont présentées lors de chaque réunion contre 8 000 dans les années 70).

Alors que durant les années 1970 et 1980, le Val de Besbre était une région bien positionnée en terme de promotion touristique (création d’un Syndicat Mixte d’Aménagement Touristique de la Vallée de la Besbre en 1982), ce territoire peine actuellement à coordonner l’ensemble des offres touristiques proposées par les différents acteurs du développement local (visite de châteaux, maison aquarium de la Besbre à Jaligny, Préhistorama à Châtelperron…) et à retenir une partie du flot des visiteurs du Pal.
Le principal pôle industriel du Val de Besbre est constitué par la fonderie PSA de Sept-Fons (implantée sur la commune de Dompierre-sur-Besbre, cette affaire familiale fut créée en 1919 avant d’être intégrée en 1960 dans le groupe SIMCA, puis dans le groupe Chrysler France en 1970 et enfin dans PSA en 1978). Cette fonderie fournit au groupe automobile 130 000 tonnes de pièces brutes en fonte avant usinage et emploie 700 personnes, auxquelles il faut rajouter les 200 emplois indirects générés par la nébuleuse de PME travaillant avec elle.
Au point vue identitaire, le Pays Jalignois est dominé par la figure de l’écrivain René Fallet (1927-1983) qui résidait chaque année à Thionne et avait ses habitudes à Jaligny. L’association Agir en Pays Jalignois vit le jour en 1989, six ans après la disparition de René Fallet. Cette association se donna pour but de faire vivre la mémoire et l’œuvre de l’écrivain en décernant, à partir de 1990, un Prix René-Fallet à l’auteur d’un premier roman en langue française. Un lieu dédié à la mémoire de l’écrivain « anarchiste tendance Beaujolais » est également en projet depuis quelques années. En décembre 2014, la médiathèque communautaire "Les Pieds dans l'eau" a ouvert à Jaligny-sur-besbre et en grande partie dédiée à Fallet. A signaler enfin, le remarquable travail local de la maison d’édition Des Figures et des Lieux créée en 2001.
samedi 13 août 2011
De l'affaire privée à la rébellion : la révolte des Pions à Lavoine (1764)
La révolte des Pions est un événement fondateur de l’identité de la Montagne bourbonnaise qui a tout d'abord fait l’objet de plusieurs complaintes populaires, puis, à partir du XIXe siècle, de nombreuses études érudites. Cette révolte met en lumière la force des liens familiaux qui structuraient les communautés paysannes d'autrefois, mais aussi les difficultés de l'administration royale qui, tout en essayant de gagner du terrain sur les justices seigneuriales, se trouvait à la peine lorsqu'il s'agissait d'encadrer des territoires marginaux.
Un dénommé Albert Barraud, demeurant au village de Bêchemore (La Guillermie), avait emprunté une somme modique au sieur La Caille, procureur à Moulins. N’arrivant à pas recouvrer l’argent en question, le sieur La Caille intenta une action en justice. Le 2 janvier 1764, Jacques Sayet, huissier au Mayet, assisté d’Antonin Dumas et Gilbert Piat, tous deux recors, se rendit à Bêchemore. Les trois hommes furent accueillit par les sœurs d’Albert Barraud qui n’hésitèrent pas à jouer du bâton. Gilbert Piat, grièvement touché à la tête, décéda des suites de ses blessures deux semaines plus tard. Le 29 janvier, l’une des deux sœurs Barraud, Marie, fut appréhendée et incarcérée dans les prisons de Ferrières. La seconde, Antoinette, réussit quant à elle à s’enfuir dans les bois. Pour respecter la procédure d’instruction, quelques jours plus tard, Marie Barraud fut transféré au siège de la justice de La Guillermie dont dépendait le village de Bêchemore. Une quarantaine d’hommes en armes tendirent une embuscade sur le trajet : deux cavaliers de la maréchaussée furent blessés, mais Marie était libre. L’affaire venait de prendre une nouvelle dimension. Il s’agissait désormais d’une véritable insubordination. Le 22 mars 1764, trois brigades de maréchaussée et trois compagnies de grenadiers cernèrent le village des Pions. Le lendemain matin, au point du jour, l’assaut fut donné. Seize villageois furent arrêtés, alors que le procureur de la Sénéchaussée réclamait trente-trois prévenus : une bonne partie d’entre eux avait donc trouvée refuge dans les bois.


Avant tout paysans, les Pions s'étaient également lancés dans l'eploitation et le commerce du bois du massif des Bois Noirs depuis vraisemblablement le XVe siècle.
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La sentence tomba le 20 septembre 1764. Cinq Pions (Gilbert Pion-Basmaison, Claude Fradin, Antoine Pion, Laurent Barraud et Simon Devernois) furent condamnés à mort, Simon Devernois fut envoyé aux galères marqué du signe GAL, dix autres furent condamnés simplement à assister aux exécutions capitales et les douze fugitifs furent condamnés à être pendus en effigie Place d’Allier à Moulins. Tous les biens des condamnés furent par ailleurs confisqués au profit du seigneur de La Guillermie.
vendredi 12 août 2011
LES CARNETS DE BORVO : le Pays donjonais.

En décembre 2001, la Communauté de communes du Donjon-Val Libre (http://www.donjonvallibre.com/) fut créée grâce à l’énergie de Jacques Cortez (PS), maire du Donjon de 1989 à 2008 et conseiller général du canton de 1982 à 2008. Il est intéressant de noter que ce pays, votant majoritairement à gauche, préféra choisir une appellation révolutionnaire et jacobine (le Val Libre étant le nom de la commune du Donjon durant les années révolutionnaires) plutôt que de prendre celle de Basses-Marches du Bourbonnais qui désigna à partir du XIIIe siècle la vingtaine de paroisses situées entre les Monts de la Madeleine et la Loire qui constituait une zone tampon entre les possessions des Ducs de Bourbon et le Duché de Bourgogne. Cette lecture politique est renforcée par le choix patrimonial d’honorer la mémoire des républicains donjonais (Honoré Préveraud, Georges Gallay, le médecin de Nolhac, le pharmacien Pélassy, les trois frères Terrier…) qui s’insurgèrent les 3 et 4 décembre 1851 contre le Coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte et marchèrent sur la sous-préfecture de Lapalisse avant d’être mis en déroute par les partisans de l’ordre. Cette com com regroupe quatorze communes : Avrilly, Le Bouchaud, Le Donjon, Le Pin, Lenax, Loddes, Luneau, Montaiguet-en-Forez, Montcombroux-les-Mines, Neuilly-en-Donjon, Sorbier, Saint-Didier-en-Donjon, Saint-Léger-sur-Vouzance et Varennes-sur-Têche. Au Total, 4 600 habitants. Une seule commune du canton du Donjon, Chassenard (900 habitants), faisant partie de l’agglomération de Digoin (Saône-et-Loire), préféra rejoindre la com com de Digoin-Val de Loire dès 1999.
Les réalisations de la Communauté de communes du Donjon-Val Libre sont encore limitées. Citons, surtout la création d’une zone d’activité des Bernards, sur la commune du Donjon et la création d'un Relais des Services Publics inauguré en octobre 2010.