jeudi 24 mars 2011
Info Trente : le journal des Pays de lapalisse - Jaligny - Le Donjon
mercredi 23 mars 2011
COLLECTION VISAGES DU BOURBONNAIS - L'épopée des Ducs de Bourbon
Le Bourbonnais est la seule province de France à reposer entièrement sur une construction politique édifiée au temps de la féodalité, c’est-à-dire entre le Xe et le XVe siècle. Le berceau de la dynastie des Bourbon se situe au nord de l’actuel Bourbonnais, dans la région de Souvigny, aux confins de l’Auvergne, de l’Autunois et du Berry. Cette situation marginale favorisa l’expansion des sires de Bourbon. Autour de 915, un nommé Aimard, sans doute viguier (= sergent) de Deneuvre pour le Comte d’Auvergne fit don à l’abbaye de Cluny d’une villa (= exploitation agricole) à
Souvigny. (ci-dessus : ruines du château du Bourbon-L'Archambault au début du XXe siècle)
Lors de la rivalité entre la France delphinale et les territoires bourguignons (1410-1435), les Bourbon, tout en soutenant les intérêts du dauphin (= futur Charles VII), choisirent d’adopter une attitude prudente. Cette politique fut finalement récompensée car en 1425 l’Auvergne fut rattachée aux possessions des Bourbon. En 1440, le duc Charles Ier participa à la Praguerie, une rébellion des grands feudataires du royaume contre le centralisme monarchique. En quelques semaines, les troupes royales prirent tout le sud du Bourbonnais et conduisirent le duc à signer la Paix de Cusset. En 1465, le duc Jean II se lança à son tour dans un nouvel épisode de révolte connu sous le nom de Ligue du Bien Public. A Jean II, succéda son frère Pierre II (1488-1503) qui fit recueillir les coutumes juridiques du Bourbonnais et les fit rédiger (1500). Sous Jean II et Pierre II, la cour ducale de Moulins fut l’un des centres culturels les plus en vue du royaume. A la mort du duc, l’héritage des Bourbon revint à Suzanne, fille unique de Pierre II et d’Anne de France. En 1505, Suzanne de Bourbon épousa son cousin, Charles de Bourbon-Montpensier. (ci-dessus : détail d'une huile sur bois de Jean Hey (généralement identifié comme étant le fameux Maître de Moulins), Pierre II de Bourbon présenté par Saint Pierre, 1492, Musée du Louvre)
Lorsque Suzanne de Bourbon mourut en 1521, l’administration royale de François Ier, poussée par sa mère Louise de Savoie (la littérature romantique en fit d’ailleurs une amoureuse éconduite du beau Connétable), lança une offensive juridique afin de récupérer une partie des possessions de la défunte duchesse. En 1523, un arrêté du Parlement de Paris mit sous séquestre tous les domaines en litige. Cette décision précipita l’issue du conflit. Le 7 septembre 1523, le Connétable de Bourbon quitta ses terres et s’enfuit à Besançon où il se mit au service de l’Empereur, le rival du roi de France. Le duc Charles III fut tué lors du siège de Rome en 1527, ses terres furent définitivement confisquées la même année et rattachées à la Couronne en 1531. (ci-dessus : Portrait du Connétable de Bourbon, gravure du XVIe siècle, anonyme, BNF).mercredi 16 mars 2011
Une histoire du zinc - e-interview de Noëlie Morlat, figure de l'ancien Hôtel du Commerce à Isserpent.
L’évolution des consommations prises au comptoir au cours du XXe siècle est un thème encore inexploré par les historiens. La question peut sembler au premier abord anodine et pourtant l’enjeu est de taille. Tout en conservant la trace de ces petits riens qui peuplent notre vie quotidienne et qui donnent de l’épaisseur à l’homme historique, s’intéresser aux alcools, liqueurs et autres digestifs, c’est également prendre la mesure de la vitesse à laquelle la modernité a envahi cet espace de communion sociale que constitue le bistrot. Grâce à l’une des plus fidèles lectrices de Palicia, Noëlie Morlat, figure de l’Hôtel du commerce à Isserpent, plongeons-nous dans cette histoire des zincs d’hier.
Mariage de Marcel et Madelaine GAY en 1935 devant l'Hotel du Commerce à Isserpent. Le couple tint le Central Hotel (actuel garage Magnet) pendant 2 ans avant de partir à PARIS. "Le petit café où nous avons vécu cette courte période était animé par de folles parties de misti qui était un jeu d'argent déjà à l'époque où le tiercé n'existait pas ." (souvenirs de Madeleine GAY). Jean GAY, boulanger, frère du marié et futur maire d'Isserpent est au second rang en partant du haut avec sa fille Huguette sur le bras. Le petit garçon tout au bout à droite du premier rang est Jean MORLAT (frère de Noelie MORLAT) qui continua à improviser pour gerer l'entreprise avec ses deux soeurs.Aujourd'hui, ses deux fils et ses deux belle-filles continuent d'être à l'écoute des clients
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Mon père a toujours suivi les évolutions économiques du temps. En plus du commerce traditionnel des grains, du charbon et du vin, il fut ainsi l’un des premiers a vendre de l’essence à Isserpent. Les bistrots furent les pionniers des stations-services. Pendant l’Occupation, du fait des restrictions et des rationnements, mon père réorienta une partie de ses activités autour du commerce du bois et du transport public, il effectuait ses livraisons avec un camion fonctionnant grâce à un gazobois. Nous avons arrêté l'hotel-restaurant dans les années 60 afin de mieux continuer à répondre aux évolutions des besoins de la clientèle rurale. Il fallait arracher les haies et les arbres et faire de la culture. On nous promettait des beefsteaks de pétrole... mais l'élevage est revenu. Il avait fallu improviser pour faire face à cette avalanche de céréales humides - nom générique qui regroupait le maïs grain, le tournesol et le colza - (transport avec multibennes, séchage et stockage) et aussi les livraisons de fuel. Ma mère était une fine cuisinière : son fond de sauce, cétait sacré, elle ne le laissait jamais faire par quelqu'un d'autre. Il fallait que carottes, oignons, os de veau soient saisis à vive température juste avant de brûler. Après une lente et longue cuisson, truffes, morilles, madère, cognac, crème et jus de veau, apportaient leur summum. Pendant quarante ans, la clientèle du restaurant-hôtel avait été très variée : des représentants, des instituteurs, des médecins remplaçants, des charretiers, des gens du bâtiment, etc... Il fallait tenir un registre des voyageurs épluché frequemment par les gendarmes et qui fut supprimé plus tard par Giscard pendant sa présidence. Nous accueillions également des banquets de conscrits, d’anciens combattants, des noces, mais aussi des sorties d’enterrements et de services de quarantaines et de bout de l'An. Devant l’affluence des grands jours, il fallait déplacer notre colossal billard russe qui trônait au milieu de la salle du restaurant.
mardi 15 mars 2011
Jean-Pierre Pophillat, maître de la couleur et de la lumière, originaire de Lapalisse
Si Jean-Pierre Pophillat vit le jour à la clinique de La Pergola à Vichy en août 1937, il n’en est pas moins Lapalissois puisqu’il vécut dans notre ville jusqu’à l’âge de 9 ans. Son grand-père maternel, Joseph Desfourniaux, tenait la pharmacie familiale, située rue du Commerce (future pharmacie Dubuis pour les Lapalissois), secondé en cela par le père du jeune Jean-Pierre. Quant à sa mère, elle était professeur de piano et forma de nombreuses élèves dans la région lapalissoise. En 1946, la famille Pophillat s’installa au Raincy, dans la banlieue parisienne, où elle ouvrit une herboristerie. Durant toute sa jeunesse, Jean-Pierre Pophillat revint régulièrement à Lapalisse où il garda de nombreux amis. Jean-Pierre Pophillat entra à l’Ecole des Beaux-arts de Paris en 1957 et fut admis dans l’atelier
de Chapelain-Midy. Il exposa dès 1959 au salon de la jeune peinture et au Salon d’automne en 1962. En 1963, il réalisa quatre importantes décorations pour le Paquebot France. En 1964, il obtint le Prix de la Casa Velasquez à Madrid où il séjourna jusqu’en 1966. En 1968, il participa à une exposition collective à Dallas, puis en 1973 à Cracovie et Varsovie, en 1975 au Musée de l’Ermitage à Saint-Petersbourg, en 1979 à Dakar, en 1984 à Chicago, en 1985 à New-York. Mais ce fut surtout au Japon que la carrière de Pophillat prit son envol à partir du début des années 1970 : pas moins d’une dizaine d’expositions au pays du Soleil Levant en l’espace de vingt-cinq ans. A partir du milieu des années 1980, Jean-Pierre Pophillat décida de partager son temps entre Paris et la Côte d’Azur en s’installant une partie de l’année à Villefranche-sur-Mer, puis à Cannes pour vivre au cœur de cette lumière et de ces couleurs qui constituent l’essence même de son travail d’artiste. 
A visiter également le site de Jean-Pierre Pophillat : http://jeanpierre.pophilat.free.fr/
Tous mes remerciements à Jean-Pierre Pophillat pour les crédits de publication de ses oeuvres.
S.HUG
HUGSTEPHANE@aol.com
lundi 7 mars 2011
L'entreprise Grenier (Périgny) : de l'enclume à la carrosserie sur mesure
Dans les années 1920, M. Grenier possédait un atelier de charron-forgeron dans le bourg, au bord de la Route bleue. Pour répondre aux besoins de sa clientèle rurale, il se mit à fabriquer des remorques adaptées au transport du bétail qu’il présentait dans les foires de la région. A la Libération, l’atelier passa de la remorque attelée à la bétaillère.

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Dans les années 1950, les deux fils de M. Grenier, Gaston et Antoine, se lancèrent dans la fabrication de caravanes de camping (deux roues ou quatre roues) réalisées en ossature métallique habillées de contreplaqué, avec une charge utile de 400 kilos à quatre tonnes. La clientèle foraine fut immédiatement séduite par les modèles proposés et, de fil en aiguille, en 1963, les frères Grenier commencèrent à réaliser des attractions sur remorques : auto-tamponnantes, salles de jeux, remorques-boutiques de confiseries, stands de tir… En 1988, à la disparition de son frère Gaston, Antoine décida de passer la main à l’un de ses ouvriers, André Perret, qui fit vivre l’atelier jusqu’en 1995.

Photos : en haut, vue et première publicité des remorques Grenier dans les années 30, au centre, vue de la première caravane Grenier construite dans les années 1950, en bas, trois vues des ateliers Grenier dans les années 1980.-
Remerciements à M. Antoine Grenier et à M. Jean-Jacques Bayle, historien de Périgny.
S. HUG
HUGSTEPHANE@aol.com
