samedi 3 décembre 2016

Sainte Barbe 1904

Article paru dans Le Républicain de Lapalisse du 11 décembre 1904
La Compagnie des Sapeurs Pompiers lapalissois en 1910 commandée par le Lieutenant Henri Coursol, au centre du premier rang avec un sabre de parade (collection privée)
S. HUG


mardi 25 octobre 2016

Les 5 et 6 novembre 1904, la gitane Miarka se produit au Théâtre Municipal de Lapalisse


Faute d'archives suffisantes, la programmation du Théâtre Municipal de Lapalisse est particulièrement difficile à reconstituer. Voici, tiré du Premier numéro du petit journal d'opinion Le Républicain de Lapalisse, une annonce pour le moins intéressante où l'on vante la venue de la ténébreuse Miarka et du mage Tiarko. A la confluence de la voyance traditionnelle et du mesmérisme, l'habillage scientifique de cette annonce avait plus de poids que tous les roulements de tambours des bateleurs de la place. En effet, jamais autant qu'à la Belle Epoque, la population française ne fut aussi passionnée par la science que l'on n'hésitait pas à mettre en scène. Travestir les vieilles pratiques de  voyance sous l'apparence du scientisme ambiant était gage de remplir toute une salle. 





S. HUG

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jeudi 8 septembre 2016

1859 : une nouvelle institution éducative ouvre ses portes à Lapalisse

Situé en haut de la rue Notre-Dame, ce pensionnat pour jeunes filles plus connu sous le nom "d'Ecole Notre-Dame" fonctionna pendant plus d'un siècle jusqu'en 1965. Voici son réglement d'origine :




jeudi 25 août 2016

Historicum Parigniacco (Une histoire de Périgny)


Cette lithographie d'inspiration romantique datant du premier tiers du XIXe siècle constitue un remarquable document historique car elle est la seule source iconographique permettant de se représenter le site primitif de Périgny : une butte surmontée d'une vieille église romane du XIIe siècle, portant encore quelques pans de murs ayant appartenu à une lointaine maison forte. A mi-pente, cachée dans un bosquet, la fontaine Saint-Pierre et, enlaçant le tertre, un vieux chemin, reprenant le tracé de l'antique voie romaine de Vouroux (Varennes-sur-Allier) à Lyon.
Si la maison forte de Périgny semble avoir disparu au cours de la Guerre de Cent ans, la vieille église ne fut quant à elle démolie qu'en 1835, les matériaux servirent à la construction de la nouvelle.
Des anciennes demeures seigneuriales (souvent fort modestes) de la paroisse de Périgny, le château de La Chapelle est celui qui fut fut le plus remanié. Sur cette carte postale du début du siècle dernier, nous pouvons ainsi distinguer quatre strates successives. Alors que les deux grandes tours carrées remontent au XIV siècle, la loggia qui courre entre ces deux éléments date de la fin du XVI siècle ou du début du XVIIe siècle. L'aile principale a été quant à elle entièrement recomposée au cours du XVIIIe siècle et agrémentée d'une marquise à la fin du XIXe siècle
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S. HUG

lundi 15 août 2016

In Mémoriam : Clémentine Gamet vient de nous quitter

Clémentine Gamet, née au Breuil en 1920, vient de nous quitter hier au Canada où elle vivait depuis près de soixante ans. Nous adressons toutes nos condoléances à l'ensemble de sa famille. Retrouvez le parcours de la famille Gamet sur Palicia. 


Clémentine Gamet avait été primé au concours de cuisine de l'exposition universelle de Montréal en 1967. A lire également un article sur le blog de Dominique Burnichon

dimanche 7 août 2016

L'archéologie des crampons

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Entre 1935 et 1947, le terrain de l'AAL se situait rue de la Prairie, sur une pâture dépendant du domaine de La Motte.
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L'emplacement de l'ancien terrain de foot de La Motte

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Le terrain de foot de La Motte en 1938

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S. HUG

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mardi 2 août 2016

Yvette Prost : une institutrice lapalissoise en littérature

Yvette Prost naquit à Marcigny (Saône-et-Loire) en 1874 dans une famille modeste. Orpheline de bonne heure, Yvette Prost fréquenta l'école communale de Marcigny, puis, de 1890 à 1893, l'Ecole Normale de Moulins. Elle débuta sa carrière à Saint-Gérand-le-Vaux, puis resta pendant huit années à Lapalisse entre 1912 et 1920 où elle finit par devenir Directrice de l'école pour Filles. Yvette Prost fut ensuite en poste au Mayet-de-Montagne où elle prit sa retraite anticipée en 1925 handicapée par une surdité de plus en plus accentuée. En 1931, Yvette Prost se fit construire une villa route de Lapalisse à Cusset. Décrite comme une "âme farouche, enfermée dans une belle réserve", ce fut entre les murs de sa toute nouvelle demeure, qu'Yvette Prost rédigea l'essentiel de son oeuvre (une vingtaine de romans) structurée autour de la psychologie féminine. Atteinte d'un cancer en 1945, Yvette Prost mourut dans sa villa de Cusset le 2 août 1949. Une rue de Cusset porte son nom depuis 1958.


Les Belles vies manquées, le grand succès d'Yvette Prost publié en 1931 et couronné par L'Académie française


samedi 9 juillet 2016

13 septembre 1965 : un junior bourguignon remporte le Grand Prix des Commerçants de Lapalisse

Disputé entre 1948 et 1995, le Grand Prix de Lapalisse, animation phare du lundi après-midi de la fête patronale, fut ouvert aux professionnels jusqu'en 1960. Tout d'abord organisé par le club cycliste local (l'Union Vélocyclopédique Lapalissoisse), cette course fut par la suite reprise par l'US Saint-Pourçain (1967-1972), puis par l'US des Graves de Cusset (1975-1978), et enfin par l'UCC Cusset (1980-1995). 
En 1965, le champion de Bourgogne en titre, encore junior, remporta l'édition de l'année, il s'agissait tout simplement de Bernard Thévenet, futur double vainqueur du Tour de France (1975 et 1977). 


S. HUG

mardi 28 juin 2016

Un étonnant projet architectural (1804)

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En devenant siège d'un tribunal de première instance en 1797 et chef-lieu d'arrondissement en 1800, la ville de La Palisse fut confrontée à un véritable casse-tête municipal : où loger tous ces nouveaux services administratifs ? Alors que les magistrats, procureurs, avoués et greffiers s'installaient dans les salons du château de La Palice (mis à la disposition de la nation après l'inscription de son propriétaire, Jean-Frédéric de Chabannes, sur la liste des émigrés), un curieux projet de construction était élaboré par les architectes du département. On prévoyait ainsi de faire voisiner dans les mêmes murs la sous-préfecture, le tribunal, la prison et... l'hôpital de la ville ! Rentré en France en 1802, Jean-Frédéric de Chabannes ne reprit possession de son château qu'en 1808. Alors que le tribunal fut transféré en 1810 à Cusset, les services de la sous-préfecture furent installés dans un bâtiment édifié à la hâte tout contre l'ancienne ferme seigneuriale. Faute de crédits, plus personne n'entendit parler de ce curieux projet.
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S. HUG

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vendredi 10 juin 2016

Un maire sous l'occupation : Charles Rousset




ROUSSET Charles (1896 Lapalisse - 1979 Tronget)

Maire de Lapalisse de 1935 à 1944

Médaille de guerre 14-18

Commerçant, rue Nationale




En remportant les élections municipales en mai 1935, Charles Rousset mit fin à trente années de radicalisme. Son mandat, d'abord marqué par une très forte opposition "cochienne", coïncida surtout avec les années de guerre et d'occupation.
Fils d'un couple de commerçants en nouveautés, la jeunesse de Charles Rousset fut surtout marquée par l'épreuve de la guerre. Reprenant la boutique familiale au début des années 1930, Charles Rousset se contentait alors d'assurer le secrétariat de l'une des deux associations d'Anciens Combattants de la ville. A l'époque, le jeune commerçant ne participait pas à la politique locale. Néanmoins, à y regarder de plus près, Charles Rousset personnifiait à merveille la synthèse entre les deux milieux les plus opposés à Auguste Coche, maire radical-socialiste de la ville depuis 1919 : la boutique et les Anciens Combattants. Ce fut à la veille des élections municipales de mai 1935 que sa carrière politique débuta. Sa personnalité se dégagea relativement vite de la Liste d'Action communale opposée à la liste du maire sortant. Élu conseiller municipal au premier tour de scrutin, il n'était pourtant pas le mieux placé de la liste pour devenir maire. Au soir du second tour, le 12 mai, la Liste d'Action communale obtint finalement 11 sièges contre 10 à celle menée par Auguste Coche. Durant toute la semaine séparant les résultats des élections municipales et la première réunion du Conseil devenant désigner le nouveau maire, les pourparlers allèrent bon train. Finalement, la Liste d'Action communale s'accorda sur son nom. Le 17 mai 1935, dans une ambiance surchauffée, Charles Rousset fut élu maire de la ville au second tour par 11 voix contre 10 à Auguste Coche.
Passé le coup de massue, le camp "cochien" décida de tout faire pour essayer de reconquérir l'Hôtel de Ville. En 1936, Charles Rousset dut gérer les retombées de la grande grève qui secoua les Etablissements Barthelot, en organisant un système de secours pour les familles des ouvriers non-grévistes et organisa même des chantiers "d'intérêt commun" pour employer les hommes laissés sur le carreau.
Les partisans de l'ancien maire se déchaînèrent surtout durant l'année 1937. Par quatre fois, en janvier, en mai, en juillet et en août, les conseillers "cochiens" démissionnèrent en bloc provoquant ainsi des élections municipales partielles. Le but de ces manoeuvres politiques étaient de parvenir à déstabiliser la fragile majorité du nouveau maire. A chaque fois, les démissionnaires furent réélus faute d'adversaires et, à chaque fois, la courte majorité de Charles Rousset tint bon. Afin de soutenir l'action de leur maire, des amis et des proches de Charles Rousset fondèrent à l'automne 1937 un journal d'opinion trimestriel, Les Vérités de Lapalisse, où le camp et le bilan d'Auguste Coche étaient violemment attaqués.
Pendant ce temps, les colistiers de Charles Rousset essayaient, tant bien que mal, de travailler en profondeur. Afin de trouver des recettes supplémentaires, la majorité de C. Rousset décida d'affermer les revenus des droits de place des foires et marchés qui, jusqu' alors, étaient mis en régie. Cette réforme fit bondir le montant annuel de ces droits de 50 000 à près de 80 000 francs. Parallèlement, la politique d'assistance et d'aides sociales d'Auguste Coche fut sérieusement révisée à la baisse. Au rang des réalisations de l'équipe municipale de Charles Rousset, citons la création, en 1937-1938, d'un magnifique jardin public de trois hectares conçu par l'architecte-paysagiste limougeaud, Laurent-Faure et, en 1938, la réfection complète de la façade d'honneur de l'Hôtel de Ville en style art-déco.
La guerre mit vite un terme au changement incarné par Charles Rousset. Dès mai 1940, la municipalité lapalissoise dut faire face à l'arrivée des flots de réfugiés venant des provinces du Nord du pays. Par ailleurs, jusqu'en novembre 1942, date de l'occupation de la zone libre par les forces allemandes, des bribes d'unités militaires séjournèrent à Lapalisse dans des baraquements de fortune dont une partie du glorieux 152e régiment d'Infanterie. Au plan politique, si Charles Rousset fut "débarrassé", par un arrêté préfectoral d'avril 1941 de la totalité de l'opposition "cochienne" jugée trop à gauche, le maire de Lapalisse se retrouva totalement désarmé en août 1941 face à la décision de l'Etat Français de transférer la sous-péfecture à Vichy.
Décoré de la Francisque en tant que maire de l'une des principales ville du département, Charles Rousset siégea également au Conseil départemental. Pétainiste de coeur, mais aucunement lavaliste (la nuance est de taille dans l'optique de la collaboration avec l'occupant), Charles Rousset eut une attitude digne durant les années sombres de la guerre. D'ailleurs, en août 1944, le maire déchu de Lapalisse ne fut aucunement inquiété par les membres du Comité de Libération de la ville et les résistants locaux . Ecarté de la ville politique locale, Charles Rousset tint sa boutique de nouveautés jusqu'à la fin des années 1950 tout en continuant à effectuer une vente ambulante dans les camp
agnes environnantes.

S. HUG

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mardi 24 mai 2016

Histoire de l'Union musicale de Lapalisse (première partie)

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LUnion Musicale est au même titre que l’AAL ou que le marché du jeudi, une véritable institution lapalissoise. Jusque dans les années 1980, cette fanfare fut d’ailleurs, à l’âge des apprentissages, l’un des passages obligés pour bon nombre de jeunes lapalissois et lapalissoises. Le regretté Georges Romaillat parla dans son recueil de nouvelles La Grande Ecole de la trilogie Pêche-Fanfare-Football qui avait structuré son enfance et son adolescence. Retour sur l’histoire de la doyenne des sociétés lapalissoises.


L'Union Musicale vers 1910


La batterie-fanfare des Enfants de La Palisse fut créée en 1858 autour du cafetier Huguet Grenet qui en prit la direction et de l’instituteur Tantôt qui en devint le premier Président. En 1862, Les Enfants de La Palisse remportèrent leur première médaille au concours de Rive-de-Gier et une seconde en 1863 à celui de Mâcon. En 1866, la fanfare se dota de statuts, devenant de la sorte société musicale, sous l’impulsion du Marquis de Chabannes. Les Enfants de La Palisse brillèrent alors aux concours de Clermont-Ferrand (1874) et de Nevers (1883). Devenue Union Musicale en 1894, la fanfare lapalissoise gagna en renommée sous la direction successive des Chefs Delorme, Jolibois, Couleuvrier, Degrolard, Mazzia , Jeandel et Lucien Liard. De nouvelles récompenses furent obtenues aux concours de Moulins (1896), Lyon (1899) et de Genève (1907).



L'école de Musique vers 1910. A gauche, Lucien Liard, à droite, Louis Benatan.

Donnés dans la salle des fêtes de la Mairie, les concerts de l'Union Musicale étaient autant de rendez-vous incontournables dans la vie de la petite sous-préfecture.



A suivre...
S. HUG

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samedi 7 mai 2016

Auguste Coche, ou l'ardeur du combat républicain


COCHE Auguste

(Jouet-sur-l'Aubois - Cher - 1869 - Lapalisse 1941)
Maire de Lapalisse de 1919 à 1935
Président du Conseil d'arrondissement de Lapalisse de 1922 à 1941
Conseiller municipal de 1907 à 1941
Chevalier de la Légion d'Honneur (1930) - Officier d'Académie (1911) - Officier de l'Instruction Publique (1922)

Platrier-peintre, Avenue de la Gare

Homme affable, dégageant une incontestable générosité et une bonhomie naturelle, Auguste Coche était capable de se transformer sur la scène politique en un redouble lutteur, défendant bec et ongles ce qu'il estimait juste. Héritier idéologique des grands républicains bourbonnais des années 1840-1880, il incarna, parfois jusqu'à la caricature, un radicalisme de combat qui finit par lasser une partie de ses administrés.
Fils naturel d'une servante, Auguste Coche fut rapidement orphelin et placé à l'Assistance Publique. Ses années de jeunesse sont de ce fait difficiles à reconstituer. Peu après son mariage célébré à Vichy en 1896 avec Mlle Pinlong, Auguste Coche s'installa à son compte à Lapalisse comme plâtrier-peintre. Ce fut en octobre 1907, à la faveur de la victoire des radicaux menés par le Docteur Baudon qu'Auguste Coche devint conseiller municipal. En 1908, Auguste Coche prit une part active à la création d'une société de secours mutuels, Les Travailleurs réunis, au recrutement plus populaires que La Prévoyante. Réélu en 1908, il fut désigné adjoint au début de son troisième mandat, en 1912. En novembre 1919, alors que le Docteur Baudon choisissait de ne pas se représenter au renouvellement de ses mandats de maire et de député, Auguste Coche prit la tête de la liste radicale compos
ée pour moitié de conseillers sortants et pour moitié d'hommes neufs. Le 30 novembre 1919, Auguste Coche était élu pour la première fois maire de Lapalisse et conseiller d'arrondissement.
Le premier dossier qu'il eut à gérer, fut l'achèvement de la construction du nouvel Hôpital de la ville, sur le site de Bellevue. Auguste Coche, devenu en 1922, Président du Conseil d'arrondissement, n'eut de cesse d'encourager et de soutenir le processus d'électrification de tous les quartiers de sa ville et des campagnes du canton. Réélu sans aucun souci en 1925, puis moins largement en 1929, le maire de Lapalisse se fit surtout remarquer pour son audacieuse politique sociale. Cependant, à la multiplication des aides et des distributions ne pouvaient invariablement répondre que des choix budgétaires drastiques. Auguste Coche décida donc de diminuer, voire purement et simplement de supprimer, les subventions accordées à des sociétés locales dirigées par des notables conservateurs. L'exemple le plus criant de cette politique budgétaire fut le conflit qui naquit en 1926 entre le Comité directeur de la société musicale des Enfants de Lapalisse et la municipalité "cochienne". Du jour au lendemain, les subventions furent annulées et la salle de répétition, située dans l'ancien hospice de la Place du Marché, fermée. Après quelques mois de conflit, la société put renaître sous le nom d'Union Musicale grâce à l'action énergique de Gilbert Barthelot.
Soutenant également les associations pacifistes et antifascistes de tout l'arrondissement, Auguste Coche
présida, le 1er juillet 1934, une grande manifestation qui se tint, juste en face de sa Mairie, Place du 14-Juillet, au pied du monument érigé en l'honneur des Victimes du Coup d'Etat du 2 décembre 1851. Au fil du temps, le radicalisme écarlate d'Auguste Coche finit par lasser une partie de ses administrés. Ce fut parmi les rangs des deux associations d'Anciens Combattants de la ville que se structura l'opposition la plus vive et la plus sérieuse au maire de Lapalisse. Déjà en 1929, à quelques jours des élections municipales, les Anciens Combattants avaient constitué à la hâte une liste qui réussit tout de même à envoyer trois conseillers à la Mairie. Auguste Coche reconnut à l'époque que quelques jours de campagnes supplémentaires et le résultat des isoloirs aurait pu être différent. La campagne pour les élections municipales de 1935 se déroula dans un climat exécrable, marquée par des affichages sauvages et anonymes particulièrement calomnieux. Le camp "cochien" se présenta affaibli : si Auguste Coche était encore entouré de ses deux adjoints sortants, Pierre Chervin, instituteur à la retraite et Auguste Charles, horloger, en revanche, M. Lafayette, ancien menuisier et M. Carque, ancien commerçant, deux piliers de la vie communale depuis de longues années, venaient de décéder. Par ailleurs, trois autres conseillers sortants, MM. Cote, Dumet et Charasse décidèrent de ne pas se représenter. Pire encore, à quelques jours des élections, MM. Béal et Raboutot décidèrent de quitter l'équipe municipale pour s'inscrire sur la liste d'Action communale. Au soir du second tour, la liste principalement composée d'Anciens Combattants obtenait 11 sièges, celle d'Auguste Coche, 10 sièges : une petite révolution venait de se produire mais tout restait encore possible. La première réunion du nouveau Conseil municipal, durant laquelle on allait procéder à l'élection et à l'installation du nouveau maire s'annonçait déterminante et prenait l'aspect d'un troisième et ultime tour de scrutin.
Cette réunion eut lieu le 17 mai 1935, dans une atmosphère électrique et devant une assistance très nombreuse. Au premier tour de scrutin, le candidat de la liste d'Action communale, Charles Rousset, commerçant de 39 ans, obtint 10 voix à égalité avec Auguste Coche. Le sort de la municipalité était donc entre les mains du seul conseiller à avoir déposé un bulletin blanc dans l'urne. Au second tour, le coup de théâtre tant attendu se passa : Charles Rousset obtint 11 voix, Auguste Coche 10 voix. Le vieux lutteur politique se retrouvait donc dans l'opposition municipale après avoir administré la ville pendant seize années.

Dès le lendemain de l'élection de Charles Rousset à la mairie, le but avoué d'Auguste Coche fut de reconquérir son siège de Maire. Ce fut surtout durant l'année 1937 que l'offensive "cochienne" fut la plus rude. Par quatre fois, en janvier, mai, juillet et août, Auguste Coche, suivi par sept de ses colistiers, démissionna et se représenta dans la foulée. Par quatre fois, ils furent réélus faute d'adversaires. Le but de ces manoeuvres politiques était de provoquer des élections générales et ainsi de pouvoir espérer faire chuter le maire de Lapalisse. Mais la majorité de Charles Rousset tint bon et, avec le temps, l'agitation politique retomba peu à peu. Néanmoins, Auguste Coche demeura jusqu'au bout un opposant ardent, et personnel, du premier magistrat de la ville. En avril 1941, dans le cadre des lois assurant la sûreté de l'Etat Français, le Préfet de l'Allier démit de leurs fonctions l'ensemble des conseillers radicaux siégeant à la Mairie. Auguste Coche, souffrant, fut très affecté par cette décision. Quelques jours plus tard, le 16 avril 1941, le vieux lutteur politique rendait son dernier soupir.

S. HUG

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dimanche 24 avril 2016

Les Canaux : requiem pour l'hirondelle des faubourgs



Au XIXe siècle et au début du siècle dernier, le quartier s'étendant du carrefour de l'avenue de la Gare jusqu'à Montplaisir était couramment appelé le quartier des Canaux en raison des nombreuses rigoles de drainage qui parcouraient les clos très humides de cette zone. Même si quelques demeures bourgeoises cotoyaient les nombreuses bâtisses aux caractères rustiques, le quartier des Canaux était généralement opposé dans la mentalité lapalissoise au "haut de la ville" nettement plus bourgeois.





A l'angle de la rue nationale et de l'impasse des Jardins vers 1900




Le long de la rue Nationale (à la hauteur des anciens hôtels du Berry et de la Renaissance)



S. HUG

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dimanche 27 mars 2016

Châteauroux (Isserpent)

  Cette maison forte est une construction du XIVe siècle. Elle se compose d'un corps de logis de plan rectangulaire élevé sur trois niveaux dont la partie des murs est aveugle. Deux tours rondes flanquent la façade principale, l'une d'elles d'un diamètre plus réduit abrite un escalier en vis pour l'accès aux étages, ces deux tours ont été tronquées et recouvertes de toits en appentis sans originalité. L'ensemble était entouré de fossés, alimentés par un ruisseau descendant des collines. Des aménagements de la fin du XVe siècle et du début du XVIe siècle ont laissé deux petites échauguettes en tourelles d'angle, remaniées dans les transformations postérieures et quelques ouvertures à meneaux. Cette fortification du bas moyenâge a été précédée par une motte castrale ronde, qui subsiste à 200 m environ à l'ouest. 

La maison forte de Châteauroux (privée, ne se visite pas) , située sur la commune d'Isserpent, est un magnifique témoignage de l'architecture féodale au service de la puissance des petits seigneurs de la fin de la période médiévale. En effet, on a trop tendance à réduire les constructions féodales aux seuls châteaux-forts à donjon central et basse-cour entourée de remparts et de tourelles. Or, ce type d'édifices, particulièrement coûteux, étaient plutôt rares au Moyen Age (un tous les dix-quinze kilomètres). La majorité des demeures seigneuriales du centre de la France prenaient en fait l'aspect de maisons fortes ou de fermes fortifiées ce qui correspondait parfaitement aux capacités financières de seigneuries dont l'assise territoriale ne dépassait généralement pas 3 000 hectares (soit la superficie d'une commune française actuelle). Ici, le système défensif est extrêmement ramassé et enveloppe le corps de logis. 
Au XIVe siècle, ce fief appartenait à la famille d'Isserpent. Au XVe siècle, Châteauroux passe à la famille des Mars. En 1545, René de Mars rendit aveu de la terre de Châteauroux en ces termes : "de son gré et bonne volonté a confessé tenir et porter foi, hommage et souveraineté et premièrement, les maisons , granges et estableries, cours, jardins et autres aisances, vulgairement appelé "Chastel-rotz" et une motte appelée "chastel-rotz" anciennement et entour, les dites maisons, une septerée de terres tant en jardins, aisances de maisons, garennes que terres laborables avec la juridiction de justice haulte, moyenne et basse entièrement." (Archives départementales) Au XVIIe siècle, Châteauroux passe aux Bouletière, puis vers 1661 à la famille Régnier (hommes de loi et officiers seigneuriaux issus des paroisses du Breuil et d'Arfeuilles). Vers 1685, Châteauroux est entre les mains de la famille Consul, bourgeois de Riom. Au début du XVIIIe siècle, les Cimetière de la Bazolle, seigneurs de Beaupoirier, se rendent acquéreurs de Châteauroux. En 1772, dans le cadre d'un contrat de mariage, Marie-Françoise Cimetière de la Bazole porte le fief à Messire Antoine d'Aurelle des Cormets, chevalier, seigneur de Chandian (Isserpent). Vers 1880, le général d'Aurelle vendit Châteauroux à Camille Thiollière, industriel stéphanois, propriétaire du château de Beauplan (Isserpent). 

S. HUG

mardi 8 mars 2016

Le cerf ailé, symbole du Bourbonnais


L'adoption du cerf ailé (ou cerf volant) par les Bourbon est liée à la création de l'Ordre de l'Ecu d'Or (1369) par le Duc Louis II (1337-1410) qui venait de passer dix années de captivité en Angleterre. Les dix-sept chevaliers formant cet ordre portaient chacun un médaillon d'or sur lequel figurait le mot ALLEN (Espérance). Le cerf ailé (très présent dans la symbolique médiévale) personnifiait le Duc rétablit sur ses terres, le collier frappé de la devise Allen qui pendait à son cou exprimait quant à lui l'espérance en Dieu, la promesse d'une renaissance éternelle. Le cerf ailé fut par la suite adopté par le roi Charles VI, neveu du Duc Louis II de Bourbon. 

Lors de son entrée à Lyon en juillet 1515, un spectacle nautique est organisé en l'honneur du Connétable de Bourbon. Un cerf volant, colleté de la ceinture ESPERANCE à laquelle pendent les armes des Bourbon, porte sur son dos un homme vêtu aux couleurs du duc et tenant l’épée flamboyante (Manuscrit, BM de Lyon)
Maintes fois stylisé, le cerf ailé demeure l'un des symboles de notre province.


S. HUG 

mercredi 2 mars 2016

L'odyssée révolutionnaire de Simon Dereure


Simon Dereure est né à Lapalisse en 1838. Fils d'un modeste teinturier et d'une couturière, il grandit dans un milieu social marqué par les idées républicaines. Une partie de sa famille eut d'ailleurs à souffrir de la répression bonapartiste au lendemain du Coup d'Etat du 2 décembre 1851 et des affrontements de Lapalisse du 4 décembre. Vers l'âge de 15 ans, Simon Dereure quitta Lapalisse pour entreprendre son apprentissage de cordonnier à Lyon où il fut mêlé en 1854 dans une affaire touchant une Marianne (une de ces sociétés républicaines secrètes qui fleurirent sous le Second Empire). Nous le retrouvons à Paris en 1863. Il participa en 1866 à la création de la première chambre syndicale ouvrière de France, celle des cordonniers de Paris. En 1869, il participa au quatrième congrès de l'Internationale ouvrière qui se tint à Bâle. Arrêté en février 1870 et jugé pour complot contre la sûreté de l'Etat, il fut incarcéré jusqu'en juillet. Dès le mois de septembre et les premiers jours de la toute nouvelle République, il prit une part active dans le combat politique mené par les Socialistes parisiens. Elu au conseil municipal du XVIIIe arrondissement, il en fut désigné maire-adjoint en novembre. Le 26 mars 1871, Simon Dereure fut élu au Comité central de la Commune de Paris, l'organe décisionnel de la révolution rouge et noire. Figurant sans doute, les armes à la main, parmi les derniers défenseurs de la Commune retranchés dans et autour du Père-Lachaise au terme de la semaine sanglante, Simon Dereure réussit à s'enfuir de Paris, quitta la France et partit en exil, d'abord en Suisse, puis en Angleterre et enfin à New-York. Pendant ce temps, en 1873, le Conseil de Guerre le condamna à mort par contumace. Il vécut aux Etats-Unis jusqu'en 1881, année durant laquelle une loi d'amnistie fut votée au bénéfice des anciens Communards. Durant ces années américaines Simon Dereure vécut même pendant de long mois dans la communauté idéale et égalitaire de Coming dans l'Iowa. De retour en France, il adhéra au Parti ouvrier de Jules Guesde. Il représenta d'ailleurs plusieurs fois les couleurs de ce parti lors d'élections municipales et législatives à Paris. Gérant quelques feuilles d'opinion, il vivota jusqu'à la fin de sa vie des fruits de son métier. Il s'éteignit dans la misère en 1900.


S. HUG

mardi 1 mars 2016

Une photo à la Une.

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Croix du Méplier XIXe siècle - Servilly
En patois bourbonnais, le méplier désigne le néflier dont le bois lourd était réputé autrefois servir à confectionné les bâtons de sorciers. 

samedi 20 février 2016

La chapelle Notre-Dame

Pour tous les vrais Lapalissois, la rue de la Liberté n'existe pas, il s'agit de la rue Notre-Dame qui tire son nom d'une petite chapelle aujourd'hui disparue dont il exite, fort heureusement, quelques clichés. Edifiée vraisemblablement au coeur du Moyen Age, la chapelle Notre-Dame, auxilliaire de l'église de Lubié, s'élevait en vis-à-vis de l'hôpital primitif du bourg castral de La Palisse dont elle était peut-être l'édifice de culte. Apparaissant pour la dernière fois dans les archives en 1724, la chapelle Notre-Dame fut peu à peu délaissée. Rattachée au XIXe siècle à l'enclos de la maison des Guyot-Berger, puis des Montaret, notre ancienne chapelle suivit le destin de la "villa Montaret" qui tomba en ruine dès la fin des années 1970. En 1996, la municipalité de Bernard Le Provost décida de faire disparaître cette vérue du tissu urbain lapalissois et d'édifier à la place un ensemble locatif respectant l'unité architecturale de la ville haute.











Ci-dessus, deux clichés de la chapelle pris au cours des années 1970 et un plan de la propriété Montaret levé par M. Laloge, en haut, la chapelle vue de la cour intérieure de la maison Montaret dans les années 1980.

S. HUG

jeudi 18 février 2016

Aux origines de l'intercommunalité

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Si l'électrification des campagnes durant l'entre-deux-guerres a donné naissance aux premières formes de coopérations intercommunales, ce ne fut qu'après la Seconde Guerre Mondiale que cet élan fut développé. En 1954, sous l'impulsion de Gilbert Barthelot, maire de Lapalisse, et de Lucien Colon, conseil général, un déjeuner de travail annuel réunissant tous les maires du canton fut mis sur pied. A cette époque, le principal sujet d'inquiétude était celui de la qualité des routes communales et départementales.

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Cliché du premier repas annuel des maires du canton de Lapalisse tenu au restaurant Morlat à Isserpent (document aimablement transmis par Mme Noélie Morlat, ancienne propriétaire de l'établissement). L'idée de ces réunions annuelles avait été lancée par Jean Gay, maire d'Isserpent, décédé en 1953.

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S. HUG

dimanche 31 janvier 2016

1852 : Visite du Prince-Président (Napoléon III) à La Palisse

Lapalisse possède l'un des rares monuments commémoratifs dédiés aux victimes du Coup d'Etat du 2 décembre 1851. Cette création républicaine du début du XXe siècle déforme en fait la réalité historique : Lapalisse fut, sous la Seconde République et le Second Empire, une ville résolument conservatrice.


Le scrutin présidentiel du 10 décembre 1848 plébiscita le Prince Louis-Napoléon Bonaparte qui obtint près des trois-quarts des voix. Cependant, ce mandat de quatre ans ne pouvait être, selon les dispositions de la Constitution de 1850, renouvelable. Suite au rejet, en novembre 1851, d'une révision de la Constitution, l'entourage le plus proche du Prince-Président (Morny, Fleury, Saint-Arnaud, Maupas, Rouher, Persigny) envisagea alors de passer en force en choisissant de dissoudre de façon autoritaire la Chambre et le Conseil d'Etat.

Dans la nuit du 1er au 2 décembre, la Chambre fut destituée, les députés les plus républicains arrêtés et Paris mit en "état de siège". Un implacable maillage policier et militaire s'abattit alors sur la Capitale afin de contrôler les possibles foyers de contestation. Plusieurs poches de résistances républicaines réussirent tout de même à se former dans Paris où la répression fut extrêmement brutale (1200 morts selon certains organes de presse... 380 pour les services de Police). En province, de nombreux spasmes républicains soulevèrent les campagnes du Sud-Est et du Centre du pays (dans le Var, les Basses-Alpes, l'Hérault, la Dordogne, le Tarn, le Lot-et-Garonne, la Nièvre, le Cher, L'Yonne, le Jura et l'Allier). Le 4 au soir, l'ordre régnait sur la France.


Les 20 et 21 décembre, un plébiscite fut organisé pour asseoir les réformes constitutionnelles prévues par Louis-Napoléon Bonaparte. Avec 7 439 216 OUI contre 640 737 NON, les Français accordèrent une confortable marge de manoeuvre au Prince-Président. Le Messager de l'Allier (relais du Parti de l'Ordre en Bourbonnais) du 23 décembre 1851 notait au sujet de ce plébiscite que "Plusieurs communes, notamment celle de La Palisse, ont voté par OUI, pas un non ne s'est trouvé dans l'urne.Les habitants de la ville de La Palisse, en tête desquels se trouvent les ouvriers, ont ouvert spontanement une souscription pour offrir à M. de Rochefort, sous-préfet et à M. Meilheurat, maire, au premier une EPEE et au second une Echarpe d'Honneur, à raison du courage et de l'énergie qu'ils ont déployés lors des malheureux évènements qui ont affligé notre ville dans la journée du 4 Décembre. Le montant de cette souscription est déjà complet et quelques communes des environs veulent s'y associer. Hommage aux hommes qui comprennent si bien les vertus civiques et savent élever la société par la reconnaissance et le dévouement !"

Dans les semaines qui suivirent le plébiscite, la marche vers l'Empire s'accélèra. Le programme du nouveau régime était simple : poursuivre la restauration de la France en s'appuyant sur L'ORDRE et L'UNION. Pourtant d'essence sociale et libérale, l'idéologie bonapartiste se radicalisa au lendemain du Coup d'Etat du 2 décembre dans le but de rassurer la bourgeoisie et, de ce fait, le Prince-Président se coupa d'une partie de ses bases populaires. Pour réprimer les soulèvements républicains de début décembre, l'Etat mit également en place des juridictions d'exception. 


Afin d'asseoir encore un peu plus son nouveau pouvoir et de cadencer la marche vers l'Empire, le Prince-Président entreprit en septembre 1852 un voyage dans les provinces du Centre et du Midi qui prit vite l'allure d'une tournée triomphale. Partout, le Prince-Président soigna son image en allant à la rencontre des petites gens et des masses laborieuses : recevant les fileuses de Bourges, dialoguant avec des mariniers à Nevers, saluant la paysannerie bourbonnaise... Le Moniteur Universel du 18 septembre 1852 relata par le menu l'itinéraire princier de l'avant-veille. Après Bourges et Nevers, le cortège officiel arriva à Moulins où la municipalité chercha par tous les moyens à montrer l'attachement de la ville au nouveau régime. Le maire moulinois rappela dans son discours que "la ville de Moulins, qui a toujours lutté avec énergie et conviction contre l'esprit de désordre, a été saisie d'admiration et pénétrée de reconnaissance pour vous, lorsque l'acte héroïque du 2 décembre tira la France de l'anarchie."


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Paysans bourbonnais saluant le Prince-Président (L'Illustration du 25 septembre 1852)


Après une journée ponctuée par de nombreuses cérémonies, le Prince prit congé de Moulins le 17 au matin. Peu avant son départ, Louis-Napoléon Bonaparte fit montre de quelques largesses en offrant notamment une somme de 2 000 francs aux anciens militaires de l'Empire, relais vivaces de la légende napoléonienne. 


Si l'on reprend l'emphase des grands quotidiens officiels, un accueil remarquable attendit le Prince-Président à La Palisse, ville alors célébrée à cause du combat qu'y menèrent les autorités locales face à la "jacquerie" des Donjonais le 4 décembre 1851. Tous les acteurs de cette victoire trouvèrent, en cette journée du 17 septembre, le précieux concours de la population lapalissoise qui avait dressée deux arcs de triomphe du meilleur goût aux entrées de la ville. Une haie d'honneur organisée par les gardes nationales des environs ainsi que par les pompiers de La Palisse, Vichy, Cusset, Creuzier-le-Vieux et Busset accueillit le Prince-Président.


Sur les indications du Préfet, Louis-Napoléon Bonaparte remit la Légion d'Honneur au citoyen Xavier Bouquet de La Grye (1799-1859), ancien soldat de l'Empire qui avait déployé une rare énergie lors de l'émeute de décembre. En outre, une somme de 500 francs fut remise au sous-préfet Rochefort pour les pauvres de l'arrondissement. A l'occasion de cette visite présidentielle, le sous-préfet se vit d'ailleurs remettre cette fameuse épée d'honneur offerte par les habitants de La Palisse en reconnaissance de son courage face aux émeutiers. Enfin, 300 francs à M. Meilheurat, maire de Lapalisse, à destination des militaires et des ouvriers blessés. Le même Meilheurat, autre héros du 4 décembre, prononça ensuite un discours dans lequel il fit l'éloge convenue du "libérateur de la France et de l'Elu de la Nation". Au bout de deux heures, le cortège présidentiel reprit la route en direction du département de la Loire. Le Moniteur universel, organe de presse officiel souligna dans ses colonnes que "le département de l'Allier conserve un éternel souvenir de la visite trop courte du chef de l'Etat; mais les effets en seront profonds et durables. Longtemps agité et divisé par les factions, le département tout entier s'est uni, cette fois, dans ce seul cri : VIVE L'EMPEREUR !".




mercredi 27 janvier 2016

Jean Daumur : de la mairie au Conseil général


(1908 Tréteau - 1996 Yzeure)
Chevalier de l'ordre national du mérite
Chevalier des palmes académiques

Cet homme réputé pour ses compétences administratives et sa haute stature (1,98 m) domina pendant de longues années la vie lapalissoise. Entré au secrétariat de la mairie de Lapalisse en 1940, il en devint secrétaire général en 1945. Durant l'occupation, Jean Daumur fut très proche des réseaux de résistance locaux en leur fournissant notamment de faux papiers officiels. Jean Daumur demeura secrétaire de la mairie de Lapalisse jusqu'en 1970. Participant activement à la vie associative lapalissoise, il fut pendant de longues années dirigeant de l'AAL. Dans les années 1960, il était de notoriété publique que la carrière de Lucien Colon (maire de 1959 et 1971 et conseiller général de Lapalisse de 1951 à 1974) devait beacoup à Jean Daumur qui travaillait pour lui dans l'ombre.
Jeune retraité, Jean Daumur put enfin se présenter aux élections municipales (comme de nos jours, son statut d'employé communal lui interdisait de se présenter devant les électeurs de sa commune de résidence). En mars 1971, il fut élu conseiller municipal au second tour de scrutin. Lors de la première réunion du nouveau conseil municipal, Jean Daumur se présenta comme maire : il n'obtint 7 voix contre 21 qui allèrent au Docteur Grèze. Le décès de Lucien Colon en novembre 1974, provoqua un renouvellement cantonal anticipé. Jean Daumur décida d'y participer sous l'étiquette socialiste. Arrivé en tête du premier tour, il sortit vainqueur au second face au maire de Barrais-Bussolles, M. Bayon. Au renouvellement cantonal de 1976, Jean Daumur se représenta pour conserver son mandat encore neuf. Il affronta au premier tour le Docteur Grèze, maire de Lapalisse et Gaston Gay, candidat du PC. Devancé par le Docteur Grèze au premier tour, il profita au second tour d'un bon report des voix de gauche. En mars 1977, Jean Daumur essaya de conquérir la Mairie de Lapalisse en conduisant une Liste d'Union de la Gauche. Face à la liste Grèze, les colistiers de Jean Daumur n'obtinrent que quatre sièges. En mars1982, lors du renouvellement cantonal, Jean Daumur dut affronter quatre concurrents dont trois de droite. Dès le premier tour, Bernard Le Provost (RPR), nouveau venu en politique, le devança assez nettement. Au second tour, Jean Daumur perdit son siège à l'assemblée départementale pour seulement une cinquantaine de voix au bénéfice de Bernard Le Provost qui inaugurait ainsi une longue carrière politique.
Jean Daumur demeura conseiller municipal de Lapalisse jusqu'en 1983, puis il se retira de la vie politique locale.

S. HUG
HUGSTEPHANE@aol.com