jeudi 26 janvier 2012

Jean Verdier : le service de l'Etat

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Jean Verdier est né à Marcenat dans le Cantal en 1915. La famille Verdier vint assez rapidement résider à Lapalisse où son père tint un magasin de nouveautés sur la rue nationale de la fin des années 1920 au début des années 1950. Ce fut donc à l'école publique de Lapalisse que le jeune Jean Verdier débuta ses études, qu'il poursuivit à Moulins, puis à l'Ecole libre des Sciences politiques de Paris où il obtint une licence de droit. Entré dans l'administration en novembre 1940, Jean Verdier fut après la Libération directeur de cabinet de plusieurs ministres dont François Mitterand (Anciens Combattants) et Henri Queuille (Ministre de l'Intérieur). Il fut par la suite Directeur de la Sûreté générale (1957-1962), Préfet de Seine-et-Marne (1962-1967), puis du Bas-Rhin (1967-1971) et, enfin, nommé Préfet de Paris le 28 octobre 1971. Remplissant sa mission jusqu'à son dernier souffle, il s'éteignit prématurément en novembre 1974. Jean Verdier était Commandeur de la Légion d'Honneur, Commandeur de l'Ordre national du Mérite, médaillé de la Résistance, Croix de Guerre 1939-1945.






Le magasin de nouveautés du père de Jean Verdier



dans les années 1930 sur la rue Nationale




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S. HUG


samedi 21 janvier 2012

La Palisse au travers du regard d'un géographe du Siècle des Lumières

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Un article tiré du dictionnaire géographique de l'abbé d'Expilly (1768), brosse les grands contours de notre ville au dernier siècle de l'Ancien Régime qui apparaissent dans une vision, certes sélective, mais qui constitue néanmoins une porte d'entrée pour l'historien local :
"Palisse (La) - Ville avec un ancien château, fort bien bâti, en Bourbonnais, diocèse d'Auvergne, Parlement de Paris, Intendance et Election de Moulins. On y compte 124 feux pour la ville et 120 feux pour la terre de La Palisse. Cette ville est sur la rivière de Besbre, sur la route de Paris à Lyon, à 3 lieues de la rive droite de l'Allier, 4 NE de Vichy et 9 ou 10 SE de Moulins. Il s'y tient tous les ans douze foires qui ont beaucoup de réputation et toutes les semaines des marchés considérables. Les maisons y sont bien bâties. Son terrain est fertile en froment, en seigle, en chanvres et en divers autres denrées qui la plupart se débitent à La Palisse même. Dans le château est une fort belle chapelle qui jouit de plusieurs privilèges accordés par différentes bulles des Papes. Le chapelain qui a la nomination du seigneur a 400 livres d'honoraires. Il est logé et il est amovible."
La Palisse (Plan de Trudaine 1755 - BNF)

Comme l'avait déjà fait Nicolas de Nicolaï dans sa Générale Description du Bourbonnais (1569) et comme le fera un peu plus tard Jean-Antoine Dulaure Dans son Dictionnaire de Géographie (1782), l'abbé d'Expilly met bien entendu en avant la vocation routière et commerciale de La Palisse. Mais l'originalité de cet article réside surout dans le fait qu'il évoque la chapelle du château de La Palice sans pour autant parler de la cure de Lubié... Cette géographie ecclésiastique est celle d'un voyageur empruntant les grands itinéraires du royaume et se focalisant sur les villes et les bourgs.

vendredi 6 janvier 2012

Marcel Colliou, alias Commandant Roussel, réorganisateur des Diables Rouges (152e régiment d'Infanterie)

Né le 25 septembre 1897 à Brest, Marcel Colliou interrompit ses études pour s'engager en 1915 dans l'infanterie. Très rapidement, il suivit le peloton d'élèves officiers d'active d'où il sort le 15 octobre 1916 comme aspirant. Sous-lieutenant en 1917, il rejoignit le 6e RI avec lequel il connut le feu à Verdun, sur l'Aisne, et participa à l'offensive victorieuse de 1918. Marcel Colliou obtint la Croix de guerre avec quatre citations dont une à l'ordre de l'armée. Nommé lieutenant en septembre 1919, il reçut la Légion d'honneur en juin 1920. Après un court séjour au 154e RI, le lieutenant Colliou fut en poste au Liban d’août 1920 à janvier 1922). Au cours de cet engagement, il fut blessé et cité trois fois. Affecté à Verdun dès son retour en métropole, il suivit les cours de l’École d'application des chars de combat à Versailles. Puis il rejoignit, le 10 mars 1924, le 551e régiment de chars lourds. Nommé capitaine le 27 décembre 1930, il fut élève de l’École supérieure de guerre de 1934 à 1936 et fut affecté, dès sa sortie, au 511e régiment de chars de combat (1er octobre 1936-29 mai 1937). Puis, jusqu'au déclenchement du second conflit mondial, il servit en état-major, celui de la 11e région, puis au premier bureau de l’état-major du Grand quartier général. Chef de bataillon le 16 décembre 1939, le commandant Colliou reçut le commandement du III/152e régiment d’infanterie le 25 septembre 1940, à Lapalisse. Il le quitta un an plus tard pour effectuer des stages dans l'artillerie, avant d'être démobilisé en novembre 1942. Il rejoignit alors la région de Lapalisse et s'employa à organiser la résistance dans le département de l’Allier. Pour cela, il rechercha ses anciens cadres, recruta les volontaires, organisa la lutte contre l'occupant. Le 21 février 1943, il reçut dans la clandestinité le commandement du 152e régiment d’infanterie. Le 1er mars de cette même année, un mandat d'arrêt fut lancé contre lui. Il entra alors dans la clandestinité et prit le nom de guerre « Roussel ». Début juin 1944, les groupes du lieutenant-colonel Colliou sortirent de l'ombre, attaquèrent un train dans le tunnel de la Pacaudière, s'emparèrent du dépôt de munitions de Jaligny (Allier). Membre des maquis du Bourbonnais, le groupement Roussel devint division d'Auvergne, puis demi-brigade. Chef de corps du régiment d’Auvergne, son unité fut autorisée le 21 novembre 1944 à prendre le numéro cher à son cœur de 152e régiment d'infanterie. Incorporé à la première armée, il le conduisit de victoire en victoire: boucles du Doubs, Oberwald (territoire de Belfort), Dollert, forêt de Nomenbruck (Haut-Rhin). Après avoir reçu son drapeau des mains du général De Gaulle, il conduisit le 15. 2 jusqu'aux rives du Neckar après être entré le premier dans Stuttgart. Colonel depuis décembre 1944, il quitta le régiment en avril 1946 pour commander la première demi-brigade d'infanterie. Promu général de brigade puis de division en 1952, il quitta deux ans plus tard le service actif. Le général Colliou nous quitta le 22 janvier 1963 à Paris.
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S. HUG

mercredi 4 janvier 2012

COLLECTION VISAGES DU BOURBONNAIS - René Fallet

René Fallet naquit le 4 décembre 1927 à Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne. Son père, René Fallet, cheminot, était originaire de Cindré, sa mère, Marie Poulossier était quant à elle originaire de Thionne. Pour cet "anar tendance beaujolais", tel qu'il aimait à se définir lui-même, le Bourbonnais tint une place centrale dans son oeuvre et dans sa vie. De sa plus tendre enfance jusqu’à l’année de sa mort Fallet vint presque chaque année à Thionne et puisa dans la vallée de la Besbre une grande partie de son inspiration. Fallet écrivit ou prépara plusieurs de ses ouvrages dans la maison de sa mère qu’il avait racheté dans les années 60. A Jaligny, il avait ses habitudes au bistrot de la « mère Gaillard », il aimait taquiner la truite dans la Besbre ou disputer une partie de pétanque devant l’Hôtel de France. Amoureux de la petite reine, il créa par ailleurs en 1967, les Boucles de la Besbre, réunion cycliste qui revisitait l’art de la vadrouille bucolique.


René Fallet commença à travailler à l’âge de quinze ans comme manutentionnaire, puis coursier en pharmacie et débuta enfin un apprentissage de foudrier. En août 1944, à tout juste dix-sept ans, Fallet s’engagea dans l’Armée. A sa démobilisation, en octobre 1945, il entra comme rédacteur stagiaire à Libération et se lia d'amitié avec Blaise Cendrars. René Fallet publia son premier recueil de poésies (Le périscope) en 1946. L’année 1947 fut marquée par la parution de banlieue-Sud-Est, inspirée de son adolescence ; qui fut un succès (Prix Populiste en 1950). En 1948 vint La fleur et la souris, en 1949, Pigalle, en 1951, Le Triporteur. En 1952, René Fallet entra au Canard Enchaîné comme critique littéraire. En 1953, année durant laquelle il rencontra Georges Brassens, il écrivit Les Pas perdus. En 1956, année de son mariage avec la bourbonnaise Michelle Dubois (dite Agathe), il publia La grande ceinture. En 1958, sortit le monumental Les vieux de la vieille. Puis vint Paris au mois d’août (1964 – Prix Interallié), Mozart assassiné (1964), Un idiot à Paris (1966), Comment fais-tu l’amour Cerise ? (1969), L’amour baroque (1971), Le braconnier de Dieu (1973), Le Beaujolais nouveau est arrivé (1975), La Soupe aux choux (1980) et L’Angevine (1982). René Fallet est décédé à Paris le 25 juillet 1983, il fut inhumé le 29 dans le cimetière de Thionne. Fallet était citoyen d’honneur de Thionne et de Jaligny. Un prix littéraire René-Fallet est décerné chaque année depuis 1989 à Jaligny-sur-Besbre.


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S. HUG