dimanche 27 mars 2016

Châteauroux (Isserpent)

  Cette maison forte est une construction du XIVe siècle. Elle se compose d'un corps de logis de plan rectangulaire élevé sur trois niveaux dont la partie des murs est aveugle. Deux tours rondes flanquent la façade principale, l'une d'elles d'un diamètre plus réduit abrite un escalier en vis pour l'accès aux étages, ces deux tours ont été tronquées et recouvertes de toits en appentis sans originalité. L'ensemble était entouré de fossés, alimentés par un ruisseau descendant des collines. Des aménagements de la fin du XVe siècle et du début du XVIe siècle ont laissé deux petites échauguettes en tourelles d'angle, remaniées dans les transformations postérieures et quelques ouvertures à meneaux. Cette fortification du bas moyenâge a été précédée par une motte castrale ronde, qui subsiste à 200 m environ à l'ouest. 

La maison forte de Châteauroux (privée, ne se visite pas) , située sur la commune d'Isserpent, est un magnifique témoignage de l'architecture féodale au service de la puissance des petits seigneurs de la fin de la période médiévale. En effet, on a trop tendance à réduire les constructions féodales aux seuls châteaux-forts à donjon central et basse-cour entourée de remparts et de tourelles. Or, ce type d'édifices, particulièrement coûteux, étaient plutôt rares au Moyen Age (un tous les dix-quinze kilomètres). La majorité des demeures seigneuriales du centre de la France prenaient en fait l'aspect de maisons fortes ou de fermes fortifiées ce qui correspondait parfaitement aux capacités financières de seigneuries dont l'assise territoriale ne dépassait généralement pas 3 000 hectares (soit la superficie d'une commune française actuelle). Ici, le système défensif est extrêmement ramassé et enveloppe le corps de logis. 
Au XIVe siècle, ce fief appartenait à la famille d'Isserpent. Au XVe siècle, Châteauroux passe à la famille des Mars. En 1545, René de Mars rendit aveu de la terre de Châteauroux en ces termes : "de son gré et bonne volonté a confessé tenir et porter foi, hommage et souveraineté et premièrement, les maisons , granges et estableries, cours, jardins et autres aisances, vulgairement appelé "Chastel-rotz" et une motte appelée "chastel-rotz" anciennement et entour, les dites maisons, une septerée de terres tant en jardins, aisances de maisons, garennes que terres laborables avec la juridiction de justice haulte, moyenne et basse entièrement." (Archives départementales) Au XVIIe siècle, Châteauroux passe aux Bouletière, puis vers 1661 à la famille Régnier (hommes de loi et officiers seigneuriaux issus des paroisses du Breuil et d'Arfeuilles). Vers 1685, Châteauroux est entre les mains de la famille Consul, bourgeois de Riom. Au début du XVIIIe siècle, les Cimetière de la Bazolle, seigneurs de Beaupoirier, se rendent acquéreurs de Châteauroux. En 1772, dans le cadre d'un contrat de mariage, Marie-Françoise Cimetière de la Bazole porte le fief à Messire Antoine d'Aurelle des Cormets, chevalier, seigneur de Chandian (Isserpent). Vers 1880, le général d'Aurelle vendit Châteauroux à Camille Thiollière, industriel stéphanois, propriétaire du château de Beauplan (Isserpent). 

S. HUG

mardi 8 mars 2016

Le cerf ailé, symbole du Bourbonnais


L'adoption du cerf ailé (ou cerf volant) par les Bourbon est liée à la création de l'Ordre de l'Ecu d'Or (1369) par le Duc Louis II (1337-1410) qui venait de passer dix années de captivité en Angleterre. Les dix-sept chevaliers formant cet ordre portaient chacun un médaillon d'or sur lequel figurait le mot ALLEN (Espérance). Le cerf ailé (très présent dans la symbolique médiévale) personnifiait le Duc rétablit sur ses terres, le collier frappé de la devise Allen qui pendait à son cou exprimait quant à lui l'espérance en Dieu, la promesse d'une renaissance éternelle. Le cerf ailé fut par la suite adopté par le roi Charles VI, neveu du Duc Louis II de Bourbon. 

Lors de son entrée à Lyon en juillet 1515, un spectacle nautique est organisé en l'honneur du Connétable de Bourbon. Un cerf volant, colleté de la ceinture ESPERANCE à laquelle pendent les armes des Bourbon, porte sur son dos un homme vêtu aux couleurs du duc et tenant l’épée flamboyante (Manuscrit, BM de Lyon)
Maintes fois stylisé, le cerf ailé demeure l'un des symboles de notre province.


S. HUG 

mercredi 2 mars 2016

L'odyssée révolutionnaire de Simon Dereure


Simon Dereure est né à Lapalisse en 1838. Fils d'un modeste teinturier et d'une couturière, il grandit dans un milieu social marqué par les idées républicaines. Une partie de sa famille eut d'ailleurs à souffrir de la répression bonapartiste au lendemain du Coup d'Etat du 2 décembre 1851 et des affrontements de Lapalisse du 4 décembre. Vers l'âge de 15 ans, Simon Dereure quitta Lapalisse pour entreprendre son apprentissage de cordonnier à Lyon où il fut mêlé en 1854 dans une affaire touchant une Marianne (une de ces sociétés républicaines secrètes qui fleurirent sous le Second Empire). Nous le retrouvons à Paris en 1863. Il participa en 1866 à la création de la première chambre syndicale ouvrière de France, celle des cordonniers de Paris. En 1869, il participa au quatrième congrès de l'Internationale ouvrière qui se tint à Bâle. Arrêté en février 1870 et jugé pour complot contre la sûreté de l'Etat, il fut incarcéré jusqu'en juillet. Dès le mois de septembre et les premiers jours de la toute nouvelle République, il prit une part active dans le combat politique mené par les Socialistes parisiens. Elu au conseil municipal du XVIIIe arrondissement, il en fut désigné maire-adjoint en novembre. Le 26 mars 1871, Simon Dereure fut élu au Comité central de la Commune de Paris, l'organe décisionnel de la révolution rouge et noire. Figurant sans doute, les armes à la main, parmi les derniers défenseurs de la Commune retranchés dans et autour du Père-Lachaise au terme de la semaine sanglante, Simon Dereure réussit à s'enfuir de Paris, quitta la France et partit en exil, d'abord en Suisse, puis en Angleterre et enfin à New-York. Pendant ce temps, en 1873, le Conseil de Guerre le condamna à mort par contumace. Il vécut aux Etats-Unis jusqu'en 1881, année durant laquelle une loi d'amnistie fut votée au bénéfice des anciens Communards. Durant ces années américaines Simon Dereure vécut même pendant de long mois dans la communauté idéale et égalitaire de Coming dans l'Iowa. De retour en France, il adhéra au Parti ouvrier de Jules Guesde. Il représenta d'ailleurs plusieurs fois les couleurs de ce parti lors d'élections municipales et législatives à Paris. Gérant quelques feuilles d'opinion, il vivota jusqu'à la fin de sa vie des fruits de son métier. Il s'éteignit dans la misère en 1900.


S. HUG

mardi 1 mars 2016

Une photo à la Une.

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Croix du Méplier XIXe siècle - Servilly
En patois bourbonnais, le méplier désigne le néflier dont le bois lourd était réputé autrefois servir à confectionné les bâtons de sorciers.