mardi 31 décembre 2013

L'elixir des Templiers, une production des Laboratoires pharmacologiques du Centre


Dans les années 1880, le pharmacien lapalissois Garnier créa un élixir iodo-tannique appelé le Floréal des Templiers. Ne reculant devant aucun argument publicitaire, notre pharmacien prétendait en effet que le secret de cette préparation remontait au temps des Croisades. Le Floréal des Templiers était réputé souverain dans les maladies de l'estomac, de l'intestin, du foie, de la peau, des reins, il permettait également de soigner les maladies nerveuses, les troubles généraux de la circulation, ainsi que les maladies de la femme. Cet elixir était élaboré dans un minuscule laboratoire situé rue Notre-Dame, pompeusement baptisé Laboratoire pharmacologique du Centre. Le brevet fut racheté à la fin des années 1890 par le pharmacien Cartet qui l'exploita jusqu'à la veille de la seconde guerre mondiale.
Rappelons également que dans les années 1950-1960, le Docteur Gaud possédait, rue Baudin, un petit atelier employant au maximum une dizaine de personnes où était produit et conditionné l'Hexolitol, une solution facilitant le drainage hépatique.


S. HUG

HUGSTEPHANE@aol.com

lundi 30 décembre 2013

Le Moulin Marin des Gamet

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En quelques années, Palicia est devenu le carrefour des expatriés du Pays lapalissois. Ainsi, au fil de riches échanges entretenus avec Madame Joëlle Maurice, une québécoise d'Acton Vale expatriée de l'autre côté de l'Atlantique depuis son enfance, c'est tout le passé du Moulin Marin, exploité par ses grands-parents, Blaise Gamet et Marie Cherasse, pendant presque plus de trente ans, qui, peu à peu, a pu être reconstitué. 

Blaise Gamet naquit en 1870 à Tréteau dans une famille de métayers. Débutant comme commis de ferme sur Tréteau, Blaise Gamet réalisa son Service militaire à Madagascar au sein d'un régiment de Dragons. De retour en Métropole, il loua de nouveau ses bras sur Mercy et Saint-Voir. En 1899, il épousa à Jaligny Marie Cherasse (1880-1959) qui lui donna quatre enfants. En 1901, Blaise Gamet s'associa avec Jean Cherasse pour exploiter le Moulin Pacaud à Beaulon. En 1911, il prit la tête du Moulin de Sannes à Toulon-sur-Allier. Pendant la Grande Guerre, Blaise Gamet fut enrôlé au sein du 16e Régiment de Cavalerie de Fontainebleau où il fut préposé au dressage des chevaux. Démobilisé, il prit les rênes du Moulin Marin immobile depuis quatre ans suite au départ pour le front du meunier précédent, Monsieur Vincent. Blaise Gamet exploita le Moulin Marin jusqu'à sa mort en 1937 et y forma son fils cadet, Pierre (1915-1990), à la minoterie. 
Blaise Gamet lors de la Grande Guerre

Blaise Gamet, son épouse et leurs quatre enfants (Pierre, Claudius, Germaine et Claire)
(archives J. Maurice)

Le Moulin Marin au début des années 1920

Facture à en-tête du Moulin Marin 

Vue intérieure de l'une des chambres du Moulin Marin (au centre, Blaise Gamet, au fond, son fils aîné, Pierre)
(archives J. Maurice)


Canotage sur la Besbre à la hauteur du Moulin Marin dans les années 1930 (archives J. Maurice)

Mobilisé pendant la Seconde Guerre Mondiale, Pierre Gamet fut fait prisonnier, sa mère continua tant bien que mal l'activité du moulin. Libéré, Pierre épousa en 1943 au Breuil Clémentine Barnabé, originaire de cette commune. En 1949, le jeune couple s'installa à Cousserques en Aveyron. Puis, Pierre Gamet prit la tête, dans le même département, du Moulin de Manson situé à Laissac. Sur les bords de la Besbre, Marie Gamet continua à faire vivre le Moulin Marin jusqu'au milieu des années 1950, époque à laquelle elle décida de se retirer chez l'une de ses filles à Vichy. En 1956, Pierre Gamet décida de partir vivre au Québec avec sa femme et leurs huit enfants (un neuvième enfant vit le jour de l'autre côté de l'Atlantique). Pierre Gamet fit tout d'abord carrière à Radio-Canada, puis, créa, à la fin des années 1960, un élevage de poules pondeuses à Saint Théodore d'Acton qu'il dirigea jusqu'en 1972.


Pierre Gamet et Clémentine Barnabé à l'épqoue de leur départ pour le Québec.

Un immense remerciement à Madame Joëlle Maurice ainsi qu'à sa mère, Madame Clémentine Gamet qui, par-delà l'Atlantique, entretiennent la mémoire de leur terre natale en continuant à parsemer leurs discussions de quelques expressions bourbonnaises ou en cuisinant sanciau, pâtés aux pommes de terre, pompes aux grattons ou soupes aux choux.