vendredi 7 décembre 2018

Dernière minute : le courage des Radicaux et la hauteur de vue des Gilets jaunes

Par crainte des Gilets jaunes, le Maire de Lapalisse a déposé cette semaine en catimini une gerbe au pied du Monument en l'honneur des victimes du Coup d'Etat du 2 decembre 1851. Quel geste républicain ! Quel courage politique ! Quelle duplicité ! Preuve est maintenant faite que ce triste sire se moque du peuple. 
Cela dit, que penser des Gilets jaunes lapalissois qui se sont donnés comme leader un ancien adjoint répudié de la clique de Jacques de Chabannes ? Renvoyons ces deux hommes dos à dos, qu'ils lavent leur linge sale en famille.
Même si cette lutte pour vivre plus dignement est compréhensible et légitime, elle sera malheureusement  sans lendemains qui chantent, sans issue. Je crains que cette partie de la population du Pays lapalissois ne sorte de ce combat complètement rincée et ne sombre encore un peu plus dans la précarité. Sans vision globale, sans discours politique cohérent, Lapalisse risque de se replier encore un peu plus sur elle-même.  Cette lutte laissera des traces sociales marquées et des rancœurs tenaces. Ce n'est certainement pas en organisant des Sons et Lumières coûteux et des Embouteillages automnaux dispendieux que les plaies se refermeront. Seule, à l'échelle locale, une fiscalité avantageuse pour les entreprises et une véritable politique visant à soutenir les petits commerces permettraient de lutter efficacement contre la paupérisation de Lapalisse.  

vendredi 23 novembre 2018

Dernière minute : barrage contre la gabegie !


Au fait, qui va mettre la main à la poche pour combler les déficits de l'Embouteillage d'octobre 2018 et du spectacle Son et Lumières de cet été ?

mardi 13 novembre 2018

Collection Visages du Bourbonnais : Henriette Dussourd

Née Henriette Chèze en octobre 1921 à Toulon-sur-Arroux en Saône-et-Loire, d'un père agriculteur et d'une mère artiste, Henriette Dussourd suivit les cours de l'école Schneider au Creusot. En 1946, elle épousa Jacques Dussourd, avocat au barreau de Moulins et s'installa dans cette ville. Henriette Dussourd se spécialisa peu à peu dans l'histoire bourbonnaise et rurale en s'intéressant notamment aux communautés familiales : en  1962 paraissait son oeuvre capitale Au même pot et au même feu. Suivie en 1975, une Histoire de Moulins d'après la chronique de ses habitants, en 1978, Souvigny, fille de Cluny,l'année suivante, Remèdes d'autrefois, recettes d'aujourd'hui : vertus de toujours, puis en 1985, Les hommes de la Loire.
Fondatrice et animatrice de l'UFACSI (Union Féminine artistique et culturelle des salons internationaux) et du Comité Moulins-Accueil pour accueillir les nouveaux arrivants, elle présida la Société d'Emulation du Bourbonnais de 1978 à 1980 et siégea au Prix Emile-Guillaumin. Henriette Dussourd nous quitta le 12 mars 1988 à Moulins et fut inhumée au cimetière de Neuvy-Granchamp en Saône-et-Loire.

dimanche 14 octobre 2018

Sur l'agenda de PALICIA : mercredi 17 octobre, 20 h salle Arnaud à Saint-Prix - NON au projet de réouverture d'une porcherie hors-sol à Barrais-Bussolles

France Nature Environnement Allier et les militants écologistes du département dénoncent le risque de reprise totale de l’activité de la porcherie hors-sol à BARRAIS BUSSOLLES

Après la décision de la cours administrative d’appel de Lyon en 1997, annulant l’autorisation d’exploiter et le permis de construire et celle du Préfet de l’Allier en 2000, refusant une nouvelle autorisation, le site était destiné à la démolition.
C’est pourtant dans ces conditions que cette friche industrielle a été rachetée en novembre 2004.

Contre toute attente, la SARL MCP élevage a déposé cette année un dossier visant à la reprise de l’activité de cette porcherie (une consultation du public est en cours jusqu’au 29 octobre).

Il y a plus de 10 ans, une mobilisation sans précédent avait permis de sortir localement de cette impasse que représente l’élevage industriel des animaux et de stopper une pollution certaine de la Vallée de la Besbre et de ses habitants par les lisiers.

Aujourd’hui, afin d’éviter que cette histoire ne se répète, un collectif est en voie de constitution.
Il appelle à une première réunion publique, mercredi 17 octobre, 20h, salle André Arnaud, rue de la Mairie à SAINT PRIX.

Bessay le 13 octobre

jeudi 11 octobre 2018

Collection patrimoine du Bourbonnais : le pont Régemortes à Moulins


En 1750, Louis de Régemortes, ingénieur des turcies et levées de la Loire, fut chargé d'étudier le projet d'un pont destiné à remplacer celui qui avait été dessiné par Mansart en 1705 et qui avait été emporté par la crue de 1710 avant même d'être terminé. Les crues de l'Allier étaient alors particulièrement destructrices : pas moins d'une douzaine d'ouvrages furent emportés par les flots à Moulins entre le XVe et le XVIIIe siècle. Pendant une quarantaine d'années, les Moulinois se résignèrent à communiquer à l'aide d'un bac d'une rive à l'autre. Régemortes constata que l'effondrement des ponts sur l'Allier était en partie du à la mobilité et à l'épaisseur (parfois jusqu'à 16 m) des sables sur lesquels ils reposaient. Les pilotis, sur lesquels reposaient les piles des précédents ponts ne pouvaient pas atteindre la couche de roche.
De 1750 à 1753, Régemortes établit un projet, qui fut approuvé par la municipalité de Moulins puis par un arrêt du Conseil du Roi le 6 mai 1753. Ce projet comportait deux innovations :

  • un radier général qui va apporter une excellente rigidité
  • une large ouverture pour le passage des eaux avec 253 mètres1 (pour une longueur totale d'environ 300 mètres) alors que le pont de Mansart n'en prévoyait que 113 mètres).

Les travaux vont durer 10 ans, de 1753 à 1763 et employèrent près de 900 personnes dont beaucoup de soldats. Régemortes fit détruire le quartier du Chambon sur la rive gauche, et y fit creuser un chenal permettant d'endiguer la puissance des crues. Il fit également édifier un mur de protection, la risberme. La première partie du radier reposa ainsi sur huit arches, sur une profondeur d'un 1,65 mètre et une largeur de 34 mètres. Une première moitié de pont fut construite côté rive gauche, entre 1753 et 1759. Une fois achevée, il fit construire une digue légère pour orienter la rivière sous cette partie du nouveau pont et permettre ainsi la construction d'un radier côté rive droite puis de la seconde moitié du pont. L'ouvrage complet fut achevé en 1763, mesurant 300 mètres avec 13 arches de 19,5 mètres. Les déblais extraits de la rivière pour y placer le radier servirent à la construction de digues côté rive droite pour protéger la ville de Moulins des crues.

S. HUG

Hugstephane@aol.com

jeudi 6 septembre 2018

Collection patrimoine du Bourbonnais : le chapeau à deux bonjours

En Bourbonnais, le chapeau à deux bonjours est un chapeau que les femmes portent sur une coiffe en mousseline blanche brodée et dont les bords sont tuyautés. La tradition orale laisse croire que ce chapeau a été introduit d'Italie à la suite des guerres du début du XVIe siècle. Ce chapeau est devenu dès le XIXeme siècle, par le biais des représentations iconographiques romantiques, l'un des symboles les plus forts de notre province.  A l'origine, l'aire de diffusion de ce chapeau correspondait au nord du Bocage, à l'intérieur d'un quadrilatère Moulins/Bourbon l'Archambault/Le Montet/Hérisson. Son extension, au fil du XIXe siècle, semble surtout avoir surtout touché la Forterre, la Sologne Bourbonnaise, la région de Lapalisse, le Donjonais. En revanche, dans toute la partie sud du Bourbonnais, les femmes sont restées fidèles à des coiffes "auvergnates".
  Ce chapeau est en paille tressée, orné de rubans de velours, soutachés d'un fin galon de paille. Il est doublé de tissu bleu ou rouge. Il est constitué d'une petite calotte ronde sur le milieu, reliant deux volutes. La première s'abaisse sur l'avant pour encadrer le visage ; la seconde est relevée sur l'arrière.
Il est également appelé chapeau "biche tout de suite" ou chapeau "bige tout de suite", car il offre la possibilité de s'embrasser sans le poser. D'autres appellations lui ont été données comme celles de bonnet en cor de chasse, chapeau à bascule ou chapeau à batelet.
   

mardi 7 août 2018

Dernière minute : incendie cette nuit de l'ancien Moulin de la ville à Lapalisse

Voir l'article de La Montagne
Cette nuit, peu après Minuit, un incendie s'est déclaré dans l'ancien moulin de la ville actuellement en phase de démolition partielle et de réhabilitation. La toiture s'est effondrée et le corps du bâtiment est de fait considérablement fragilisé. Ce sinistre est un coup dur pour Lapalisse. Quelle que soit l'option qui sera choisie dans les semaines et les mois à venir (démolition totale ou poursuite de la réhabilitation) il sera important d'apporter notre soutien à l'ensemble des acteurs publics et privés qui vont œuvrer à l'effacement des traces de ce sinistre. 

S. HUG 

dimanche 15 juillet 2018

Berbouilles, Courlouis, Gueules noires et Liadins.

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Le succès de l'ouvrage de Louis Pergaud, La Guerre des boutons, paru en 1913, repose sur l'universalité des rivalités qui opposent, depuis la nuit des temps, le village de Longeverne à celui de Velrans. Cet esprit de clocher, cultivé au fil des générations, conduisait, dans presque toutes les campagnes de l'ancienne France, à toiser les gens d'en face, ceux qui vivaient de l'autre côté de la rivière, de la forêt, ou de la colline, à railler leurs défauts devenus légendaires et à les affubler de surnoms volontiers grotesques. Voici l'histoire, encore proche, des Berbouilles, Courlouis, Gueules noires et autres Liadins, ineffables héros du Pays lapalissois.


Les Berbouilles désignaient autrefois les gens de Saint-Prix. Au regard des Lapalissois, ces Berbouilles étaient en fait, des Barbouille-merde, c'est-à-dire des crotteux et autres bouseux, cruelle étiquette qui marquait l'écart qui existait entre la ville et la campagne.

Les Courlouis étaient ceux de Billezois. Leur plaine sablonneuse était si plate et si désolée qu'ils avaient soit disant finis par adopter la démarche du courlis, un échassier autrefois commun dans nos campagnes bourbonnaises.

Les Gueules noires étaient ceux du Breuil. On raconte qu'autrefois les ronciers pullulaient tout autour du Breuil et que les habitants du village avaient fait de la tarte aux mûres une spécialité qui noircissait le pourtour de leur bouche.

Les Liadins étaient ceux d'Arfeuilles dont on raillait volontiers la crédulité, pour ne pas dire la bêtise, du moins celle que l'on perçoit toujours chez son voisin... On raconte que trouvant leur église mal située par rapport au centre de leur village, les Arfeuillats décidèrent un jour de la déplacer à l'aide d'énormes cordes de laine. Après quelques efforts, certains s'écrièrent "ça bouge liadins ! continue !". En fait, il ne s'agissait que des fibres de la laine qui travaillaient sous l'action des tireurs (les liadins). Ce surnom leur resta attachés pendant des décennies.



S. HUG



lundi 21 mai 2018

Une forme de dévotion de la fin du XIXe siècle désormais oubliée (Isserpent)

La pratique des 40 heures de prières et d'adoration du Saint -Sacrement, placée juste avant le début du Carême, est aujourd'hui en grande partie disparue du paysage paroissial français. Cette adoration en continu remonte à la Réforme tridentine et connue son heure de gloire au cours du XVIIe siècle. Ce carton remonte aux années 1885-1894, période durant laquelle le curé Gilbert Bardet fut en charge de la paroisse d'Isserpent.

lundi 23 avril 2018

Chronique du haut de la Palissade : fini de jouer !


Il y a quelques semaines, je vous alertai sur les risques que comporte à mon sens la saison touristique 2018 du Pays de Lapalisse. Risques à la fois financiers et sociaux. Mes craintes sont en train de se vérifier. En effet, l'organisation du spectacle Son et Lumières a les plus grandes peines pour réunir fonds et bénévoles. L'avenir de ce spectacle qui, en deux années d'existence, n'a dégagé aucun bénéfice et ne survit que grâce à l'argent public, semble menacé. A force de tirer sur la corde, les suce-bourses ont fini pour lasser tout le monde. L'embouteillage de l'automne connaîtra-t-il le même sort ? Sans aucun doute. Inutile de se cacher derrière le succès apparent de deux journées de festivités autour de vieilles cylindrées, la rentabilité de l'événement n'a jamais été assurée. La promotion touristique autour de la défunte Nationale 7 est plus que douteux : parlez-en aux gens de Piolenc dont le musée consacré à cette route est en train de couler ! Il ne reste plus qu'une seule solution : abandonner l'un des deux événements. L'heure du choix à sonner !
Et que dire de l'horrible Fab Lab qui n'a jamais volé de ses propres ailes et qu'il faudra bien un jour éteindre définitivement. Enfin, si la volonté de créer des appartements adaptés aux personnes présentant un handicap moteur dans l'ancien Moulin de la Ville peut apparaître comme louable, je nourris des doutes quant à l'accessibilité du pont pour ces futurs usagers et concitoyens ainsi que leur autonomie de déplacements par rapport au haut de la ville. Mais sans doute que la Mairie et l'ignoble Mentagne nous fourniront des éléments de langage dans les jours à venir... 

S. HUG

jeudi 12 avril 2018

Piété et dévotion au Pays de Lapalisse

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Évoquer devant des étudiants en sciences humaines l'éventail des mentalités les plus répandues dans l'ancienne France revient de plus en plus à se livrer à une sorte d'exhumation archéologique de sentiments enfouis au plus profond de l'âme française. Il est en effet de plus en plus difficile de trouver les mots justes pour parler par exemple de la mort qui autrefois était omniprésente, de la peur de la faim qui projetait son ombre au-dessus d'économies avant tout céréalières et qui conduisait les hommes, dès qu'ils le pouvaient, à faire bombance au-delà de la raison. Comment de même parler des affres de la guerre causés autant par les soldats réguliers que par ceux en rupture de ban, de la peur panique qui envahissait les villages et les villes à l'approche de colonnes infernales ? La gageure est d'autant plus forte que le monde universitaire français appartient désormais en totalité à des générations qui, fort heureusement, n'ont pas connu la guerre et qui ont eu la chance de grandir dans une société en pleine croissance. Notre savoir se réduit donc à une simple part livresque, le ressenti est forcément aseptisé et nos souvenirs sont ceux que nous avons emprunté à d'autres...


Et pourtant, une clef permettant d'accéder aux mentalités du passé existe : il s'agit de la religiosité de nos aïeuls. A chaque viatique chrétien était associé une peur ancestrale. Retour en images sur la piété et les dévotions du Pays lapalissois.
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Parmi toutes les dévotions répandues dans notre région, le culte marial fut (et demeure) le plus puissant.
 
A Arfeuilles, sur la colline de Pétrassin qui domine le bourg, exista pendant de longs siècles une chapelle dédiée à Saint-Pierre. Partiellement en ruine, cette chapelle fut vendue comme Bien national lors de la Révolution et fut rasée. En 1875, à l'issue d'une mission prêchée par les Pères Rédemptionnistes, une statue de la Vierge fut installée au sommet de la colline et un pèlerinage y fut institué le jour de la fête de l'Assomption. Réaménagé à plusieurs reprises, les habitants d'Arfeuilles finirent par édifier sur le site une petite grotte artificielle et par placer au pied de la Vierge une statue de Sainte-Bernadette Soubirous. Quelques plaques votives témoignent encore d'une grande dévotion à la Madone de Pétrassin au cours des deux guerres mondiales.
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Pour tous les Lapalissois de souche, le culte marial est immédiatement associé à Notre-Dame de Beaulieu. Au XIIe siècle, deux cavaliers découvrirent dans un chêne une statue de la Vierge tenant l'Enfant Jésus toute auréolée de lumière. Le seigneur de Montjournal décida d'édifier une chapelle sur le site même de la découverte. Depuis, tous les 15 août, un pèlerinage se déroule à Beaulieu.

L'intérieur de la chapelle est encore tapissé en partie de plaques dédiées à Notre-Dame de Beaulieu en remerciement de guérissons miraculeuses.
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La traditionnelle bénédiction des automobiles, le jour de la Saint Christophe à Barrais-Bussoles, montre bien que confrontée à la modernité, l'Eglise sut faire évoluer ses pratiques pour continuer à coller aux évolutions sociales. Ce fut l'abbé Debeaud qui, en 1926, transforma un simple pélerinage rural en une procession dédiée aux véhicules motorisés.
Autrefois, la procession n'était pas un simple défilé, il s'agissait d'assurer la protection divine du terroir contre les épidémies, les orages, la grêle ou les gelées tardives, en délimitant tout autour du finage ou du village un cercle symbolique fait de prières.
S. HUG
HUGSTEPHANE@aol.com

jeudi 8 mars 2018

LES CARNETS DE BORVO : la Montagne bourbonnaise (version 2018)


La Montagne bourbonnaise est une région naturelle d’environ 400 kilomètres carrés située au sud-est du département de l’Allier et qui correspond au versant occidental des Monts de la Madeleine ( le versant oriental étant constitué par la Côte roannaise). De formation granitique, la Montagne bourbonnaise peut être comparée à un triangle dont la pointe serait tournée vers le sud, fichée dans le massif des Bois Noirs. L’altitude s’abaisse progressivement de cette pointe (Puy de Montoncel – point culminant du département de l’Allier avec 1287 m) vers les marches occidentales et septentrionales (400 à 600 m d’altitude). Une ligne de crêtes s’étageant entre de 800 m et 1100 m d’altitude sépare à l’est la Montagne bourbonnaise de la Côte roannaise. Ce triangle est drainé en son centre par la rivière de Besbre, qui est d’ailleurs barrée depuis 1930 par un barrage hydroélectrique situé à la limite des communes de Châtel-Montagne et de Saint-Clément. A l’ouest, seule la vallée du Sichon arrive à couper le socle granitique.
Notons que la Montagne bourbonnaise est séparée des Basses-marches du Bourbonnais (autour de 400 m d’altitude – le point culminant étant le Puy-Saint-Amboise) par la dépression de Mauvernet (commune de Saint-Pierre-Laval).
L’exploitation du granit y est en perte de vitesse. Le premier atelier de granitier ouvrit au Mayet (au lieu-dit le Bizin) en 1880. Dans l’entre-deux-guerres, il y eut jusqu’à dix entreprises employant au total environ 80 personnes (production dopée par l’existence d’un chemin de fer économique en direction de Lapalisse et de Vichy). Après guerre, il ne restait déjà plus que cinq granitiers (environ 50 employés). Aujourd’hui, il ne reste plus qu’un seul atelier au Mayet.
En 1993, une Association pour la création du Parc National des Monts de la Madeleine (APCPNR) a été créée. Elle fédère quatre communautés de communes sur les deux versants des Monts de la Madeleine (Communauté de communes de la Montagne bourbonnaise, du Pays d’Urfé, de la Côté roannaise et du Pays de la Pacaudière) et 46 communes (29 000 habitants) sur 110 000 hectares.
La Montagne bourbonnaise est soumise à un climat de type semi-continental avec une influence océanique, plutôt arrosée (1100 mm en moyenne), aux hivers souvent rigoureux et aux étés marqués par une fraicheur relative.
La couverture neigeuse hivernale permit la création de la station de ski nordique de la Loge-des-Gardes à la fin des années 1950. Vingt ans plus tard, la création d’un syndicat mixte facilita le développement du site (4 pistes et 3 remontées mécaniques) qui accueille, en période de vacances scolaires et lors des week-ends d’hiver de nombreux Roannais et Vichyssois. Depuis le début des années 70, un foyer de ski de fond implanté sur la commune de Lavoine au pied du Montoncel offre également un magnifique domaine skiable dans un cadre plutôt sauvage.
Au point de vue agricole, la Montagne bourbonnaise est un espace de polyculture qui compte encore près de 300 exploitations (le territoire bénéficie des aides à l’agriculture de montagne).
La forêt couvre entre un tiers et la moitié du territoire. Les feuillus y sont autant représentés que les conifères. Quelques tourbières subsistent sur le pourtour du massif des Bois Noirs. On dénombre encore 14 scieries. La filière bois est actuellement en pleine expansion dans la Montagne bourbonnaise. En 2000, un Comité pour la valorisation forestière (COVALFOR) a été créé pour promouvoir une stratégie de développement durable de la filière bois sur le territoire des Monts de la Madeleine. Plusieurs sites à vocation culturelle se sont également développés autour de l’environnement forestier : écomusée du bois et de la forêt à Lavoine, osarium et salicetum au Mayet, musée de la saboterie et musée du verrier à Saint-Nicolas-des-Biefs. Le Lycée privé Claude-Mercier, situé au Mayet-de-Montagne, propose depuis 2003 un CAP ouvrier sylviculteur-bûcheron. En 2008, un projet de chaufferie collective au bois fut lancé sur la commune du Mayet-de-Montagne devant brûler 3 700 tonnes de déchets de scieries . Les deux premières chaudières collectives ont été inaugurées en janvier 2011 mais une grande partie de l'approvisionnement en combustible-bois est pour l'heure acheté hors des limites de la Montagne bourbonnaise. A noter enfin que le 25 novembre 2010, le Président Nicolas Sarkozy est venu en visite au Mayet-de-Montagne et présida à l'occasion une table ronde consacrée à l'avenir de la filière bois en France.
Au point de vue humain, la Montagne bourbonnaise a été marquée par un puissant exode rural qui, entre 1880 et 1970, fit passer cette région de 15 000 à 6 000 habitants. La densité moyenne est faible, de l’ordre de 16 h/km² et même 5 h/km² sur la commune de Saint-Nicolas-des-Biefs, la plus élevée du département. Si le dépeuplement continue à toucher le cœur de la Montagne bourbonnaise et cela malgré l’installation de néoruraux de plus en plus nombreux (notamment des Néerlandais), seules les communes de la Chapelle, de Molles et d’Arronnes, situées sur le flanc nord-ouest, voient leur population croître en raison de l’étalement de l’agglomération de Vichy-Cusset. En Montagne bourbonnaise, l'éloignement administratif est une réalité : fermeture de la brigade de Gendarmerie d'Arfeuilles fin 2015, de la Trésorerie du Mayet fin 2016, mobilisation à Ferrières-sur-Sichon pour sauver le bureau de Poste en 2013 et pour trouver un nouveau médecin généraliste depuis le début des années 2010.
Le Mayet-de-Montagne peut être considéré comme la « capitale » de la Montagne. Cependant, le redécoupage cantonal de 2014 lui fit perdre le statut de chef-lieu : les 11 communes "montagnardes" furent alors rattachées au nouveau canton élargi de Lapalisse Ce bourg-centre de 1 400 habitants (contre 160 à 600 habitants pour les autres communes) dispose d’équipements de proximité (un supermarché, agences bancaires, médecins, pharmacies, commerces, piscine d’été…) et surtout de plusieurs établissements du secondaire (publics et privés) où sont scolarisés près de 700 jeunes. Les foires mensuelles du Mayet-de-Montagne conservent une certaine vitalité ainsi que le marché hebdomadaire du lundi. Si Arfeuilles (500 habitants) et Ferrières-sur-Sichon (574 habitants) autrefois très peuplées sont aujourd’hui en déclin, Châtel-Montagne (400 habitants) se distingue grâce au développement de son concept « village d’artistes » créé autour d’une poignée de néoruraux. Le fleuron industriel de la Montagne bourbonnaise est l’entreprise NSE (Nizerolles Systèmes Electroniques) créée en 1983 par François Lacoste et qui est passée en vingt ans de cinq employés à une structure de holding qui emploie actuellement près de 800 personnes dans le monde, dont 500 en France.
Au point de vue linguistique, la Montagne bourbonnaise forme une région de transition entre le domaine de la langue d’Oïl et la langue d’Oc. Le dialecte montagnard repose sur un fond linguistique auvergnat, fortement modifié par des apports foréziens et par une francisation qui s’est accélérée depuis deux siècles. Politiquement, la Montagne bourbonnaise fait figure de bastion de droite dans un département plutôt ancré à gauche. Il faut dire qu’ici, alors que l’Eglise catholique demeura longtemps puissante, la lutte contre le métayage et le syndicalisme agricole n’eurent pas la même importance que dans le bocage ou la Sologne bourbonnaise. Pendant longtemps, ce pays et ses habitants eurent une réputation de dureté et d’insoumission à l’autorité de l’Etat (révolte des Pions en 1765).
La Montagne bourbonnaise possède donc une indéniable identité qui a trouvé une traduction politique dès 1996 au travers de la création de la première Communauté de Communes du département de l’Allier. Cette Com com, forte de 6 500 habitants, regroupe 15 communes (les 11 communes de l'ex-canton du Mayet-de-Montagne : Arronnes, La Chabanne, Châtel-Montagne, Ferrières-sur-Sichon, La Guillermie, Laprugne, Lavoine, Le Mayet-de-Montagne, Nizerolles, Saint-Clément, Saint-Nicolas-des-Biefs , plus deux communes du canton de Cusset (à l’Ouest) : Molles et La Chapelle et enfin deux communes du Canton de Lapalisse (au Nord) : Arfeuilles et Châtelus.
Au point de vue identitaire, le premier auteur montagnard, défenseur de son identité, fut le chanoine Léon Côte (1888-1966), En Montagne bourbonnaise au bon vieux temps – 1958. En 1966, furent fondés les Grands jeux de la Montagne qui se déroulent toujours le premier dimanche d’août. Sept communes étaient représentées à l’origine, dix-sept le sont aujourd’hui. Trois épreuves reines : les quilles, les bûcherons et le tir à la corde. Ces Grands Jeux rassemblent chaque année de 3 000 à 4 000 spectateurs (7 000 en 1975 à Arfeuilles, mais cette année-là Michel Drucker était venu animer l’événement). En 1970, Christian Ponsonnard (1936-2014), vétérinaire au Mayet, créa les Amis de la Montagne bourbonnaise qui se donnèrent pour but de sauvegarder l’héritage culturel montagnard et d’animer ce territoire. Leur publication biannuelle, Le Courrier de la Montagne bourbonnaise, lancée en 1974, la création en 1976 de la Maison de la Montagne bourbonnaise (située au Mayet) et d’une foire à la paperasse se déroulant chaque année au mois d’août sont les trois pivots de cette association
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S. HUG


mardi 20 février 2018

1537 : Benvenuto Cellini victime de brigandage au Pays de Lapalisse


Dans la pittoresque vallée de l’Andan, se trouve le Pont romain de la Vallée à Droiturier. En ce lieu, secret et étrange où j’aime parfois m’aventurer, la vue de ce vieux pont m’évoque immanquablement ce que furent, au XVIe siècle, les aventures rocambolesques arrivées à un génie de la Renaissance italienne, dont on vient précisemment cette année, de rééditer les Mémoires : un CLASSIQUE et un ENCHANTEMENT (1).

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Fabuleuse fut la destinée de Benvenuto Cellini (1500-1571), sculpteur et maîte-orfèvre à Florence où il travailla pour la Cour des Médicis. Très jeune, il sculpta, cisela, fondit le plomb, le bronze, l’or et l’argent pour les Grands de son temps avec une telle dextérité et une telle maîtrise qu’il devint un artiste d’une dimension véritablement incontournable. Ce troublion des Arts, véritable électron libre, connut une vie agitée, parfois scandaleuse. Il fit toujours un point d’honneur de conserver sa liberté de création au risque parfois de perdre la protection de puissants mécènes. Soumis à la faveur des Princes qui lui commandèrent de purs chefs d’œuvres, Benvenuto Cellini devint surtout célèbre au soir de sa vie et dicta

à 59 ans l’invraisemblable cours deLe célèbre artiste italien Benvenuto Cellini (1500-1571) évoqua, d'une manière très laconique, quelques mésaventures survenues près de La Palisse lors de son premier voyage en France effectué en 1537 alors qu'il reliait Paris à Genève :
  « A Lyon, je me reposai quatre jours et m’amusai beaucoup avec quelques amis. On me remboursa les dépenses que j’avais faites pour Busbacca, puis je pris le chemin de Paris. Ce voyage fut agréable, mise à part une tentative d’assassinat à La Palisse par une bande d’aventuriers auxquels nous échappâmes héroïquement. Plus aucune anichroche jusqu’à Paris où nous arrivâmes sains et saufs, toujours dans les rires et les chansons. » (Mémoires de Benvenutto Cellini, livre I, chapitre XCVII)
Reprenant cet épisode, Roger de Quirielle, érudit lapalissois de la fin du XIXe siècle, situa l'événement dans les Bois de la Vallée. Rien ne prouve que l'attaque se soit précisément déroulée à cet endroit, mais le choix de ce lieu montre bien que dans la mémoire collective la vallée de l'Andan était demeurée un territoire de brigandage :

  « Dans le temps où Benvenuto Cellini vint en France, mandé par François Ier qui lui confia certains embellissements du château de Fontainebleau, le célèbre artiste florentin passa par La Palice. Si nous nous rapportons à ses Mémoires, Benvenuto Cellini conserva un fort désagréable souvenir de notre pays. Il raconte en effet qu’il y fut attaqué et eut toutes les peines du monde à se garantir et à sauver ses bagages. L’aventure, si elle est vraie, dut se produire aux abords de La Palice, du côté des Bois et du Pont de la Vallée, endroit des plus sauvages et qui se prêtait fort bien aux exploits des écumeurs de grands chemins. » (Roger de Quirielle, Notice sur l'histoire de La Palice, Lapalisse, 1884)

S. HUG 

samedi 20 janvier 2018

Chronique du haut de la Palissade : qu'avez-vous fait de Lapalisse?

Rues désertes, rideaux des commerces baissés, il flotte désormais sur Lapalisse un parfum de naphtaline. On a beau nous dire que le Fablab est une fenêtre sur l'avenir, personne ne voit rien venir... L'avenue Roosevelt est devenue en quelques années le prolongement du château : une artère qui s'est vidée de tout son sang et qui n'en finit plus de se dessécher. 
Soyons réaliste, les Embouteillages et le spectacle Son et Lumière ne sont que les soubresauts d'un corps en train de mourir.  Pire, le FISAC continue à être présenter comme un fantastique ballon d'oxygène pour notre commerce local par des gens qui ont tous, depuis longtemps, gagné leur brevet de fossoyeur public.
L'année 2018 sera d'ailleurs déterminante en ce qui concerne l'avenir de ces deux événements. En effet, à force de tirer sur la corde, Jacques de Chabannes est en train d'anéantir la bonne volonté de tous les financeurs locaux de ces événements qui coûtent beaucoup plus qu'ils ne rapportent. Il faut le redire avec force, nous ne sommes pas là uniquement pour amuser la galerie, mais bien pour gagner de l'argent. Une fois de plus, nous voyons bien les limites de nos élus locaux qui savent merveilleusement bien dépenser les fonds publics (d'ailleurs souvent avant de les avoir perçus) et l'argent des autres (vieille habitude Radicale), mais sont incapables de dégager des bénéfices. Regardez bien ce que vous avez fait de Lapalisse et rougissez de honte si cela à une signification pour vous. 

HUGSTEPHANE@aol.com 

S. HUG

lundi 15 janvier 2018

Souvenir de la première Coupe Gordon Bennett (1900)

Le 14 juin 1900, eut lieu la première coupe Gordon Bennett entre Paris et Lyon. Il n'y a que cinq engagés, le français Fernand Charron remporta l'épreuve en neuf heures sur une Panhard-Levassor.