jeudi 17 juillet 2008

Histoire des rues et des places de Lapalisse - Chapitre II : la Place de l'Industrie (actuelle Place Charles Becaud)


L'actuelle Place Charles Becaud (résistant déporté et ancien maire de Lapalisse de 1945 à 1953), située entre le château et la rive droite de la Besbre, est sans nul doute l'un des lieux de notre ville qui changea le plus de physionomie durant les trois derniers siècles.

Héritière d'une placette qui dut exister dès l'époque médiévale tout contre la poterne qui donnait accès au pont jeté sur la Besbre, cette place ne cessa d'être agrandie entre le milieu du XVIIIe siècle et les années 1970.


En 1759, acte un, la poterne fut détruite libérant ainsi de l'espace dans le quartier industrieux du Vernay (étymologiquement, lieu humide planté d'aulnes) où se cotoyaient boucheries, moulins banaux et tanneries.

1849, acte deux, la vieille halle seigneuriale, désaffectée depuis la mise en service, en 1837, de la Grenette, fut abattue afin de laisser place au tout nouveau tracé de la route de Paris à Lyon. Cet espace, baptisé Place de l'Industrie dans les années 1880 ne perdit aucunement sa vocation centrale dans notre ville et devint même, au fil du temps, le nombril de la petite bourgeoisie lapalissoise. Ainsi, cette place, alors très active et commerçante, fournit dans les années 1890-1910, pas moins de quatre maires à notre ville (Félix Lavenat, Louis Morel, Louis Ligier et le Docteur Baudon).


La Place de l'Industrie dans les années 1900


Enfin, en 1977, acte trois, le vieil immeuble situé dans l'angle sud-ouest de la place (l'ancien café Morel) fut rasé dans le but de rendre plus fluide la circulation routière de la Nationale 7.



Devenue Place Staline à la Libération, cette place prit le nom de Charles Bécaud à la fin des années 1950.


Si depuis peu la déviation de la Nationale 7 a apporté à cet espace une indénable sérénité, beaucoup de rideaux de fer de l'ancienne Place Staline sont définitivement clos. Tout comme la rue du Commerce qui a fait l'objet d'un article la semaine dernière, la Place Charles Bécaud mériterait d'être repensée dans sa globalité. Formulons le voeu que l'idée lancée en 2006 par le regretté Bernard le Provost, maire de l'époque, de faire de ce lieu un village d'artistes devant occupant une grande partie des cellules commerciales abandonnées, puisse voir le jour à brève échéance. De toute façon, la réinvention d'une vie autour de cette place passe par la création d'une nouvelle identité.


S. HUG

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