mercredi 23 avril 2014

Barbizon-sur-Aumance, ou lorsque Henri Harpignies peignait la région d'Hérisson

 
Issu d'une famille d'industriels et d'administrateurs de forges de la région valenciennoise, Henri Harpignies (1819-1916) fut dans un premier destiné à prendre la succession paternelle. A force de ténacité, Henri Harpignies finit par convaincre son entourage familial que sa vie serait dévolue à la pratique artistique. Après avoir fréquenté le cours de Jean Achard et le traditionnel voyage d'études en Italie, Harpignies se rapprocha du naturalisme et de la fameuse Ecole de Barbizon animée par Corot. Jouissant déjà d'une belle renommée, Harpignies vint en Bourbonnais pour la première fois en 1869 pour donner des leçons de dessin et de peinture à la jeune Jeanne Rongier, fille du fermier général des terres du Duc de Morny qui résidait au château du Montais (Le Brethon). La legende dorée raconte que ce fut au cours d'une partie de chasse que le peintre, égaré, découvrit la vallée de l'Aumance, l'église de Chateloy, les ruines du château d'Herisson, le château du Creux et celui de La Roche-Othon. Tombé sous le charme de ces lieux, Harpignies décida de s'installer à Hérisson et d'y louer une maison. L'été suivant, en pleine guerre franco-prussienne, son habitude d'arpenter la campagne, chevalet sous le bras, lui valut d'éveiller les soupçons des paysans du cru qui voyaient volontiers en lui un espion à la solde du roi de Prusse. Au fil des étés, Henri Harpignies attira des amis peintres en Bourbonnais qui prirent l'habitude de séjourner à l'hôtel-restaurant de Charles Ville à Hérisson. Ce groupes d'amis fut à l'origine de l'Ecole de l'Aumance regroupant des aquareliistes comme Louis Dutasta, Fernand Combes, Lucien Pénat, le docteur Charvot, Louis Grégoire, Edouard Margottet, Sylvestre Milanolo ou Pierre Leprat. Au cours de l'été 1878, une brouille éclata entre le Comité des expositions de Moulins et le peintre au sujet de l'acquisition promise d'un tableau. Peu de temps après, l'achat contrarié de la demeure où il résidait depuis près de huit ans précipita le départ définitif de l'artiste. 

Portrait d'Henri Harpignies (Musée de Valenciennes)

Hôtel-restaurant le "Charles Ville" à Hérisson, berceau de l'Ecole de l'Aumance
Vue du château d'Hérisson (Musée de Valenciennes)
La vallée de l'Aumance (Musée de Valenciennes)
Surnommé le "Michel Ange des Arbres" par Anatole France, Harpignies accordait une force structurelle primordiale aux tronc, souvent sinueux, et aux ramées tourmentées.
Le vieux noyer, Souvenirs de l'Allier (Musée de Valenciennes)

Les bords de l'Aumance (Musée de Valenciennes)

S. HUG
HUGSTEPHANE@aol.com

1 commentaire :

Jean-Pierre Petit a dit…

Bonsoir M. Hug,

Fort intéressant votre article traitant de l'école de l'Aumance. Je possède un toile traitant de Hérisson par le peintre Raymond Besse (1899-1969). sans posséder le fini d'Harpignies, son art a attiré mon attention. Pouvez-vous me dire si a eu un ensuite après le très dommageable départ d'Harpignies du Bourbonnais.

Merci de votre avis, avec mon bon souvenir

Cordialement,

Jean-Pierre Petit