mardi 30 août 2011

Un enfant méconnu de Lapalisse : l'organiste Emile Bourdon


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Né à Lapalisse en 1884, Emile Bourdon était le fils d'un Receveur particulier des Contributions Indirectes en poste dans notre ville. Dès sa plus tendre enfance, Émile Bourdon montra des dons évidents pour la musique. Il composa à l'âge de douze ans un « Quatuor à cordes » qui fut joué à la salle Pleyel à l’initiative de Charles-Marie Widor qui confia alors le jeune prodige à Louis Vierne, organiste de Notre-Dame de Paris. En 1910, gravement malade, il dut être admis pendant cinq années dans un sanatorium suisse et vivre ensuite, cinq autres années, sans orgue et sous la douceur méditerranéenne. Pour renouer avec la musique, Charles-Marie Widor et Marcel Dupré équipèrent la cathédrale de Monaco d’un orgue dont Bourdon devint titulaire en 1922, poste qu’il occupa jusqu’en 1968, année où René Saorgin lui succéda. De surcroît Widor et Dupré firent publièrent chez Leduc ses « Dix pièces pour orgue op. 7» en 1921. Lemoine édita quant à lui ses « Dix nouvelles pièces pour orgue » en 1952.



En 1956, Emile Bourdon composa un Cortège nuptial, Op. 38, dédié à S.A.S. le Prince Rainier III et à la Princesse Grace de Monaco, à l'occasion de leur mariage en la Cathédrale monégasque le 19 avril 1956. Cette oeuvre, qu’Emile Bourdon avait jouée à l’issue de la messe de mariage, ne fut malheureusement jamais publiée.
A sa mort en 1974, Emile Bourdon laissa dans sa maison de Beausoleil, près de Monte-Carlo, une œuvre manuscrite importante : pièces pour orgue, musique de chambre et orchestrale riche et variée. Louis Sauvé, neveu du compositeur, créa en 1998 l’ « Association Émile Bourdon » ayant pour but de promouvoir son héritage musical. On commença peu à peu à rejouer du Bourbon à Notre-Dame de Paris, à La Madeleine, en l'église de La Trinité, à Saint-Thomas d’Aquin, à Saint-Germain-en-Laye, en Allemagne et aux Etats-Unis. On découvrit le « Final en ré », l’ « Élégie à la mémoire de mon Maître Louis Vierne » et l’ « Andantino religioso » pour orgue et violoncelle qui, après Paris et Mayence, fut joué aux Etats-Unis. En septembre 2004, un récital à Monaco consacré uniquement aux œuvres d’Émile Bourdon fut donné par Michel Milhères dans une cathédrale comble.



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Remerciements à Marc Giacone, organiste monégasque, élève d'Emile Bourdon.


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S. HUG



HUGSTEPHANE@aol.com

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