samedi 28 août 2010

In Mémoriam : Georges Romaillat nous a quitté il y a quelques semaines.

C'est à Sanary-sur-Mer, fin mai, que Georges Romaillat nous a quitté à l'âge de 91 ans. Retour sur son parcours.

Georges Romaillat était né en 1919 au Breuil dans une famille de paysans. A l'âge de la communale, sa famille s'installa dans le bourg de Saint-Prix qui devint, beaucoup plus tard, le théâtre d'une grande partie de ses créations littéraires. Après des études au cours complémentaire de Lapalisse, Georges Romaillat connut l'expérience de la guerre au sein du Ier régiment de Zouaves de Casablanca. Prisonnier de guerre en 1940, il resta trois années en captivité en Allemagne. Revenu en France en 1943, il intégra les rangs de la Police nationale dans laquelle il fit toute sa carrière jusqu'en 1974. Retiré dans le sud de la France depuis la fin des années 1970, il se consacra alors à sa passion de l'écriture. Excellant dans l'exercice de la nouvelle, possédant un style à la fois simple et précis, rythmé et plaisant, Georges Romaillat réussit la prouesse de traduire sur le papier toutes ces petites choses anodines que son regard d'enfant a vu défiler devant lui durant les années 1920-1930.


Auteur de trois beaux recueils de nouvelles : La grande école (1981), Chronique du pays des Vérités (1983) et Saint-Prix, pays Berbouille (1993), Georges Romaillat fut également l'auteur d'une centaine de nouvelles dont une partie fut publiée dans l'édition dominicale de La Montagne.
(Cliché aimablement communiqué par Mme Claire Rodriguez, petite-fille de Georges Romaillat).



S. HUG

(HUGSTEPHANE@aol.com)

dimanche 15 août 2010

L'auberge des Espalus

La Nationale 7 n'était pas seulement un long ruban d'asphalte déroulé de Paris à Menton. Cet axe fonctionnait tel un creuset social où se côtoyaient gens de la route et gens du cru. Les bistrots, les hôtels, les restaurants, les garages et les stations services étaient alors autant de lieux où l'ailleurs venait frapper à la porte du quotidien.

Entre Lapalisse et Saint-Martin d'Estreaux, l'Auberge des Espalus fut l'un de ces lieux privilégiés où, au hasard de quelques tables, l'Hexagone se rétrécissait à la taille d'une salle de restaurant.

Cette auberge fut tenue dès le milieu du XIXe siècle par la famille Quirielle. Dans les années 1920, Odile Quirielle, garçon de café à Lyon, reprit l'établissement et le fit prospérer en y installant des chambres et une épicerie de campagne. Dans les années 1940, son neveu, lui aussi prénommé Odile, boucher à Moulins, reprit l'affaire et fit construire un étage afin d'agrandir la capacité d'accueil de l'auberge. Dans la foulée, Odile Quirielle lança, juste en face de l'auberge, un atelier de salaison qui greva les bénéfices de l'auberge qui fut finalement mise en location à partir de 1947 et cela jusqu'en 1993, année de sa fermeture.

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S. HUG

jeudi 12 août 2010

Le visage retrouvé de la première église paroissiale de Lapalisse (1819)

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Voici un document exceptionnel tiré des Archives nationales. Il s'agit des plans de la première église paroissiale de Lapalisse et de ceux de son presbytère. Rappelons que Lubié (situé à un kilomètre du centre ville) fut siège paroissial jusqu'en 1791. Érigée en paroisse, Lapalisse dut attendre plus de vingt-cinq ans pour voir la construction de sa première véritable église. Si le bâtiment du presbytère existe toujours (il s'agit du Relais des Services Publics inauguré dans ses murs voici deux ans), l'église quant à elle, devenue trop petite à la fin du XIXe siècle fut démolie en 1895 pour laisser place à celle que nous connaissons tous.
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Ce premier édifice de culte était en fait perpendiculaire à l'église actuelle, prolongeant de la sorte le bâtiment hybride de la mairie/sous-préfecture.

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S. HUG

HUGSTEPHANE@aol.com

vendredi 6 août 2010

Edmond Louveau se souvient de sa première nuit d'homme libre passée à Lapalisse (31 décembre 1943)

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Edmond Louveau (1895-1973) embrassa dans les années 1920 une brillante carrière dans l'administration coloniale. Nommé Administrateur supérieur de la Haute Côte d'Ivoire (actuel Burkina Faso) en 1937, il se rallia à la France Libre dès juin 1940. Appelé à Dakar en décembre 1940 par le Gouverneur de l'Afrique Occidentale Fançaise afin de négocier le ralliement de la Haute Côte d'Ivoire, Edmond Louveau fut trahi et arrêté. Mis en résidence surveillée, il fut transféré en France. D'abord interné à la prison de Gannat, Edmond Louveau fut ensuite détenu à la maison d'arrêt de Riom d'où il réussit à s'échapper, grâce au concours de la Résistance locale, en empruntant les souterrains qui communiquaient avec le Palais de Justice. L'évasion se déroula à quelques heures du nouvel an 1944. Muni de faux papiers, le commando fonça alors vers le nord de la région.





"Nous arrivâmes vers 23 heures à Lapalisse, notre première destination, sans avoir rencontré autre chose que quelques postes de gendarmerie qui nous laissèrent passer après vérification de nos irréprochables « papiers ». À Lapalisse, nous attendait dans un des hôtels de la ville, tenu par un membre de la Résistance, M. Gruet, qui avait préparé un copieux réveillon. Plusieurs membres influents des organisations de Résistance locale vinrent me voir.
À titre d'épreuve, je me livrai, sans les prévenir, à une transformation qui, en d'autres circonstances, aurait pu paraître mystification : ils me virent monter dans ma chambre, au premier, avec la belle barbe bien fournie que j'avais laissé pousser pendant mes 40 mois de bagne et de prison et sans laquelle aucune des personnes présentes ne m'avait jamais connu. Vingt minutes après je descendis complètement rasé : personne ne me reconnut. Je compris alors que, recherché par toutes les polices et par la Gestapo, il me serait facile avec un nouvel état civil, de me promener à travers la France et de travailler pour la Résistance, sans risquer d'être reconnu : le « résistant » serait peut-être pris, mais le bagnard évadé s'était volatilisé... "



Extrait de la Revue de la France Libre, n° 119, juin 1959 (repris de l'ouvrage « Au Bagne ». Entre les griffes de Vichy et de la milice, Soudan impression, 1947).


Edmond Louveau entra dès lors dans la Résistance auvergnate, puis participa à la Campagne de France en 1944-1945. Regagnant l'Afrique dès 1946, Edmond Louveau finit sa carrière d'administrateur colonial au Soudan en 1953.


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S. HUG