samedi 19 septembre 2009

En point d'orgue : la catastrophe du dirigeable République

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L'Illustration du 2 octobre 1909 - Dessin établi à partir du récit des témoins du drame

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Dans une lettre datée du 26 septembre, Léonie Fradin, épouse de Paul Raby, architecte de la Ville de Lapalisse, raconte à son fils Marcel le dernier vol du dirigeable République :


"Maintenant, mon cher Marcel, que je te raconte l’épouvantable catastrophe du dirigeable que tu liras avec plus de détails dans tous les journaux.
Hier, samedi à 4h1/2 du matin nous entendons un camion automobile rouler dans les rues ; je dis à ton père : « c’est au moins le ballon qui part aujourd’hui, car les autres jours ils ne sont pas si matinals (sic) » ; aussitôt le jour arrivé nous montons au grenier et apercevons le hangar ouvert. Comme je tenais essentiellement à le voir partir, avec ta sœur, nous nous habillons à la hâte et montons au hangar ; le ballon était en effet sorti et prêt à partir. Le capitaine Marchal, le lieutenant Chauré et les deux adjudants Vincenot et Réaux montent dans la nacelle et font leurs préparatifs de départ. Quelques instants après le dirigeable s’élève gracieux et majestueux dans le ciel bleu. La foule applaudit, les aéronautes répondent par des signaux, le képi à la main, l’un même agite un mouchoir en signe d’adieu. Jamais nous n’avons vu le ballon d’aussi près ; aucun des détails ne nous a échappé. Charles qui se trouvait auprès de nous, nous a donné toutes les explications désirables. Tant que nous avons aperçu le ballon nous l’avons suivi des yeux ; puis une fois qu’il a eu disparu à nos regards, nous nous sommes décidés à descendre. Une heure après ils étaient à Moulins où une ovation des plus enthousiastes lui a été faite. Mais hélas à 8 heures ½ , à Trévol, devant le château d’Avrilly qui appartient à M. de Chabanne La Palice, cousin du marquis, se produit l’épouvantable accident qui devait coûter la vie aux quatre malheureux qui le montaient.
Une pale d’hélice se détache et est projetée par la vitesse dans l’enveloppe qu’elle traverse de part en part ; une explosion se produit et le ballon de 200 mètres d’altitude tombe sur le côté de la route, ensevelissant sous ses débris dans la nacelle les quatre malheureux officiers. La pale a été retrouvée dans un arbre à 100 m de l’accident avec un lambeau de l’enveloppe du ballon. Aussitôt les spectateurs qui se trouvaient là se mettent en devoir de dégager les malheureux. Tous étaient morts. Le capitaine Marchal avait un trou dans la tête causé par un tube et le cerveau sortait, le lieutenant avait également des blessures à la tête ; quant aux deux adjudants, il a fallu un temps infini pour les dégager de dessous le moteur qui les avait broyés. Tu vois mon cher Marcel, quelle triste fin. Ils n’ont, parait-il, pas souffert physiquement, ayant été tués sur le coup, mais ils se sont vus perdre. Ici tout le monde est dans la consternation ; les drapeaux sont en berne et nous revenons à l’instant d’un service funèbre dit à leur intention dans l’église de Lapalisse.

Ta lettre nous est parvenue ce matin …..Envoie nous de tes nouvelles le plus tôt possible. Ci-joint ton mandat.

Toute la famille se joint à moi pour t’embrasser bien fort.

Ta maman qui t’aime bien.

Léonie"





A Versailles, dans la cour de la caserne du Ier Génie - départ du cortège funèbre pour la cathédrale où se déroula une messe lors de des funérailles nationales de l'équipage du République.

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Remerciements à M. Zaccone, descendant du couple Fradin-Raby, pour son aide documentaire.


S. HUG


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vendredi 18 septembre 2009

Le Centenaire des Grandes Manoeuvres du Bourbonnais (Chapitre IV) : un moment de communion avec l'armée

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La France de la Belle Époque glorifiait son armée et avait inventé une sorte de culte républicain autour de celle-ci. Pendant ces journées de septembre 1909, Lapalisse fut au centre de cette religion tricolore.



Pour la plupart fils de la terre, de nombreux soldats nouèrent des contacts spontanés avec les paysans des environs de Lapalisse.


"Je rentre à Lapalisse alors que le dirigeable vient d'atterrir dans la plaine de Rosières. Il règne sur ce point un mouvement extraordinaire. Depuis huit jours on y a élevé des buvettes, des restaurants, des cantines qui toutes font des affaires, l'établissement de la vaillante cantinière Magnol ne désemplit pas, il y a beaucoup de monde dans une auberge ambulante qui a pris pour titre "Au dirigeable". A Lapalisse, il y a un encombrement fantastique, toutes les chambres des hôtels sont prises, on met des lits dans les couloirs ou sur les billards. Toute la ville est pavoisée de drapeaux et d'oriflammes, il semble que tous les chanteurs du pavé se soient donnés rendez-vous ici, les mendiants pullulent et dans cette cohue les camelots, vendeurs de cartes postales du dirigeable, de jouets comiques et de petits drapeaux tricolores, apportent la note gaie par leurs boniments et leurs cris (...) Hier soir à 6 heures on ne trouvait plus de pain à Lapalisse. On en a envoyé chercher dans toutes les communes voisines. Le soir, les soldats se répandent dans Lapalisse qui, de plus en plus, ressemblent à une ville en état de siège." (Le Centre - 16 septembre)




Une des nombreuses buvettes montées à la hâte sur le site de Rosières


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Un groupe de soldat dans une rue de Lapalisse.

Dans une lettre du 26 septembre, Léonie Fradin, épouse de Paul Raby, architecte de la Ville de Lapalisse, raconte à son fils, Marcel, l'euphorie qui régnait alors sur les bords de Besbre :

"Mon cher marcel,

Après t’avoir quitté à la gare, nous avons rejoint notre habitation tout doucement ; quelques instants après arrivaient Léon et la tante Augustine qui venaient voir le ballon et qui ont passé la journée à la maison. Chaque fois que le ballon se rendait aux manœuvres qui ont eu lieu entre le Donjon et Lapalisse il passait au dessus de la maison de sorte que nous l’avons très bien vu. Les manœuvres ont duré trois jours dans nos parages du jeudi au samedi. Jamais Lapalisse n’avait tant vu d’autos, de bicyclettes, de piétons et de voitures que le vendredi. Les uns venaient pour suivre les manœuvres, d’autres pour voir le ballon.
Les Algériens [cousins de la famille vivant en Algérie] sont arrivés justement le vendredi. Il y avait une telle circulation dans les rues que l’omnibus n’a pu nous mener à destination et à été obligé de nous laisser avant l’Ecu ; il y a eu plusieurs accidents.
Le samedi le ballon a fait sa dernière sortie, sortie de parade qui n’a duré que 25 minutes ; il a évolué au-dessus de Lapalisse et a plané au dessus du château pour permettre de le photographier avec le château, photographie en couleur qui est on ne peut mieux réussie.
Avec l’oncle et la tante nous nous sommes rendus au hangar et nos parents ont très bien vu la sortie du ballon de son hangar, son évolution et sa rentrée au hangar ; il était temps, c’était sa dernière sortie. "

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Cohue sur la route de Moulins à la hauteur de Rosières


Dans le journal du Centre du 18 septembre, on note : "La rue nationale ressemble ce matin, comme animation, au boulevard des Italiens un jour de courses à Longchamp. A côté des autos qui accourent de toutes les routes, circulent les véhicules les plus divers, de toutes formes et de toutes dimensions. Quant aux piétons, ils sont des milliers venus de tous les points du département et des départements limitrophes. On peut estimer à 100 000 au moins le nombre des personnes qui se trouvent aujourd'hui à Lapalisse ou aux environs."




Les cantonnements étaient autant de lieux propices pour communier avec la population locale.



Remerciements à M. Zaccone, descendant du couple Fradin-Raby, pour son aide documentaire.


S. HUG


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jeudi 17 septembre 2009

Le Centenaire des Grandes Manoeuvres du Bourbonnais (Chapitre III) : les manoeuvres d'armée.

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Après une journée de repos, le 14 septembre, débuta la seconde phase (15, 16, 17 et 18 septembre) des Grandes manoeuvres du Bourbonnais : les manoeuvres d'armée proprement dites opposant le parti blanc au parti bleu. Après trois jours d'avancées et de mouvements englobants, les combats décisifs eurent lieu entre Bert, Lenax et Le Donjon. L'avantage final revint au 13e corps (Parti blanc) du Général Goiran qui déploya efficacement son artillerie et tint de la sorte en respect les contre-offensives du 14e corps.







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Deux aperçus de l'Etat-Major du Général Trémeau, directeur des Grandes manoeuvres du Bourbonnais

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L'une des grandes attractions de ces Manoeuvres d'automne fut la venue de missions étrangères d'observations de 29 pays différents (Allemagne, Japon, Russie, Chine, Turquie, Grande-Bretagne, Italie, Suède, Etats-Unis, Belgique, Bolivie, Chili, Pérou, Espagne, Equateur, Serbie, Suisse, Danemark, Norvège, Roumanie, Portugal, Bulgarie, Argentine, Grèce, Pays-Bas, Mexique et Uruguay). Ces missions furent principalement logées dans les hôtels moulinois et vichyssois.




Autre inscription dans l'âge industriel et dans le culte de la vitesse : durant ces Grandes Manoeuvres, l'armée testa pour la première fois un service de ravitaillement motorisé depuis les gares de Digoin et de Roanne.


S. HUG


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mercredi 16 septembre 2009

Le Centenaire des Manoeuvres du Bourbonnais (chapitre II) : Les manoeuvres de divisions et de brigades

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Du 9 au 13 septembre, sous une pluie soutenue et quasi continue, se déroula le premier acte des Manoeuvres du Bourbonnais. Il s'agissait de manoeuvres de divisions et de brigades ayant pour but, tout d'abord, de positionner le Parti Blanc (13e corps) autour de Gannat et le Parti Bleu (14e corps) autour de Roanne. Puis, à partir, du 11 septembre, les deux camps se resserrèrent dans un quadrilatère délimité par les villes de Moulins, Digoin, Roanne et Saint-Pourçain, avant de lancer les hostilités le 15 au matin, après une journée de repos.



La presse de l'époque est unanime : dans toutes les villes et villages du Bourbonnais et du Roannais, les populations se pressaient le long des routes pour voir passer "les fiers soldats de la République".



Si la bicyclette était déjà fréquente dans nos campagnes, les bataillons de cyclistes constituèrent l'une des attractions de ces manoeuvres.


S. HUG



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mardi 15 septembre 2009

Le Centenaire des Manoeuvres du Bourbonnais (chapitre I) : les préparatifs

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De nos jours, les manoeuvres militaires se déroulent dans une indifférence quasi générale. Il y a un siècle, il s'agissait d'un événement national. Depuis la défaite de 1870 et la perte de l'Alsace-Lorraine, un puissant sentiment de revanche animait toute la nation française. L'armée, émanation de cette même nation, était devenue la religion de la République et du pays tout entier. Être pacifiste en ce temps-là était une tare sociale. Les Grandes manoeuvres du Bourbonnais qui se sont déroulées entre Allier et Loire marquèrent l'un des sommets de cette passion française. Entre le 15 et le 19 septembre, sous la direction du Général Trémeau, les 21 000 hommes du 13e corps du Général Goiran affrontèrent les 24 000 hommes du 14e corps du Général Robert. La ville de La Palisse fut choisie comme siège de l'Etat-Major et base de départ du dirigeable République, vedette de ces Grandes manoeuvres.





Construit par les ateliers Lebaudy, le dirigeable Republique (62 m de long, 18 m de diamètre, 3000 mètres cubes de capacité, pouvant transporter près de quatre tonnes et disposant d'une autonomie de douze heures) était l'un des cinq dirigeables que possédait alors notre pays (le Lebaudy, le Ville-de-Paris, le Liberté, le Colonel-Renard et le République).



Dès la fin août, sur la plaine de Rosières, située à un kilomètre au nord de La Palisse, des unités du Génie avaient assemblé en quatre jours un immense hangar de plus de 72 mètres de long sur 30 de haut devant accueillir le République.

L'arrivée du dirigeable était prévue pour le 4 septembre. Toute la ville et les environs s'étaient donnés rendez-vous à Rosières. Parti de la base de Chalais-Meudon, le République subit un avarie au-dessus de la commune de Précy (Nièvre) et se posa en catastrophe. Après toute une journée d'attente, à neuf heures du soir, le site de Rosières se vida subitement... Dans les jours suivants l'enveloppe, l'armature et la nacelle du dirigeable furent transportés par la route.



Par route et par chemin de fer, toutes les routes du centre de la France menaient alors à La Palisse (ici, le quartier de Montplaisir avec la gare de La Palisse-ville). Toute la ville se mobilisa pour accueillir la Direction générale des Manoeuvres : "Le Général Trémeau est logé à la sous-préfecture et son officier d'ordonnance, le capitaine de La Fontaine, chez M. Desaint-Martin. Le généralissime, très simple, a déclaré se contenter de deux petites pièces situées à l'extrémité de l'aile est du bâtiment, il s'est aussitôt mis au travail et a reçu quelques officiers de son Etat-Major avec lesquels il a conféré longuement. Le Général Pau, directeur des arbitres, avec deux commandants et un capitaine est logé au château de La Palice, enfin, le Général de Castelnau est logé chez M. Saulnier, route du Donjon. Le service de la trésorerie et des postes est installé à l'école libre des garçons, le bureau de direction des arbitres est installé dans la justice de Paix et les aérostiers dans la halle aux blés." (Le Courrier de l'Allier - 10 septembre 1909)


Regonflé le 9 septembre, le République exécuta sa première sortie le 13 septembre devant une foule enthousiaste.



S. HUG


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samedi 12 septembre 2009

Au pays de Montjournal et de la Tour Pourçain (Barrais-Bussolles)

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Dans le bois de Claval, se dressent encore les ruines du château de Montjournal (propriété privée). De plan carré, flanqué de tours à ses quatre angles, Montjournal est édifié sur une butte dominant la Têche. Grâce à un système de digues, ce ruisseau alimentait un étang qui enserrait le château. On raconte qu'un jeu de quilles en or y est caché...

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Détail des ruines de Montjournal
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Installée sur un étroit promontoire au fond d'un ravin, la Tour Pourçain se dresse tout contre un vieux chemin qui reprend le tracé de l'antique voie romaine de Lubié à Digoin. Autrefois appelée la "Motte des Pousins", cet édifice fortifié fut édifié par les sires de Bar au XIVe siècle. La Tour Pourçain fut plusieurs fois remaniée au cours des XVe et XVIe siècles. L'édifice comprenait primitivement trois étages munis chacun d'une cheminée. Le rez-de-chaussée est voûté. Une croisée à meneaux permet d'éclairer l'intérieur qui comprend une cheminée sculptée en grès et un four à pain. Le dernier étage était sans doute surmonté d'une terrasse crénelée. En partie rasé, il fut remplacé par une toiture qui s'effondra en 1920. La Tour Pourçain fut convertie en chapelle en 1926.
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Four à pain du rez-de-chaussée (cliché Ministère de la culture)



Cheminée du premier étage (cliché Ministère de la Culture)



Détails architecturaux du premier étage (cliché Ministère de la Culture)

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Acte royal entérinant la fusion des communes de Barrais et de Bussolles en 1833


L'idée de fusionner ces deux communes, dont les chefs-lieux étaient distants l'un de l'autre de seulement trois kilomètres, naquit en 1803. Cette année là, le maire et l'adjoint de Bussolles décédèrent et comme, selon la Préfecture, personne n'était apte à les remplacer, le maire de Barrais fut donc chargé un temps d'administrer la petite commune voisine. L'affaire s'accéléra en 1831 quand le conseil municipal de Barrais demanda le rattachement officiel de Bussolles. Le conseil de Bussolles refusa, mais le processus administratif était déjà lancé. En 1832, une enquête de commodo et incommodo fut diligentée par le sous-préfet de La Palisse : seules trois personnes de Barrais sont contre cette idée et surprise... seules deux à Bussolles ! Le 26 octobre 1832, le sous-préfet de La Palisse rédigea un rapport favorable à cette fusion, l'acte officiel (ci-dessus) fut promulgué le 28 janvier 1833.


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S. HUG


mardi 8 septembre 2009

Le moulin du Châtelard (Saint-Prix)

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Pour plusieurs générations de jeunes lapalissois qui fréquentèrent les colonies de vacances de Saint-Prix, le Châtelard fut avant tout un lieu de baignade prisé par les moniteurs. Néanmoins, jadis, cet endroit dut sa renommée à son moulin situé au bord de la Besbre.



Le moulin du Châtelard en 1904



Pierre et Marie Fradin, meuniers du Châtelard entre 1864 et 1892. Pierre Fradin fut également adjoint au maire de Saint-Prix pendant de longues années (Plaque de verre de 1862).



Ce récépissé montre que l'activité du moulin du Châtelard dépassait largement les frontières de notre département.


Leur fils, Marius, reprit l'exploitation du moulin, mais il dut faire face à de sévères problèmes de trésorerie liés à un incendie et à des crues trop fréquentes de la Besbre. Marius Fradin mourut à Moulins en 1908. Peu avant la Grande Guerre le Châtelard fut finalement mis en vente (comme le montre l'affiche ci-dessous) et cessa son activité minotière.






Le Châtelard au début des années 1980.
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Tous mes remerciements à M. Bernard Zaccone, descendant des meuniers du Châtelard.
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S. HUG



HUGSTEPHANE@aol.com

mardi 1 septembre 2009

Une révolution au coeur des seventies : la Janica (Servilly)

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Ouvrir nos colonnes à Guy Bonin c'est rendre hommage à l'obstination d'un homme qui, il y a une trentaine d'années, est parvenu, contre vents et marées, à réaliser son rêve au coeur du Pays lapalissois.


GUY BONIN propriétaire de la discothèque '' LA JANICA '' publie pour la première fois ses mémoires à la demande de Stéphane HUG sur la vie de sa discothèque.


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Un jour en 1972 , j'appris la vente d'un bâtiment, une ancienne écurie en très bon état, ayant peu servi. Elle se situait dans le bourg de Servilly et appartenait à Madame Buissonniere. Ce fut tout de suite le déclic, il fallait que je réalise mon rêve : ouvrir une discothèque! L'acte de vente fut signé aussitôt. J'entrepris les démarches administratives et les travaux le week-end suivant car j'exerçai simultanément l'activité d' agent Renault et de vendeur de carburant TOTAL à Saint Germain-des-Fossés (Garage du Centre).
Les difficultés commencèrent avec le Maire, entrepreneur de bals musette, et sa municipalité communiste, qui étaient résolument opposés à mon projet commercial. Débuta alors un long parcours du combattant pour que le droit d'exercer soit reconnu par la loi ( dépôt d'un dossier au tribunal administratif ). J'obtins alors gain de cause grâce à mon obstination et à un compromis obtenu difficilement après des négociations acharnées entre les avocats des deux parties L'ouverture fut donc autorisée après l'accord de la commission de sécurité et cela, malgré
le refus du Maire. L' inauguration eut lieu en mars 1977 à la grande joie de la jeunesse de la région.





Photo d'un huissier du bâtiment avant travaux afin de prouver à Monsieur le Maire qu'un espace suffisant était prévu pour le stationnement des voitures. Idéal pour une discothèque semble-t-il!!! Le Maire n'en était pas convaincu !




Pendant les travaux : installation de sièges de cinéma, réalisation d'un bar en tuyaux de fibro-ciment peints de différentes couleurs avec des éclairages à l'intérieur de chaque tuyau. Pour la sécurité il est prévu lance d'incendie , extincteurs , et portes anti-panique. Tout est fin prêt pour l'ouverture.


Pour une bonne publicité rien de tel que des autocollants et pare-soleil à l'arrière des voitures. Cela a été une véritable réussite pour se faire connaître. Les clients se sont déplacés de toute la région à plus de 100 km à la ronde.



J'ai construit une petite Grignoterie attenante a la discothèque. On pouvait se restaurer ( crêpes diverses, frites et steaks hachés, gaufres , hot-dog et etc …). Ci-dessus, la carte de visite de La Janica.



Vue intérieur du bar avec Eléonore ma belle soeur qui me donnait de temps à autre un coup de main. Les boissons servies étaient non alcoolisées, malgré l'achat d'une licence 4 à St Germain des Fosses pour la discothèque de Servilly. En effet, la municipalité et l'administration ont estimé que cette zone n'était pas assez touristique et m' ont précisé leur refus. Et pourtant les associations de type loi 1901, club de 3eme age et club de foot servaient de l'alcool sans autorisation ! Leur activité était probablement plus touristique !!!



Pour se détendre, des petits box de 4 places, autour d'une table éclairée, entouraient la piste de danse carrelée. Les sièges étaient d' anciens fauteuils du cinéma de Commentry qui avait fermé.


Chaque fin de l'année , Le Père Noël des écoles de Servilly distribuait ses cadeaux dans la salle de La Janica car la commune n'avait pas de salle suffisamment grande pour accueillir tout le monde. Le succès de cette manifestation ne s'est jamais démenti et petits et grands ont gardé dans leur mémoire des souvenirs inoubliables.




De nombreux repas de famille et de noces ont étés servis dans'' La janica '', le samedi après midi. Les familles pouvaient profiter de la piste de danse en attendant le fameux repas de noces. Les invités dansaient des rocks endiablés et participaient à des jeux. L'ambiance qui régnait lors de ces repas, était très appréciée par l'ensemble des participants.


Election de Miss'' Topless '', spécialité de la Janica: les garçons se travestissaient en filles! Cela attirait beaucoup de curieux. L'animation était une véritable réussite, et les soirées inoubliables! Pour distraire, il fallait toujours innover.




Avec la discothèque '' La Janica '' , j'ai rebaptisé le bar chez Frisot '' Auberge des Acacias ''. Il s'agissait d'un établissement multi-services : un bar , un hôtel doté de quatre Chambres , un restaurant ,une épicerie ,un dépôt de pain, des pompes à essence super et gasoil et un dépôt de gaz. Il m'a fallu beaucoup de persévérance pour subsister car j'ai essuyé un nombre incalculable de contrôles malgré la légalité de mon affaire. La multiplicité de mon activité et mon dynamisme ont dérangé un bon nombre de personnes...




Organisation de Repas de famille



Grande démonstration et spectacle par les majorettes de Saint Germain des Fossés
Ambiance festive en 1980



Repas des clients de'' La Janica '' : c'est toujours la fête , la détente et la bonne humeur dans cette discothèque. Jamais aucun problème! Régulièrement une patrouille de la Gendarmerie de Lapalisse passait dans la nuit faire une ronde pour vérifier si tout se déroulait sans encombres. Elle constatait à chaque fois le bon déroulement de la fête. Le centre de parachutistes de Périgny-Lapalisse venait se détendre à « La Janica » car à Lapalisse il y avait peu de distractions .


Tous les ans il y avait l'élection de Miss Janica. Les jeunes filles et clientes attendaient l'évènement avec impatience. Tout se déroulait dans une ambiance sympathique. Ces moments resteront gravés dans nos mémoires à jamais.




Remise des écharpes et des prix , de nombreux lots ont étés offert par les sponsors ( marchands de boissons et autres que je remercie encore aujourd'hui). J'ai heureusement pu compter sur l'aide de gens très sympathiques et compétents.




Malgré le travail intense au bar et à la discothèque, nous participions à l'organisation de la fête foraine, avec le comité des fêtes, le 1er dimanche de septembre. J'embauchais une personne pour suppléer ma femme Yolande occupée à fabriquer gracieusement des costumes pour le défilé. Je remercie certains habitants de Trézelles pour leur aide ( tacot de Trézelles, défilé de vieilles voitures, balltrap, etc ). Nous organisions aussi la foire aux chèvres pour la Saint Georges au printemps, avec manèges, ventes de chèvres, de produits locaux, vente de voitures neuves et occasions...En général le temps nous était favorable et nous avons souvent été victimes de notre succès. La réussite de ces journées nous apportait beaucoup de satisfaction et de plaisir.



Des travaux d'amélioration ont été entrepris pour agrandir les locaux et les sanitaires. C'est ainsi que '' La Janica'' est devenue : '' Le Feeling ''. Les horaires de fermeture de la discothèque intervenaient à 4 heures du matin. Vers 3 heures du matin, quelques jeunes bien sympathiques allaient chercher des croissants chez le boulanger à Lapalisse afin de terminer tranquillement la soirée entre copains.




Inauguration et reportage dans le journal '' La Montagne '' . J'ai innové dans cette formule car elle correspondait à un besoin dans le cadre de soirées privées (grande salle avec musique).



Comme vous pouvez le constater , le réveillon se faisait dans la salle du '' Feeling '' avec un spectacle de musichall parisien. Cette soirée affichait toujours complet et nous refusions des clients malgré nous. Malheureusement, depuis que j'ai quitté Servilly avec ma famille , la commune s'est endormie pour le plus grand bonheur des « grincheux ».
Ceci n'est qu'un bref résumé de la vie de La Janica car il y aurait en vérité de quoi faire un livre .
Chers lecteurs et anciens clients de '' La Janica '' -'' Le Feeling '' et L'Auberge des Acacias de Servilly, je garde de grands souvenirs de vous et je vous remercie.



Vous pouvez me joindre également par mail : gbonin84@hotmail.fr



Guy Bonin