Alors qu'elle se rendait en cure thermale à Vichy, la Marquise de Sévigné (1626-1696), rendit visite le vendredi 3 septembre 1677 à sa "bonne amie" la Saint-Géran (Françoise-Madeleine-Claude de Warignies - 1655-1733), femme de Bernard de La Guiche, seigneur de La Palisse. La célèbre épistolière profita de cette occasion pour passer la nuit au château de la Palice. Fidèle à son habitude, la Marquise adressa le soir même une lettre à sa fille, Madame de Grignan (1646-1705)
"Vous voyez bien ma très chère que me voilà à Vichy, c'est-à-dire j'y dînerai demain, comme je vous l'avais promis (...) Je suis ici dans le château de cette bonne Saint-Géran, qui m'a reçue comme sa fille. Vous y avez passé, ma fille, tout m'est cher à mille lieues à la ronde. Je suis à plaindre quand je n'ai pas de vos nouvelles, cela me fait une tristesse qui ne m'est pas bonne. Depuis Epoisses, il y a sept jours, cela est long. J'en espère, voilà ce qui me soutient."
Ayant pris le lendemain ses quartiers à Vichy, la Marquise de Sévigné revint dans une nouvelle lettre sur son séjour au château de La Palice :
"Je vous écrivis hier de La Palisse. J'y vis un petit garçon que je trouvai joli. Je suis sûre qu'il ressemble au vôtre, j'en jurerais. Son père qui est un gentilhomme de M. de Saint-Géran lui a appris à faire l'exercice du mousquet et de la pique, c'est la plus jolie chose du monde. Vous aimeriez cet enfant. Cela lui dénoue le corps, il est délibéré, adroit, résolu. Son père passe sa vie à la guerre. Il est convalescent à La Palisse et se divertit à rendre son fils en vrai petit soldat."
Après trois semaines de cure, Madame de Sévigné reprit le chemin de la Capitale le 25 septembre par Moulins, Cosne-sur-Loire et Gien.
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S. HUG