lundi 28 octobre 2019
samedi 7 septembre 2019
Chronique du haut de la palissade : la ville en haillons
La cellule économique de la Com com et l'ineffable Premier magistrat lapalissois ont beau se féliciter des actuels chantiers qui ont cours dans la zone économique, ceux-ci ne vont qu'étirer un peu plus les pauvres habits de notre ville. En fait, à l'intérieur, le tissu s'en finit plus de craquer, laissant désormais apparaître des trous béants : commerces fermés, rues et places dans un état d'entretien lamentable, Musée de l'Art en Marche qui ne fait plus un seul pas, LP désert et si triste qu'il ferait passer les vieux sanatotia des Alpes pour des lieux de villégiature. Si on ajoute à cela, un Fab Lab aussi coûteux qu'inutile, des services techniques municipaux mal managés, un projet de réhabilitation du Moulin taillé pour n'accueillir qu'une population disposant d'un pouvoir d'achat très faible et une quatrième saison du spectacle Son et Lumières qui va laisser un trou budgétaire et des traces dans les équipes de bénévoles : le bilan des dix années de mandat de Jacques de Chabannes est lourd, très lourd. Bien entendu, tout cela vous ne pourrez pas le lire dans la pitoyable Mentagne, dont la plume continue à faire rougir les scribouillards de Pyongyang.
L'importance de la mobilisation des Gilets jaunes locaux a montré qu'il y avait ici une vraie souffrance sociale. A ce jour, aucune réponse n'a été apportée à ce malaise profond, mis à part d'avoir eu le toupet de faire de Louis Mandrin le porte-étendard de trois soirées estivales qui vont faire pleurer dans les chaumières tout un hiver et bien plus encore.
S. HUG
mardi 6 août 2019
Lapalisse en toile de fond d'une opérette de Francis Lopez.
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Quatre Jours à Paris, créée à Bobino le 22 février 1948, est la troisième opérette de Francis Lopez, après La Belle de Cadix et Andalousie. Avec cette œuvre, Francis Lopez (compositeur) et Raymond Vincy (auteur du livret) signent une sorte "vaudeville-opérette" dans lequel le livret, avec ses quiproquos, ses rebondissements incessants, a plus d'importance que la partition.
Quatre Jours à Paris se joue une année entière à Bobino puis est repris en 1960 à l'ABC. Une version cinématographique est adaptée en 1955 pour Luis Mariano, entouré de Roger Nicolas, Jeanne Sourza et Geneviève Kervine. Malgré la qualité de l’interprétation, le résultat ne fut guère convaincant. Il est à noter au passage que la séquence lapalissoise de Quatre jours à Paris fut transposée dans ce film en Provence, sans aucun doute plus radieuse pour le public parisien. Une adaptation pour la télévision fut réalisée en1978 et réunissant pour l'occasion une belle affiche : Georges Guétary, Eliane Varon, Michel Dunand, Katia Tchenko, Jacqueline Guy.
Quatre jours à Paris est aujourd"hui l’une des opérettes de Francis Lopez qui totalise chaque année le plus de représentations sur nos scènes de province.
L'intrigue vaudevilesque est simple :
Ferdinand est la coqueluche des clientes de l'institut de beauté "Hyacinthe de Paris". La plus empressée, Amparita, est la femme d'un riche brésilien, Bolivar. Avec la complicité de Hyacinthe, elle tente de séduire le jeune homme. Pendant ce temps, Ferdinand, qui ignore tout de ce petit complot, fait visiter la capitale à Gabrielle, une petite provinciale venue passer "quatre jours à Paris". À l'institut, Amparita, qui a attendu en vain sa proie, est furieuse. De retour, Ferdinand se moque bien des reproches qui lui sont adressés. Il cherche surtout le moyen de rejoindre Gabrielle repartie à la Palisse, dans l'Allier. Pour égarer les soupçons, il déclare qu'il est appelé d'urgence au chevet de sa vieille grand-mère. Un ami de Ferdinand finit par vendre la mèche et tous les protagonistes se retrouvent à La Palisse, dans l'auberge du papa de Gabrielle. Avec trois femmes amoureuses de lui (Ampira, Gabrielle et Simone, une maîtresse de longue date), Ferdinand, malgré son imagination, ne peut accumuler les mensonges bien longtemps... et Gabrielle met bientôt tout ce beau monde à la porte.
De retour à Paris, amoureux de Gabrielle, Ferdinand refuse de reprendre le travail. La brave Simone se dévoue... Elle fait venir Gabrielle dans la capitale et, après une ultime dispute, les amoureux se réconcilient juste avant que ne tombe le rideau.
S. HUG
vendredi 19 avril 2019
Un lieu central : le vieil hôpital de La Palisse
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La fondation de l'hospice de la Providence de La Palisse par Claude-Maximilien de La Guiche et sa femme, Suzanne de Longaunay, en 1656, s'inscrit dans un XVIIe siècle, le Siècle des Saints, marqué par un renouveau de la piété catholique. Le vieil hôtel-Dieu de la rue Notre-Dame étant devenu depuis bien longtemps totalement obsolète, cette fondation fut tout autant un acte de dévotion qu'un acte politique visant à apporter une réponse face à la montée du paupérisme rural. La nouvelle fondation fut grassement dotée : Claude-Maximilien de La Guiche accorda une rente annuelle de 300 livres, sa soeur, la Comtesse de Ventadour, donna la somme de 1 500 livres, à cela s'ajouta une rente annuelle de 39 quartes de seigle à prendre dans les greniers seigneuriaux, des droits d'usage dans les bois de la seigneurie, une dîme sur la paroisse de Servilly, la propriété de deux maisons et d'une chenevière situées dans La Palisse et une rente de 99 livres annuelles. Un terrain de six quartellées (environ 6 000 mètres carrés) fut acheté au faubourg de Paris pour "La closture du couvent qui sera par elles construit et à leurs frais comme aussy des bastiments nécessaires audit hospital, chapelle ou église, cimetière des pauvres religieuses, jardin, vergier et autres choses qui seront comprises dans ledit enclos." . L'acte de fondation prévoyait que les Augustines de Clermont devaient entretenir dans leur hospice de La Palisse deux lits pour les hommes et deux lits pour les femmes et en créer deux autres quatre années plus tard. L'établissement devait accueillir en priorité les "gens de La Palisse et autres terres du seigneur" et "on ne reçoit point d'incurables, ny gens attaqués de maladies pestilencielles ou de playes et maladies indécentes, ny à faire amputations de membres." Par ailleurs, les quatre premières religieuses furent tenues d'instruire gratuitement les filles de La Palisse et d'entretenir quatre enfants pauvres désignés par le seigneur de la ville. Ce même seigneur désignait un directeur devant administrer le temporel de l'établissement et présenter les comptes de recettes et dépenses, ainsi que les médecins et les chirurgiens chargés de visiter les malades. Enfin, chaque jour un chapelain (désservant également la chapelle Saint-Ligier du château) officiait dans la chapelle de l'hospice.
Pendant la période révolutionnaire, les biens et l'administration de l'hôpital furent sécularisés et placés sous la tutelle des premières municipalités qui se plaignaient déjà de la vétusté des bâtiments et du manque de moyens. Les Religieuses augustines firent leur retour sous la Restauration, la gestion de l'établissement fut alors confié à un Conseil d'administration composé d'élus municipaux, de notables locaux, d'un ou deux médecins lapalissois et du curé de la paroisse.
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L'hôpital de La Palisse peu avant la Grande Guerre. Désaffectée en 1922, le bâtiment abrita dès 1925 le premier cinéma de la ville, Le Palace, ainsi qu'un bistrot. La chapelle servit quant à elle pendant de longues années de salle de répétition à la société musicale.
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La tombe des dernières supérieures de l'Hôpital de La Palisse (cimetière municipal)
Juliette Roulleau (1837-1905), en religion soeur Euphémie, supérieure de l'hôpital de La Palisse de 1882 à sa mort.
Juliette Roulleau (1837-1905), en religion soeur Euphémie, supérieure de l'hôpital de La Palisse de 1882 à sa mort.
Vue sur l'abside de la chapelle de l'ancien hôpital. Cette chapelle, aujourd'hui désaffectée et fermée à la visite, possède un plan rectangulaire avec des voûtes d'arête, une abside en cul-de-four et elle est éclairée par deux fenêtres cintrées. La nef est divisée en trois petites travées par des arcs-doubleaux qui s'amortissent sur des consoles. Cette chapelle abrita pendant longtemps un mausolée renfermant le coeur de Claude-Maximilien de La Guiche, fondateur de l'hospice, mort à Moulins en 1659.
S. HUG
S. HUG
samedi 23 mars 2019
Une vieille proto-industrie lapalissoise
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Tout au long du XIXe siècle, La Palisse fut renommée pour ses fabriques de chaussures qui se concentraient place du Moulin (puis place de l'Industrie). L'histoire de cette proto-industrie (comprenez l'âge - XVIIIe-XIXe siècles - durant lequel l'atelier commença à se dégager lentement de l'artisanat en adoptant des méthodes plus productives) est difficile à raconter faute d'une masse de documents suffisante. De toutes ces "micro-fabriques" (pas plus de quatre ou cinq au demeurant), la fabrique LIGIER fut la dernière puisqu'elle fonctionna jusqu'à la veille de la Grande Guerre.
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La façade de la boutique Ligier au début du XXe siècle
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De nous jours, rien ne rappelle plus cette activité mise à part, à l'arrière de l'ancienne boutique Ligier, un édicule en saillie portant des baies "industrielles" destinées à laisser entrer la lumière du jour.
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S. HUG
HUGSTEPHANE@aol.com
lundi 11 février 2019
La vraie fausse coquille de La Monnoye
L'origine des Vérités de Lapalisse remonte au XVIIe siècle lorsque le l'académicien dijonais Bernard de La Monnoye (1641-1728) commit, d'après une tradition bien ancrée, une coquille en recopiant la fameuse chanson composée en 1525 par les soldats de Jacques II de Chabannes, en l'honneur de leur Maréchal tombé sur le champ de bataille de Pavie :
"Hélas, La Palice est mort Il est mort devant Pavie Hélas s'il n'était pas mort Il ferait encore envie."
La Monnoye transforma le dernier vers en :
"Il serait encore en vie."
Or, cette coquille n'était en rien fortuite, elle participa à la création d'un texte, intitulé Monsieur de La Galisse, devant illustrer le "genre niais" dans un recueil d'oeuvres en prose et de poésies publié en 1716. Les Vérités de Lapalisse sont donc nées d'un exercice de style purement académique à une époque où les jeux de mots caractérisait l'honnête homme du grand siècle.
Bernard de La Monnoye fut l'un des plus bels esprits dijonais du XVIIe siècle. Avocat, il fréquenta avec succès les salons de la capitale parlementaire de la Bourgogne. Composant des poésies et surtout des Noëls en bourguignon, il fut élu à l'Académie française en 1713.
S. HUG
samedi 19 janvier 2019
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