samedi 29 février 2020

Chronique du haut de la palissade : l'oubli du peuple

Non content de ne pas avoir d'idées pour sa ville, voici que Jacques de Chabannes s'est amusé à construire, ce qu'il conviendrait ailleurs d'appeler un programme électoral, à partir de ce qu'il y a de moins bon. En effet, la quasi totalité de ses promesses sont puisées dans un rapport de fin d'études élaboré, sur commande, par un petit groupe d'étudiantes en architecture de l"Ecole Supérieure de Marne-la-Vallée. Ce travail est disponible en ligne sur le site de cette Ecole. Il s'agit en fait d'un "document-fiction" tablant sur une hypothétique augmentation du nombre des cadres à Lapalisse. La réhabilitation de la friche Charondière est une franche utopie quant à la reconquête des logements vacants, elle est soumise à la demande et non à l'offre. Et que dire de l'idée de construire un Foyer de Jeunes Travailleurs qui ne ferait que court-circuiter ce processus de réhabilitation du bâti.... Par ailleurs, cette étude ne repose sur aucune source statistique sérieuse et ignore la longue durée. Je doute qu'un tel dossier suffise à obtenir des subventions publiques tant son amateurisme est évident. Mais le plus dramatique n'est pas là. Jacques de Chabannes s'apprête à commettre une erreur historique en ce qui concerne l'avenir de Lapalisse : il a tout simplement fait le choix de se couper du peuple et de ne plus s'occuper de lui. N'oublions pas que les couches populaires représentent près de 75 % de la population locale (retraités, salariés, ouvriers et chômeurs) face à un groupe social que l'on cherche à privilégier et dont les composantes ne représentent même pas 10 % des Lapalissois. 

Le calcul politique est clair : la crise des Gilets Jaunes va se traduire dans quelques semaines par une forte abstention locale, le Maire de Lapalisse cherche donc à élargir sa base électorale sur sa Droite. Quelques pisse-froids vont donc faire office d'hommes et de femmes d'ouverture, alors que la l'ignoble mâchoire radicale s'est déjà refermée sur eux.

mercredi 19 février 2020

Dernière Minute : l'allée des Géants massacrée (Saint-Nicolas-des-Biefs - Blettery)

Avant (photo prise en haut du chemin)
Désormais... (photo prise en bas du chemin)

Pour les amoureux de la Montagne bourbonnaise, dont je fais partie, cet abattage est une connerie. Pour l'historien ou le géographe, il s'agit plutôt d'un conflit d'intérêts entre espace vécu et espace perçu. Bien entendu, cette coupe forestière relève du droit privé et personne n'a rien à redire sur cela. Cependant, cette affaire, et l'émotion qu'elle suscite, illustre à merveille le fait que la Montagne bourbonnaise est en pleine mutation. Le développement du tourisme vert a conduit à regarder et à parcourir cet espace d'une façon nouvelle et cela entre parfois en collision avec les usages ruraux traditionnels. La protection juridique des lieux désormais reconnus comme remarquables avance beaucoup moins vite que notre sensibilité. Si une chose en revanche galope, ce sont les réseaux sociaux. La notoriété de l'Allée des Géants en est la preuve. Il y a trente ans, personne ne parlait de ce chemin. Il y a encore vingt ans, même silence. En fait, cet endroit pittoresque a commencé à être connu par le biais de clichés publiés sur les premiers réseaux sociaux il y a à peine dix ans. Preuve également que la notion d'identité culturelle est en constante construction même en Montagne bourbonnaise. 

A lire pour aller plus loin sur la notion d'identité de la Montagne bourbonnaise 

samedi 8 février 2020

Chronique du haut de la palissade : le révélateur des chèques K'DO

On a beau dire que l'opération des chèques K'DO fut un succès qui donne de l'espoir à notre ville, une fois de plus, la vérité est ailleurs. Certes, de prime abord, cette opération est intéressante et le résultat économique pas si navrant que cela pour la bonne et simple raison qu'elle n'a presque rien coûtée. En fait, l'échec est à rechercher dans l'étroitesse de son rendement et de sa réflexion. Une fois de plus, Lapalisse aurait pu mieux faire et surtout différemment. Lancée il y a encore deux ans, cette opération (dont la philosophie était déjà connue à l'époque) aurait été plus efficace en tenant compte d'une variété de commerces alors plus grande et surtout d'un niveau de trésorerie un peu plus élevé qui aurait permis de se montrer plus réactif face aux consommateurs.
De plus, deux erreurs magistrales ont été commises dans la conception de ce projet. Tout d'abord, la parité des chèques, de un pour un, n'encourage nullement la consommation locale. On le sait, la zone de chalandise lapalissosie s'est considérablement appauvrie en quelques années et voici qu'on lui demande de faire l'impossible pour sauver le commerce de proximité. Seconde remarque, aucune étude préalable n'a été lancée auprès des consommateurs locaux afin de savoir ce qu'ils attendent réellement de leurs commerces et de leurs commerçants. Nous sommes tout d'accord, il est nécessaire que les Lapalissois repoussent les portes des boutiques des bords de Besbre, mais il faut encourager ce "patriotisme local", il ne faut pas simplement demander aux gens de faire plus avec moins. 
La clé, comme je l'ai déjà écrit, réside dans la mutualisation des moyens au niveau du monde commercial lapalissois. Cet échec est aussi celui de la Communauté de Communes et de la municipalité qui sont incapables depuis près de douze annnées de créer les conditions nécessaires au développement d'une croissance économique locale. 

S. HUG