lundi 28 février 2011

Le trésor des Goyard (Bert - Marseigne) XVIIe-XVIIIe siècles

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Sur six générations, de 1611 à 1780 (Blaise circa 1580-1643, Philibert Goyard 1621-1672, François 1648-1694, Joseph 1673-1710, Jacques 1706-1767 et enfin Jean-Joseph 1743-1825), les Goyards "bourgeois-laboureurs" des paroisses de Bert et de Marseigne (Trézelles) ont tenu un remarquable livre de raison (*). Conservé aux Archives départementales de l'Allier sous les cotes E 1038 et 1041, ce document (234 folios séparés en quatre cahiers) s'apparente à une concretion mémorielle, patiemment empilée par cette dynastie de "coqs de village" (heureuse formule forgée dans les années 1930 et portée sur les fonts baptismaux par le médiéviste Marc Bloch, père de l'histoire rurale française). Au fil des feuillets se trouvent rassemblées pêle-mêle des notes touchant la cellule familiale et son patrimoine (baptêmes, mariages, sépultures, maladies, contrats notariaux...), des recettes de remèdes ou d'onguents dignes des plus sombres grimoires (recepte por faire onguant por le mal de jambe ou coupeure, recepte por estancher le sang quandt on seigne pour les nertz...), des relevés de mercuriales (évolutions du prix des céréales sur les marchés de La Palisse et du Donjon), la narration de faits météorologiques marquants (orages dévastateurs, froid intense, sécheresse, grêle quasi biblique...), mais aussi des lignes relatives à l'état du royaume et aux relations internationales. Le livre de raison des Goyard est une bénédiction pour l'historien lui permettant de naviguer du local au global, du vécu au perçu, du profane au sacré, du réel à l'imaginaire.
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(*) - Il existe deux autres sources bourbonnaises comparables : le livre d'Antoine Dorat (79 feuillets courant de 1620 à 1654 - cote E 793) et le livre des Morel, bourgeois de Vouroux puis de Saint-Gérand-le-Puy (15 feuillets couvrant une période allant de 1520 à 1633 - fonds des archives communales de Montaigu-le-Blin déposées aux Archives départementales).
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S. HUG

mardi 15 février 2011

Auguste Bletterie : un érudit en politique.

Propriétaire du château de Bellefaix, situé à Saint-Christophe, Auguste Bletterie était l’arrière-petit-neveu du conventionnel Forestier. Maire de Saint-Christophe à partir de 1881, Bletterie fut élu conseil général du canton de Lapalisse en 1886 sous l’étiquette radicale et le demeura jusqu’à sa mort en 1906. Alors qu’il aurait dû être investi par son parti comme candidat pour les élections législatives de 1906 dans la circonscription de Lapalisse, une sombre manœuvre de congrès l’écarta. Malgré tout, au soir du premier tour, beaucoup de votes spontanés se portèrent sur son nom, prouvant de la sorte la force de ses réseaux. Auguste Bletterie fut également l’auteur de quelques études historiques : Monographie de Saint-Christophe, Isserpent, Saint-Etienne-de-Vicq et Billezois, Cusset, 1889, Saint-Etienne-de-Vicq, notice historique, Cusset, 1890, Les châteaux du Chaussin et de Montperroux, notice historique, Lapalisse, 1897 et Souvenirs d’Afrique, Le 9e régiment des mobiles de l’Allier, Lapalisse, 1900.


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S. HUG