mardi 20 février 2018

1537 : Benvenuto Cellini victime de brigandage au Pays de Lapalisse


Dans la pittoresque vallée de l’Andan, se trouve le Pont romain de la Vallée à Droiturier. En ce lieu, secret et étrange où j’aime parfois m’aventurer, la vue de ce vieux pont m’évoque immanquablement ce que furent, au XVIe siècle, les aventures rocambolesques arrivées à un génie de la Renaissance italienne, dont on vient précisemment cette année, de rééditer les Mémoires : un CLASSIQUE et un ENCHANTEMENT (1).

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Fabuleuse fut la destinée de Benvenuto Cellini (1500-1571), sculpteur et maîte-orfèvre à Florence où il travailla pour la Cour des Médicis. Très jeune, il sculpta, cisela, fondit le plomb, le bronze, l’or et l’argent pour les Grands de son temps avec une telle dextérité et une telle maîtrise qu’il devint un artiste d’une dimension véritablement incontournable. Ce troublion des Arts, véritable électron libre, connut une vie agitée, parfois scandaleuse. Il fit toujours un point d’honneur de conserver sa liberté de création au risque parfois de perdre la protection de puissants mécènes. Soumis à la faveur des Princes qui lui commandèrent de purs chefs d’œuvres, Benvenuto Cellini devint surtout célèbre au soir de sa vie et dicta

à 59 ans l’invraisemblable cours deLe célèbre artiste italien Benvenuto Cellini (1500-1571) évoqua, d'une manière très laconique, quelques mésaventures survenues près de La Palisse lors de son premier voyage en France effectué en 1537 alors qu'il reliait Paris à Genève :
  « A Lyon, je me reposai quatre jours et m’amusai beaucoup avec quelques amis. On me remboursa les dépenses que j’avais faites pour Busbacca, puis je pris le chemin de Paris. Ce voyage fut agréable, mise à part une tentative d’assassinat à La Palisse par une bande d’aventuriers auxquels nous échappâmes héroïquement. Plus aucune anichroche jusqu’à Paris où nous arrivâmes sains et saufs, toujours dans les rires et les chansons. » (Mémoires de Benvenutto Cellini, livre I, chapitre XCVII)
Reprenant cet épisode, Roger de Quirielle, érudit lapalissois de la fin du XIXe siècle, situa l'événement dans les Bois de la Vallée. Rien ne prouve que l'attaque se soit précisément déroulée à cet endroit, mais le choix de ce lieu montre bien que dans la mémoire collective la vallée de l'Andan était demeurée un territoire de brigandage :

  « Dans le temps où Benvenuto Cellini vint en France, mandé par François Ier qui lui confia certains embellissements du château de Fontainebleau, le célèbre artiste florentin passa par La Palice. Si nous nous rapportons à ses Mémoires, Benvenuto Cellini conserva un fort désagréable souvenir de notre pays. Il raconte en effet qu’il y fut attaqué et eut toutes les peines du monde à se garantir et à sauver ses bagages. L’aventure, si elle est vraie, dut se produire aux abords de La Palice, du côté des Bois et du Pont de la Vallée, endroit des plus sauvages et qui se prêtait fort bien aux exploits des écumeurs de grands chemins. » (Roger de Quirielle, Notice sur l'histoire de La Palice, Lapalisse, 1884)

S. HUG