jeudi 24 mars 2011

Info Trente : le journal des Pays de lapalisse - Jaligny - Le Donjon

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Créée en 1989 dans le cadre du second Contrat de Pays unissant les cantons de Lapalisse, Jaligny et du Donjon, la revue trimestrielle Info Trente vécut pendant 54 livraisons jusqu'à la fin de l'année 2003. Animée par deux anciens instituteurs, élus au conseil municipal de Lapalisse, Albert Auscule (1921-2007) et Henri Gibouret (1924-2007), Info Trente fut un fantastique lien entre les populations de ces trois cantons.


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S. HUG


mercredi 23 mars 2011

COLLECTION VISAGES DU BOURBONNAIS - L'épopée des Ducs de Bourbon

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Le Bourbonnais est la seule province de France à reposer entièrement sur une construction politique édifiée au temps de la féodalité, c’est-à-dire entre le Xe et le XVe siècle. Le berceau de la dynastie des Bourbon se situe au nord de l’actuel Bourbonnais, dans la région de Souvigny, aux confins de l’Auvergne, de l’Autunois et du Berry. Cette situation marginale favorisa l’expansion des sires de Bourbon. Autour de 915, un nommé Aimard, sans doute viguier (= sergent) de Deneuvre pour le Comte d’Auvergne fit don à l’abbaye de Cluny d’une villa (= exploitation agricole) à Souvigny. (ci-dessus : ruines du château du Bourbon-L'Archambault au début du XXe siècle)

A la fin du XIe siècle, les sires de Bourbon devinrent les avoués (= protecteurs temporels) du prieuré de Souvigny (photo ci-contre de l'église Saint-Marc) qui les soutint spirituellement et financièrement dans leur expansion territoriale. La puissance clunisienne se montra d’ailleurs extrêmement bienveillante vis-à-vis de la politique féodale des sires de Bourbon. Autour de 953, les sires de Bourbon prirent possession du château de Bourbon (actuel Bourbon-l’Archambault). L’affaiblissement politique des Comtes de Bourges et des Comtes de Nevers permit à la dynastie bourbonnienne de s’étendre au cours du XIe siècle à partir de l’axe Souvigny-Bourbon. L’alliance avec la dynastie capétienne devint une réalité à la fin du XIe siècle et en 1120, Archambaud VII épousa la belle-sœur du roi, Agnès de Savoie. Dès lors, les sires de Bourbon furent de fidèles vassaux des rois de France et entreprirent de s’étendre vers le sud, en direction de l’Auvergne, afin de créer une marche face aux Plantagenêts. De 1198 à 1213, Gui de Dampierre, un seigneur champenois qui avait épousé Mahaud, la petite-fille d’Archambaud VII, fit la conquête de l’Auvergne au nom du roi. Pour le récompenser, Philippe Auguste lui donna en 1202 l’importante seigneurie de Montluçon. Au cours du XIIIe siècle, les Bourbon prirent pied sur la rive droite de l’Allier en prenant possession de Varennes, de Billy et de Lapalisse. En 1276, l’héritière des terres des Bourbon, Béatrice, épousa Robert de Clermont, sixième fils de Saint Louis. Robert apporta avec lui son comté de Clermont en Beauvaisis et resserra encore un peu plus les liens unissant les Bourbon aux Capétiens. Les Bourbon étaient désormais des pièces maîtresses sur l’échiquier politique du royaume. Les deux successeurs de Robert de Clermont et de Béatrix, Louis Ier et Pierre Ier servirent fidèlement les intérêts du roi et, en 1327, Charles IV érigea en duché la vieille baronnie de Bourbon. Le principat du duc Louis II (1356-1410) fut l’un des plus importants tant au niveau territorial qu’en termes d’organisation administrative. Pourtant, tout avait plutôt mal débuté. Retenu otage à Londres entre 1360 et 1366, afin de garantir la bonne exécution du Traité de Brétigny, Louis II dut à son retour libérer son duché des bandes de routiers et d’Anglais qui occupaient encore une douzaine de places-fortes. Grâce à son mariage en 1371 avec Anne Dauphine (= du Dauphiné d’Auvergne dont la petite capitale historique est la ville de Billom), Louis II put rattacher à son duché la châtellenie de Thiers. L’année suivante, le Forez rendra dans le giron des Bourbon, acheta la Combraille, mit la main sur la ville de Vichy et rattacha enfin en 1400 le Beaujolais à sa construction princière. Afin de centraliser l’administration de ses terres, Louis II créa en 1374, une Chambre des Comptes ducale.


Lors de la rivalité entre la France delphinale et les territoires bourguignons (1410-1435), les Bourbon, tout en soutenant les intérêts du dauphin (= futur Charles VII), choisirent d’adopter une attitude prudente. Cette politique fut finalement récompensée car en 1425 l’Auvergne fut rattachée aux possessions des Bourbon. En 1440, le duc Charles Ier participa à la Praguerie, une rébellion des grands feudataires du royaume contre le centralisme monarchique. En quelques semaines, les troupes royales prirent tout le sud du Bourbonnais et conduisirent le duc à signer la Paix de Cusset. En 1465, le duc Jean II se lança à son tour dans un nouvel épisode de révolte connu sous le nom de Ligue du Bien Public. A Jean II, succéda son frère Pierre II (1488-1503) qui fit recueillir les coutumes juridiques du Bourbonnais et les fit rédiger (1500). Sous Jean II et Pierre II, la cour ducale de Moulins fut l’un des centres culturels les plus en vue du royaume. A la mort du duc, l’héritage des Bourbon revint à Suzanne, fille unique de Pierre II et d’Anne de France. En 1505, Suzanne de Bourbon épousa son cousin, Charles de Bourbon-Montpensier. (ci-dessus : détail d'une huile sur bois de Jean Hey (généralement identifié comme étant le fameux Maître de Moulins), Pierre II de Bourbon présenté par Saint Pierre, 1492, Musée du Louvre)

Lorsque Suzanne de Bourbon mourut en 1521, l’administration royale de François Ier, poussée par sa mère Louise de Savoie (la littérature romantique en fit d’ailleurs une amoureuse éconduite du beau Connétable), lança une offensive juridique afin de récupérer une partie des possessions de la défunte duchesse. En 1523, un arrêté du Parlement de Paris mit sous séquestre tous les domaines en litige. Cette décision précipita l’issue du conflit. Le 7 septembre 1523, le Connétable de Bourbon quitta ses terres et s’enfuit à Besançon où il se mit au service de l’Empereur, le rival du roi de France. Le duc Charles III fut tué lors du siège de Rome en 1527, ses terres furent définitivement confisquées la même année et rattachées à la Couronne en 1531. (ci-dessus : Portrait du Connétable de Bourbon, gravure du XVIe siècle, anonyme, BNF).
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S. HUG

mercredi 16 mars 2011

Une histoire du zinc - e-interview de Noëlie Morlat, figure de l'ancien Hôtel du Commerce à Isserpent.


L’évolution des consommations prises au comptoir au cours du XXe siècle est un thème encore inexploré par les historiens. La question peut sembler au premier abord anodine et pourtant l’enjeu est de taille. Tout en conservant la trace de ces petits riens qui peuplent notre vie quotidienne et qui donnent de l’épaisseur à l’homme historique, s’intéresser aux alcools, liqueurs et autres digestifs, c’est également prendre la mesure de la vitesse à laquelle la modernité a envahi cet espace de communion sociale que constitue le bistrot. Grâce à l’une des plus fidèles lectrices de Palicia, Noëlie Morlat, figure de l’Hôtel du commerce à Isserpent, plongeons-nous dans cette histoire des zincs d’hier.


Pouvez-vous nous parler de l’origine de votre établissement et de son évolution ?


La maison achetée par mes parents en 1922 datait de 1841-1842. Elle avait été construite par un fils Berthelot sur un terrain acheté par sa famille le 21 messidor de l’an IV avec d’autres biens nationaux comme bien domanial de la République. Ce premier cabaret, avec musique et jeux, était composé d’une grande pièce avec une grande cheminée, à côté, une petite pièce qui devait servir de chambre, un escalier en pierre de Volvic donnait accès à une grande salle qui occupait tout le premier étage. Quelques années après, le propriétaire de l'époque ajouta tout à côté une écurie avec remise et quatre chambres à l’étage ce qui lui permettait de loger les voyageurs et leurs chevaux. Le cabaret Berthelot fut démoli en 1933 et un nouveau bâtiment fut alors construit par mes parents. A cette époque, il y avait quatre cafés-auberges à Isserpent. Le Comité des Fêtes, très actif, décida de donner un nom à chacun : l'Hôtel de la Poste (Moussière), l'Hôtel du Nord (Clair), Le Central Hôtel (Gay) et l'Hôtel du Commerce (Morlat).

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Mariage de Marcel et Madelaine GAY en 1935 devant l'Hotel du Commerce à Isserpent. Le couple tint le Central Hotel (actuel garage Magnet) pendant 2 ans avant de partir à PARIS. "Le petit café où nous avons vécu cette courte période était animé par de folles parties de misti qui était un jeu d'argent déjà à l'époque où le tiercé n'existait pas ." (souvenirs de Madeleine GAY). Jean GAY, boulanger, frère du marié et futur maire d'Isserpent est au second rang en partant du haut avec sa fille Huguette sur le bras. Le petit garçon tout au bout à droite du premier rang est Jean MORLAT (frère de Noelie MORLAT) qui continua à improviser pour gerer l'entreprise avec ses deux soeurs.Aujourd'hui, ses deux fils et ses deux belle-filles continuent d'être à l'écoute des clients


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Mon père a toujours suivi les évolutions économiques du temps. En plus du commerce traditionnel des grains, du charbon et du vin, il fut ainsi l’un des premiers a vendre de l’essence à Isserpent. Les bistrots furent les pionniers des stations-services. Pendant l’Occupation, du fait des restrictions et des rationnements, mon père réorienta une partie de ses activités autour du commerce du bois et du transport public, il effectuait ses livraisons avec un camion fonctionnant grâce à un gazobois. Nous avons arrêté l'hotel-restaurant dans les années 60 afin de mieux continuer à répondre aux évolutions des besoins de la clientèle rurale. Il fallait arracher les haies et les arbres et faire de la culture. On nous promettait des beefsteaks de pétrole... mais l'élevage est revenu. Il avait fallu improviser pour faire face à cette avalanche de céréales humides - nom générique qui regroupait le maïs grain, le tournesol et le colza - (transport avec multibennes, séchage et stockage) et aussi les livraisons de fuel. Ma mère était une fine cuisinière : son fond de sauce, cétait sacré, elle ne le laissait jamais faire par quelqu'un d'autre. Il fallait que carottes, oignons, os de veau soient saisis à vive température juste avant de brûler. Après une lente et longue cuisson, truffes, morilles, madère, cognac, crème et jus de veau, apportaient leur summum. Pendant quarante ans, la clientèle du restaurant-hôtel avait été très variée : des représentants, des instituteurs, des médecins remplaçants, des charretiers, des gens du bâtiment, etc... Il fallait tenir un registre des voyageurs épluché frequemment par les gendarmes et qui fut supprimé plus tard par Giscard pendant sa présidence. Nous accueillions également des banquets de conscrits, d’anciens combattants, des noces, mais aussi des sorties d’enterrements et de services de quarantaines et de bout de l'An. Devant l’affluence des grands jours, il fallait déplacer notre colossal billard russe qui trônait au milieu de la salle du restaurant.


Quelles étaient les boissons reines durant l’Entre-deux-guerres ?

A ma naissance, en 1925, tout existait déjà en vins, liqueurs et spiritueux et cela depuis le XIXe siècle, sauf le Pernod 40° qui avait remplacé l’absinthe interdite au début du siècle dernier. Le mélé-cass (vin blanc cassis), l’ancêtre du Kir, la chopine de vin rouge, la gnole étaient le quotidien des habitués. Le pernod occupait une grande place (tomate avec de la grenadine et perroquet avec de la menthe). La bière en été, seulement en canette de 50 cl avec capsule à partir de l’installation de la Meuse à Moulins. Mais aussi de la limonade (Saint Alban notamment) des panachés et des diabolos, sans oublier l’eau de Vichy (Vichy-Fraise) et le blanc limé, très à la mode à l'époque. En hiver : café, grog et vin chaud. A l’époque, le Champagne était plus servi que le mousseux, dans des coupes et non dans des flûtes.


Quelles étaient les boissons les plus prisées par la gente féminine dans les années 30-40 ?

Le petit Quina servi dans un verre spécial, genre verre à Bordeaux. En fait, c'était un vin naturel sucré. Il y avait aussi le Frontignan, le Madère, le Picardan, le Malaga, le Muscat, le Porto (très à la mode dans les années 60), le Cherry brandy.

Quelles furent les boissons nouvelles arrivées après 1945 ? Comment furent-elles introduites ?

Après s'être contenté le plus souvent de sirops de citron et de cassis pendant le Guerre, tout le monde se jetta sur les nouveautés. L'arrivée des Américains en France, le retour des prisonniers après cinq années de captivité dans différents pays d'Europe, puis l'occupation par les troupes françaises de certaines zones libérées du centre de l'Europe furent autant de facteurs qui ont encouragé les changements. Le Coca-Cola explosa, la consommation de la bière se généralisa à toute l'année et non plus uniquement lors de la période estivale, le wisky, la wodka (avec un glaçon), le ¼ Perrier connut un gros succès et différents sodas (Vivor, Pschitt, Orangina), la gamme Pampryl qui eut l’originalité d’offrir aux consommateurs des jus de fruits non gazeux (une révolution pour l’époque). On commença à proposer à notre clientèle du jus de fruit déshydraté de la marque RIO que l’on préparait à la demande. L’arrivée également de digestifs au goût anisé, aromatisés au cacao, mais aussi à la Suze. Les représentants insistaient sur certains produits. Je me souviens en particulier du Berger « Midi, 7 heures, l’heure du Berger » mais cela n’a pas pris. Ricard fut concurrencé par Pastis 51, mais Ricard était déjà le ROI du comptoir. Pour faire connaître les produits, les représentants accrochaient des petits cadres publicitaires à l’intérieur et à l’extérieur.

Existait-il des boissons plus « aristocratiques » que consommaient volontiers les notables afin de marquer leur statut social ?

Peut-être le Vermouth-cassis et la suze-citron, deux boissons à base de gentiane, arrosées avec un siphon d’eau de Seltz.


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S. HUG


mardi 15 mars 2011

Jean-Pierre Pophillat, maître de la couleur et de la lumière, originaire de Lapalisse

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Jean-Pierre Pophillat est le fleuriste de l'art. Mieux il en est l'horticulteur,car son paysage idéal est issu de la corne d'abondance des fruits de la terre. Il va de la beauté des fleurs multicolores à la douce saveur d'une poire bien mûre. Il est poète des choses simples de la vie. Pophillat qui a vu le jour un 29 août,en a gardé dans ses grands yeux clairs, toute la lourde lumière de l'été dont il continue de nous éclairer. (Christian GERMARK, Arts Actualités Magazine, Février 1994)



Si Jean-Pierre Pophillat vit le jour à la clinique de La Pergola à Vichy en août 1937, il n’en est pas moins Lapalissois puisqu’il vécut dans notre ville jusqu’à l’âge de 9 ans. Son grand-père maternel, Joseph Desfourniaux, tenait la pharmacie familiale, située rue du Commerce (future pharmacie Dubuis pour les Lapalissois), secondé en cela par le père du jeune Jean-Pierre. Quant à sa mère, elle était professeur de piano et forma de nombreuses élèves dans la région lapalissoise. En 1946, la famille Pophillat s’installa au Raincy, dans la banlieue parisienne, où elle ouvrit une herboristerie. Durant toute sa jeunesse, Jean-Pierre Pophillat revint régulièrement à Lapalisse où il garda de nombreux amis. Jean-Pierre Pophillat entra à l’Ecole des Beaux-arts de Paris en 1957 et fut admis dans l’atelier de Chapelain-Midy. Il exposa dès 1959 au salon de la jeune peinture et au Salon d’automne en 1962. En 1963, il réalisa quatre importantes décorations pour le Paquebot France. En 1964, il obtint le Prix de la Casa Velasquez à Madrid où il séjourna jusqu’en 1966. En 1968, il participa à une exposition collective à Dallas, puis en 1973 à Cracovie et Varsovie, en 1975 au Musée de l’Ermitage à Saint-Petersbourg, en 1979 à Dakar, en 1984 à Chicago, en 1985 à New-York. Mais ce fut surtout au Japon que la carrière de Pophillat prit son envol à partir du début des années 1970 : pas moins d’une dizaine d’expositions au pays du Soleil Levant en l’espace de vingt-cinq ans. A partir du milieu des années 1980, Jean-Pierre Pophillat décida de partager son temps entre Paris et la Côte d’Azur en s’installant une partie de l’année à Villefranche-sur-Mer, puis à Cannes pour vivre au cœur de cette lumière et de ces couleurs qui constituent l’essence même de son travail d’artiste.




















A visiter également le site de Jean-Pierre Pophillat : http://jeanpierre.pophilat.free.fr/



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Tous mes remerciements à Jean-Pierre Pophillat pour les crédits de publication de ses oeuvres.



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S.HUG



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lundi 7 mars 2011

L'entreprise Grenier (Périgny) : de l'enclume à la carrosserie sur mesure

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L’histoire des entreprises est encore cantonnée en France à l’évocation des success story de quelques self-made man qui, partis de rien, ont réussi à bâtir des multinationales qui font aujourd’hui rayonner notre pays dans le monde entier. Alors que depuis plus de quinze ans nous sommes en proie à une puissante désindustrialisation, il serait temps de se pencher sur l’histoire de nos PME afin d’y rechercher les ressorts de l’esprit d’entreprise qui animait hier encore notre nation. Le plus fascinant pour l’historien est sans aucun doute de percevoir la faculté d’adaptation dont firent preuve ces Petites Entreprises face aux évolutions techniques, mais aussi face à celles liées aux mutations du marché. Retour sur l’histoire de l’entreprise Grenier de Périgny qui, entre les années 1920 et les années 1970, passa du charronnage à la carrosserie spécialisée.
Dans les années 1920, M. Grenier possédait un atelier de charron-forgeron dans le bourg, au bord de la Route bleue. Pour répondre aux besoins de sa clientèle rurale, il se mit à fabriquer des remorques adaptées au transport du bétail qu’il présentait dans les foires de la région. A la Libération, l’atelier passa de la remorque attelée à la bétaillère.




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Dans les années 1950, les deux fils de M. Grenier, Gaston et Antoine, se lancèrent dans la fabrication de caravanes de camping (deux roues ou quatre roues) réalisées en ossature métallique habillées de contreplaqué, avec une charge utile de 400 kilos à quatre tonnes. La clientèle foraine fut immédiatement séduite par les modèles proposés et, de fil en aiguille, en 1963, les frères Grenier commencèrent à réaliser des attractions sur remorques : auto-tamponnantes, salles de jeux, remorques-boutiques de confiseries, stands de tir… En 1988, à la disparition de son frère Gaston, Antoine décida de passer la main à l’un de ses ouvriers, André Perret, qui fit vivre l’atelier jusqu’en 1995.









Photos : en haut, vue et première publicité des remorques Grenier dans les années 30, au centre, vue de la première caravane Grenier construite dans les années 1950, en bas, trois vues des ateliers Grenier dans les années 1980.
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Remerciements à M. Antoine Grenier et à M. Jean-Jacques Bayle, historien de Périgny.
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S. HUG

HUGSTEPHANE@aol.com