vendredi 25 juillet 2008

Histoire des rues et des places de Lapalisse - Chapitre III : la rue Nationale (avenue Roosevelt)


L'avenue Roosevelt (rue Nationale jusqu'en 1945) est devenue à partir de la Belle Epoque, l'artère noble de notre ville. Structurée le long de la route de Paris à lyon, cette rue fut encadrée jusque dans les années 1970 par une succession ininterrompue d'hôtels, de cafés, de magasins et de commerces de tout genre, constituant ainsi la véritable "vitrine urbaine" de Lapalisse. Au point de vue social, alors que la partie basse de la rue Nationale (du pont au carrefour de l'avenue de la Gare) fut longtemps colonisée par une petite bourgeoise commerçante et artisanale qui peupla d'ailleurs le Conseil municipal jusque dans les années 1950, la partie haute (appelée également le quartier des canaux au XIXe siècle en raison d'un sol particulièrement humide) était nettement plus populaire.


La rue Nationale à la Belle Epoque















La rue Nationale dans l'Entre-deux-guerres







L'avenue Roosevelt dans les années 1950-1960







Si l'avenue Roosevelt demeure de nos jours l'artère la plus vivante de Lapalisse, la mise en service de la déviation de la Nationale 7 en octobre 2006 posa la triple problématique de sa requalification, de sa réhabilitation et de son réhabillage urbain. Ce dossier se retrouva même au coeur des débats qui animèrent les dernières élections municipales, donnant d'ailleurs au passage un peu de relief au programme bien timide de la liste De Chabannes. En mai dernier, le tout nouveau Conseil municipal de Jacques de Chabannes annula l'avant-projet de réhabilitation de la Nationale 7 dans sa traversée de Lapalisse, imprimant ainsi sa volonté de tout remettre à plat en se nourrissant des fruits d'une reflexion collective à venir. Il n'empêche qu'au-delà du simple "écran politique", la réalisation d'un tel projet repose sur la mise en oeuvre de cahiers des charges élaborés par des agences d'urbanisme qui n'offrent finalement aux collectivités locales qu'une gamme très limitée de scénarii conceptuels. Il y a donc fort à parier que le projet final, le jour où il se réalisera, ressemblera comme deux gouttes d'eau à celui de 2006...


S. HUG


jeudi 17 juillet 2008

Histoire des rues et des places de Lapalisse - Chapitre II : la Place de l'Industrie (actuelle Place Charles Becaud)


L'actuelle Place Charles Becaud (résistant déporté et ancien maire de Lapalisse de 1945 à 1953), située entre le château et la rive droite de la Besbre, est sans nul doute l'un des lieux de notre ville qui changea le plus de physionomie durant les trois derniers siècles.

Héritière d'une placette qui dut exister dès l'époque médiévale tout contre la poterne qui donnait accès au pont jeté sur la Besbre, cette place ne cessa d'être agrandie entre le milieu du XVIIIe siècle et les années 1970.


En 1759, acte un, la poterne fut détruite libérant ainsi de l'espace dans le quartier industrieux du Vernay (étymologiquement, lieu humide planté d'aulnes) où se cotoyaient boucheries, moulins banaux et tanneries.

1849, acte deux, la vieille halle seigneuriale, désaffectée depuis la mise en service, en 1837, de la Grenette, fut abattue afin de laisser place au tout nouveau tracé de la route de Paris à Lyon. Cet espace, baptisé Place de l'Industrie dans les années 1880 ne perdit aucunement sa vocation centrale dans notre ville et devint même, au fil du temps, le nombril de la petite bourgeoisie lapalissoise. Ainsi, cette place, alors très active et commerçante, fournit dans les années 1890-1910, pas moins de quatre maires à notre ville (Félix Lavenat, Louis Morel, Louis Ligier et le Docteur Baudon).


La Place de l'Industrie dans les années 1900


Enfin, en 1977, acte trois, le vieil immeuble situé dans l'angle sud-ouest de la place (l'ancien café Morel) fut rasé dans le but de rendre plus fluide la circulation routière de la Nationale 7.



Devenue Place Staline à la Libération, cette place prit le nom de Charles Bécaud à la fin des années 1950.


Si depuis peu la déviation de la Nationale 7 a apporté à cet espace une indénable sérénité, beaucoup de rideaux de fer de l'ancienne Place Staline sont définitivement clos. Tout comme la rue du Commerce qui a fait l'objet d'un article la semaine dernière, la Place Charles Bécaud mériterait d'être repensée dans sa globalité. Formulons le voeu que l'idée lancée en 2006 par le regretté Bernard le Provost, maire de l'époque, de faire de ce lieu un village d'artistes devant occupant une grande partie des cellules commerciales abandonnées, puisse voir le jour à brève échéance. De toute façon, la réinvention d'une vie autour de cette place passe par la création d'une nouvelle identité.


S. HUG

lundi 7 juillet 2008

Histoire des rues et des places de Lapalisse - chapitre I - la rue du Commerce



La rue des Juifs dans le premier tiers du XIXe siècle


La rue du Commerce est avec la rue de la Liberté (ancienne rue Notre-dame) la plus ancienne artère du coeur historique de notre ville. Structurée le long du tracé intra-muros de l'ancien chemin de Paris à Lyon, elle fut dénommée rue des Juifs jusqu'à la fin des années 1880. Cette appelation "rue des Juifs" demeure d'ailleurs une enigme historique car, bien que la présence juive à l'époque médiévale en Auvergne et Bourbonnais fit l'objet de recherches universitaires, aucune source archisvistique n'évoque l'existence d'une telle communauté au sein du bourg castral de La Palice. En 1896, afin de faciliter la circulation et d'assurer la sécurité des passants et des riverains, la municipalité d'Eugène Montagnier décida de procéder à l'alignement des façades de cette rue qui perdit du coup une partie de son cachet médiéval.



Ultime cliché de la rue du Commerce avant l'alignement des façades
(l'imposant balcon en bois du vieil hôtel particulier des Dupré, maîtres-tanneurs du XVIIe siècle, disparut sous les coups des démolisseurs)


Projet d'alignement (septembre 1896 - Archives communales)


La rue du Commerce vers 1900


A l'angle de la rue du Commerce de la rue de la Fraternité et de la rue de la Liberté, se dressait la boutique lapalissoise la plus renommée de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Successivement Maison Delorme, Maison Sigaud et enfin Maison Henriot, ce magasin était Conçu sur le modèle parisien en proposant à ses clients une très large gamme d'articles de confection (lingerie, layettes, chemises, soieries, lainages, nouveautés, vêtements sur mesure, fourrures, couvertures et tissus pour literie, étoffes pour ameublement, ombrelles et parapluies, draperies diverses, articles pour deuil...). Fermé au cours des années 1960, ce bâtiment fut détruit en 1977 pour laisser place au petit parking que nous connaissons tous. Aujourd'hui en grande partie dévitalisée à la suite de la fermeture de la quasi totalité des boutiques qui firent sa renommée, la rue du Commerce mériterait de faire l'objet d'un programme de réhabilitation...


La rue du Commerce dans les années 1930

S. HUG

HUGSTEPHANE@aol.com

mardi 1 juillet 2008

Un site à découvrir : l'église Saint-Etienne (commune de Saint-Etienne-de-Vicq)


L'église romane Saint-Etienne (XIe siècle) recèle quelques petits trésors patrimoniaux. Citons, tout d'abord, deux chapiteaux illustrant vraisemblabement l'épisode biblique de Daniel dans la fosse aux lions.




A l'époque médiévale et sous l'Ancien Régime, les seigneurs haut-justiciers des villages, ainsi que les plus puissants décimateurs nobles (comprenez ceux qui contribuaient le plus au fonctionnement des fabriques paroissiales - l'ancêtre de nos conseils paroissiaux), jouissaient du droit de litre funéraire. Grâce à ce droit, le jour de leurs funérailles, ou de celles de l'un des membres de leur parenèle, une large bande noire était peinte à l'intérieur de la nef de l'église, ou de la chapelle, jalonnée par les armoiries familiales. Cette pratique était en fait un puissant marqueur social.



Il s'agit ici d'un fragment d'une litre funéraire du XVIIIe siècle peinte dans l'église Saint Etienne (commune de Saint-Etienne-de-Vicq) portant un écu timbré des Badier de Verseille surmonté d'une couronne marquisale et supporté par deux léopards allumés. Cette litre est postérieure à 1725, année durant laquelle les terres et les biens des Badier de Verseille furent érigés en marquisat par le roi de France. Les Badier de Verseille, l'une des plus grosses fortunes du Bourbonnais, demeurèrent seigneurs de Saint-Etienne-de-Vicq de 1601 à la Révolution.


Documents photographiques aimablement transmis par M. Pierre Gardette, Président de l'Office de Tourisme communautaire et ancien maire de Saint-Etienne-de-Vicq.

S. HUG

HUGSTEPHANE@aol.com