Planche tirée de l'Histoire naturelle de Buffon, 36 volumes (1749-1789) |
Le retour du loup en France, dans le Mercantour en 1992, a provoqué une sorte d'écrasement temporel, un peu comme si, tout d'un coup, la dimension fantastique de nos fables venait frapper à la porte de nos certitudes. Passé l'an 2000, des historiens ruralistes, notamment menés par le caennais Jean-Marc Moriceau, ont fait du loup, animal imaginaire et pourtant bien réel, un étonnant objet d'études permettant de comparer, par delà les siècles, les réactions collectives face à ce totem sauvage. Depuis bien longtemps, je me demandais à quelle date le dernier loup fut tué sur le territoire de Lapalisse. Des battues étaient mentionnées dans les archives départementales de l'Allier (série L) dans les années 1795-1798, au-delà, plus rien. C'est finalement, en compulsant la thèse de François de Beaufort, L'écologie historique du loup, canis lupus, en France, soutenue devant l'Université de Rennes en 1988, que le point d'orgue de la traque du loup sur la commune de Lapalisse est apparue avec netteté. Ce fut non loin des Brossards, le 26 septembre 1798, que le dernier loup lapalissois fut abattu.
S. HUG