lundi 27 décembre 2010
COLLECTION VISAGES DU BOURBONNAIS - Hector Rolland : Spartacus le Pitaux.
samedi 25 décembre 2010
Les deux Pères Noël de Saint-Prix (extrait d'une nouvelle inédite de Georges Romaillat)
Tous les gens du bourg possédaient une cheminée digne de ce nom, plus ou moins vaste suivant les maisons et permettant au VIEIL HOMME de parvenir jusqu’à l’intérieur des foyers. Chez nous, à mon avis, il y avait problème. Non seulement les boisseaux étaient étroits, environ trente centimes de côté, mais sur le toit même, l’ensemble se terminait par une sorte de faîtière en terre cuite arrondie en forme de goulot, laissant un passage réduit.
Je voyais mal le Père Noël s’introduire chez nous par ce chemin. Un contorsionniste du cirque AMAR n’y serait sans doute pas parvenu. Alors, que dire de que ce pauvre vieux, engoncé dans sa pelisse et chargé comme un mulet, de surcroît !
Je décidai d’en parler à mon père. J’avoue qu’il fut surpris… Surpris au point de s’en entretenir avec ma mère, et c’est elle qui trouva une solution susceptible de mettre fin à mes inquiétudes.
Au lieu d’emprunter le conduit de cheminée, comme chez les autres, il viendrait tout bonnement par le grenier, puisque tous les fenestrons étaient hors d’usage.
Cartésien jusqu’au bout, je fis remarquer que l’escalier était à la limite de l’effondrement avec sa marche à bascule, la dixième, pas de lumière par-dessus le marché. Il avait toutes les chances de se casser la figure en faisant un boucan de tous les diables. Après un tel accident, on aurait bonne mine, vis-à-vis des voisins…
Encore une fois, ils réfléchirent.
La solution était simple. Aussi simple que celle de l’œuf de Christophe Colomb, mais encore fallait-il y penser. Cette nuit-là, on ne fermerait pas la porte d’entrée à clé. Il lui suffirait de tourner la poignée pour entrer chez nous. Mes sabots étaient là à deux mètres, devant la cuisinière.
Il est bon de préciser qu’en plus du personnage mythique du Père Noël circulant sur les toits avec sa hotte au dos cette nuit-là, sur le coup de minuit, il en existait un autre… Bien réel celui-ci, vêtu comme l’Envoyé du ciel d’une immense houppelande rouge à parements blancs. La tête enfouie dans un capuchon, barbe de neige frémissant au vent et porteur d’une hotte lui aussi.
Il est au service de Madame RATARD, une riche veuve de diplomate, d’origine américaine, dont la générosité est connue de tout le monde. Sans prononcer un seul mot, consigne oblige, il frappe à chaque porte et remet à chacun le cadeau qui lui est destiné. Sûr qu’on le reconnaît, c’est FRANCIS, le chauffeur de la Dame. Il a un tic bien à lui. Toutes les deux minutes, il se racle la gorge bruyamment, impossible de se tromper. On le suit pas à pas. Il demeure imperturbablement muet. Sa tournée achevée, il va rendre compte de sa mission. Dix minutes plus tard, habillé comme tout le monde, il va taper la belote au bistrot, comme si de rien n’était.
Pour les filles, des nécessaires de couture suivant l’âge. Pour les garçons, des trousses d’écolier ou des crayons de couleur. A tous, une médaille pieuse représentant Notre-Dame de Beaulieu.
Deux ans plus tard, je crois me souvenir, mon père s’arma de courage pour éclairer enfin ma lanterne. Sur ce plan, je manquais vraiment de précocité. Il usa de mots simples, trop simples peut-être. En tout cas, brutalement dépourvus de la poésie de l’enfance.
Un homme avait parlé à son petit garçon comme à un homme, c’était la première fois. Brutalement, mes illusions tombèrent et mon cartésianisme vola en éclats. En un instant, j’avais changé de monde. Dois-je l’avouer : je l’aimais bien le Père Noël !
Georges Romaillat – janvier 2001
jeudi 2 décembre 2010
Pour un nouveau modèle territorial
La triple enquête d'opinion mise en ligne dernièrement par le site PALICIA a montré que les internautes du Pays de Lapalisse ont un sentiment d'appartenance extrêmement fragile par rapport à cette entité qu'ils perçoivent plutôt, et à juste titre, comme une construction historique. Néanmoins, il apparaît, au regard des réponses à la troisième question, qu'il reste un long chemin à parcourir afin que chacun se sentent à sa place dans cette maison commune. Au-delà des choix politiques à corriger, l'apprentissage de la territorialité doit tout d'abord passer par une vaste entreprise de communication. Fédérer les énergies et connaître son pays sont les deux préalables à une bonne communication.
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Le modèle de territoire présenté en février dernier repose sur l'emboîtement de trois échelles géographiques : le Pays, la ville et l'artère principale.
Réinventer la promotion du Pays
· La mise en sommeil de l'UGCAL et les problèmes liés à l'organisation du Troisième Embouteillage de Lapalisse ont montré qu'il est plus que temps de repenser le sens de l'engagement envers la collectivité. En février, j'avais avancé l'idée de réactiver le Comité des Fêtes lapalissois, mis en sommeil en 2007, en créant un forum associatif local. Chaque conseiller municipal non doté d’une délégation pourrait ainsi se voir proposer de signer une Charte d’engagement civique lui permettant, contre une indemnité, de s’engager au service de la vie festive lapalissoise. Ces conseillers deviendraient de la sorte les pivots d’un Comité des Fêtes d’une nouvelle génération qui, après révision de ses statuts, se verrait confier la gestion et le développement du forum associatif local. Toutes les associations locales pourraient librement adhérer à ce forum. Les adhérents, s’engageant bénévolement dans la préparation et l’organisation d’événements lapalissois, capitaliseraient au nom de leur association un crédit-temps qui, lors du montage financier d’un projet précis, serait converti en une subvention supplémentaire accordée par la municipalité. L’unité de crédit-temps serait néanmoins dotée d’un coefficient inversement proportionnel au poids numérique de l’association afin de ne pas pénaliser les petites structures associatives. Une fois testé, ce concept de Forum associatif local pourrait être élargi à l'échelle de la communauté de communes afin de faire vivre trois grands rendez-vous : l'Embouteillage de Lapalisse, une biennale de printemps et une fête d'automne. Alors que cette Fête d'automne serait annuelle, il serait budgétairement plus stratégique de créer une alternance, chaque printemps, entre les Embouteillages et les Biennales de Printemps (ancienne Fête de Printemps). En effet, pour renforcer l'impact promotionnel des Embouteillages de Lapalisse, il est impératif de programmer cet événement, non plus à l'automne, mais à la fin du printemps afin d'en faire un produit d'appel efficace pour le Pays de Lapalisse, en d'autres termes, un véritable tremplin pour la saison estivale. Si les Embouteillages sont inscrits dans le cadre lapalissois, les Biennales de printemps et les Fêtes d'automne doivent être en revanche pensées à l'échelle de tout le Pays de Lapalisse à l'image du Festival Gourmand du Saint-Pourcinois .
· Créer une publication biannuelle gratuite consacrée au patrimoine, à l’histoire et à l’action culturelle en Pays lapalissois sur le modèle de la remarquable Gazette des Monts de la Madeleine. En effet, une véritable dynamique de territoire ne pourra être créée qu’à la seule condition que tous les habitants du Pays se sentent investis d’un héritage historique commun. La première livraison annuelle serait lancée (y compris hors du Pays de Lapalisse) à l'occasion des Embouteillages et des biennales de Printemps et raconterait notre Pays au travers de ses produits phares et de ceux qui les font vivre. (ci-dessus : à l'image de ce qui se fait en Champagne, il faut communiquer autour de la personnalité des producteurs locaux). La seconde livraison annuelle prendrait place à l'occasion de la Fête d'automne et serait plus axée sur le partage d'un patrimoine commun.
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Créer un Pack ruralia, c’est-à-dire un passeport regroupant l’ensemble des offres touristiques liées à la ruralité du Pays de Lapalisse et permettant d’accroître la lisibilité de notre territoire au travers de plusieurs formules. La formule la plus complète serait basée sur la mise à disposition des touristes de coach de Pays les guidant à travers les campagnes du Lapalissois et les accompagnant dans leur rencontre avec les acteurs de notre ruralité. Il est également nécessaire d'étendre la gamme de nos offres en créant des pass "journée thématique" alliant visites et déjeuner. (ci-dessus : exemple de circuit clé en mains mis) Un circuit pourrait ainsi être organisé autour du thème des différents styles romans qui voisinent dans notre Pays (Bert, Droiturier, Le Breuil), un second circuit pourrait retracer un siècle d'agriculture, un autre serait structuré autour du thème de l'agriculture biologique, sans oublier la thématique de l'artisanat d'art... La mise en place de packs ruralia et de pass thématiques soulève une question, éludée pour l'heure dans le Pays de Lapalisse, celle de la formation des acteurs du tourisme local : un vaste chantier en perspective.Une ruralité à parcourir
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Promouvoir notre ville
Le travail sur l’image de notre ville est sans doute le plus difficile à mener car, dans l’esprit collectif, cette notion est intimement liée à l’idée du déclin de Lapalisse matérialisée par la fermeture de nombreux commerces. Cependant, rien ne prouve qu’une hypothétique expansion économique se traduirait obligatoirement par une reconquête des cellules commerciales abandonnées. L’enjeu est donc dans un premier temps de parvenir à rénover l’image projetée de notre ville. Cette entreprise de longue haleine passe tout d’abord par la remasterisation du site internet communal qui, malgré sa rénovation en juillet dernier est bien en deçà des attentes. Il est désormais impératif de le rendre plus dynamique, plus vendeur, en y intégrant des animations flash et des bannières interactives. Le prochain site communal devra également être pensé comme un véritable hub, c’est-à-dire une plate-forme de réflexion fonctionnant sur le principe d’un réseau social mettant en relation l’ensemble des entrepreneurs et des porteurs de projets qu’ils soient installés dans le Pays ou expatriés. Un tel hub doit être géré par un webmaster-modérateur dédié.
Une ville plus visible
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Une artère à repenser
Reste enfin à donner un sens à cet emboîtement d’échelles géographiques en installant dans une des cellules commerciales réhabilitées au pied du château, place du Moulin, un Comptoir de Pays, lieu de promotion animé par une scénographie à caractère historique qui entraînerait le visiteur dans le passé de Lapalisse et de son pays. Ainsi, dans une échoppe reconstituée, un ou deux intervenants maîtrisant les arts de la scène, feraient revivre au cours d’une représentation de quelques dizaines de minutes l’environnement social, architectural, sonore et olfactif des rues et des places lapalissoises d’avant 1914. La dimension gustative ne serait pas oubliée en intégrant dans le scénario, la mise en scène et la dégustation de produits du terroir (commercialisés à l’intérieur même du Comptoir de Pays ou dans son périmètre immédiat).
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