Député de 1827 à 1830, né à Moulins (Allier), le 29 mai 1786, mort à
Paris, le 19 décembre 1850, il appartenait à une famille noble fixée
depuis longtemps dans le Bourbonnais.
Marqué dans son enfance par l'arrestation de son père qui échappa de peu à la guillotine de la Terreurs, il vint très jeune à Paris, et se fit remarquer par son opposition au gouvernement impérial. Ayant manifesté son indignation, lors de l'exécution du duc d'Enghien, il fut arrêté et emprisonné sur ordre de Fouché ; mais Napoléon le fit remettre en liberté. En 1811, il publia deux brochures royalistes, dont l'une avait pour titre : La France vengée ou les régicides punis; l'autre combattait avec vivacité le système de la conscription militaire. Cette fois, Felix de Conny reçut l'ordre de quitter la France.
Il y revint peu de temps avant la Restauration, et entretint à Paris des relations actives avec des partisans du camp légitimiste. Au moment de l'abdication de l'Empereur, il était à Moulins; il lança aussitôt une sorte de manifeste aux habitants de la région, et prit l'initiative de l'envoi d'une députation à Louis XVIII chargée de lui demander, pour le département de l'Allier, l'autorisation de prendre le nom de "département du Bourbonnais". Nommé par la protection de la duchesse d'Angoulême, qui prenait alors les eaux de Vichy, sous-préfet de La Palisse, il appela aux armes dès qu'il connut le débarquement de « l'usurpateur », toute la population de l'arrondissement : « Aux armes ! habitants, aux armes ! écrivit-il dans sa proclamation. Bonaparte est débarqué au golfe Juan. Celui dont le sceptre de fer nous écrasa si longtemps, a osé reparaître en France ! Que la France le repousse! Il nous apporte avec la servitude la honte de l'invasion. Aux armes! habitants, aux armes! Je combattrai dans vos rangs, et si je tombais frappé du coup mortel, ne pleurez point sur ma destinée : je serai mort en défendant la liberté de mon pays. » M. de Conny multiplia ses efforts afin d'organiser la résistance. Lorsque le courrier apporta à la Palisse la nouvelle des événements du 20 mars, il le fit arrêter et coupa ainsi la ligne de communication entre Lyon et Paris; plusieurs jours s'écoulèrent, et la Palisse resta le seul point sur la route où flottait encore le drapeau blanc. Le sous-préfet ne se retira que deux heures avant l'arrivée des 6,000 hommes de troupes de ligne qui marchaient contre le duc d'Angoulême. Il réussit à échapper aux poursuites décrétées contre lui, et, dans les premiers jours de juillet, revint prendre possession de l'arrondissement au nom du roi. Jugé trop extrémiste, Félix de Conny fut destitué et se rendit à Paris où il collabora à plusieurs journaux royalistes. En 1816, il fut fait vicomte et reçut la Légion d'honneur. Sous-préfet de Gannat entre 1820 et 1824, il fut ensuite installé comme maître des requêtes au Conseil d'Etat.
Appelé à la Chambre des députés, le 24 novembre 1827, par le collège du département de l'Allier, avec 100 voix, il se montra fidèle à ses idées, siégea à l'extrême droite. Il prit une part assez active aux travaux parlementaires, et se signala plusieurs fois à la tribune. En 1830, il fut de ceux qui combattirent avec le plus de vivacité l'adresse des 221 Réformistes. Casimir Périer demanda à ce propos son rappel à l'ordre.
Réélu député, le 3 juillet 1830, par 121 voix, il fut d'avis qu'on résistât à outrance à toute tentative d'insurrection, et conseilla au ministère de faire arrêter les principaux députés de la gauche comme otages. Puis, voyant la lutte sérieusement engagée dans la rue, il demanda à combattre comme volontaire pour le maintien du trône de Charles X. Enfin, le 30, il se rendit à Saint-Cloud et pressa vainement le roi de s'emparer de la personne du duc d'Orléans : la plupart des royalistes se montraient peu disposés à payer de leur personne, et un des familiers du duc d'Angoulême dit à M. de Conny : « Mais, vous, Monsieur, qui parlez tant de combattre, nous promettez-vous la victoire ? - Non, monsieur, répliqua M. de Conny, mais je promets au prince de magnifiques funérailles. »
Après le succès de la révolution, le député de l'Allier protesta, le 7 août, contre la déchéance des Bourbon et refusa de prêter serment au nouveau régime. Il se démit, par la lettre suivante, de son mandat de député: « Paris, 21 août, «Monsieur le Président, « Dans la séance du 7 août, j'ai eu l'honneur de déclarer à la Chambre, que si le principe de la légitimité n'était point consacré, je n'avais pas le droit de participer à ses délibérations ; veuillez lui faire connaître que je refuse solennellement le serment que, dans une de ses dernières séances, la Chambre a prescrit à ses membres. Ce refus m'est commandé à la fois par mes principes politiques, par le souvenir de mes anciens serments, et par le respect que je dois au malheur. »
Marqué dans son enfance par l'arrestation de son père qui échappa de peu à la guillotine de la Terreurs, il vint très jeune à Paris, et se fit remarquer par son opposition au gouvernement impérial. Ayant manifesté son indignation, lors de l'exécution du duc d'Enghien, il fut arrêté et emprisonné sur ordre de Fouché ; mais Napoléon le fit remettre en liberté. En 1811, il publia deux brochures royalistes, dont l'une avait pour titre : La France vengée ou les régicides punis; l'autre combattait avec vivacité le système de la conscription militaire. Cette fois, Felix de Conny reçut l'ordre de quitter la France.
Il y revint peu de temps avant la Restauration, et entretint à Paris des relations actives avec des partisans du camp légitimiste. Au moment de l'abdication de l'Empereur, il était à Moulins; il lança aussitôt une sorte de manifeste aux habitants de la région, et prit l'initiative de l'envoi d'une députation à Louis XVIII chargée de lui demander, pour le département de l'Allier, l'autorisation de prendre le nom de "département du Bourbonnais". Nommé par la protection de la duchesse d'Angoulême, qui prenait alors les eaux de Vichy, sous-préfet de La Palisse, il appela aux armes dès qu'il connut le débarquement de « l'usurpateur », toute la population de l'arrondissement : « Aux armes ! habitants, aux armes ! écrivit-il dans sa proclamation. Bonaparte est débarqué au golfe Juan. Celui dont le sceptre de fer nous écrasa si longtemps, a osé reparaître en France ! Que la France le repousse! Il nous apporte avec la servitude la honte de l'invasion. Aux armes! habitants, aux armes! Je combattrai dans vos rangs, et si je tombais frappé du coup mortel, ne pleurez point sur ma destinée : je serai mort en défendant la liberté de mon pays. » M. de Conny multiplia ses efforts afin d'organiser la résistance. Lorsque le courrier apporta à la Palisse la nouvelle des événements du 20 mars, il le fit arrêter et coupa ainsi la ligne de communication entre Lyon et Paris; plusieurs jours s'écoulèrent, et la Palisse resta le seul point sur la route où flottait encore le drapeau blanc. Le sous-préfet ne se retira que deux heures avant l'arrivée des 6,000 hommes de troupes de ligne qui marchaient contre le duc d'Angoulême. Il réussit à échapper aux poursuites décrétées contre lui, et, dans les premiers jours de juillet, revint prendre possession de l'arrondissement au nom du roi. Jugé trop extrémiste, Félix de Conny fut destitué et se rendit à Paris où il collabora à plusieurs journaux royalistes. En 1816, il fut fait vicomte et reçut la Légion d'honneur. Sous-préfet de Gannat entre 1820 et 1824, il fut ensuite installé comme maître des requêtes au Conseil d'Etat.
Appelé à la Chambre des députés, le 24 novembre 1827, par le collège du département de l'Allier, avec 100 voix, il se montra fidèle à ses idées, siégea à l'extrême droite. Il prit une part assez active aux travaux parlementaires, et se signala plusieurs fois à la tribune. En 1830, il fut de ceux qui combattirent avec le plus de vivacité l'adresse des 221 Réformistes. Casimir Périer demanda à ce propos son rappel à l'ordre.
Réélu député, le 3 juillet 1830, par 121 voix, il fut d'avis qu'on résistât à outrance à toute tentative d'insurrection, et conseilla au ministère de faire arrêter les principaux députés de la gauche comme otages. Puis, voyant la lutte sérieusement engagée dans la rue, il demanda à combattre comme volontaire pour le maintien du trône de Charles X. Enfin, le 30, il se rendit à Saint-Cloud et pressa vainement le roi de s'emparer de la personne du duc d'Orléans : la plupart des royalistes se montraient peu disposés à payer de leur personne, et un des familiers du duc d'Angoulême dit à M. de Conny : « Mais, vous, Monsieur, qui parlez tant de combattre, nous promettez-vous la victoire ? - Non, monsieur, répliqua M. de Conny, mais je promets au prince de magnifiques funérailles. »
Après le succès de la révolution, le député de l'Allier protesta, le 7 août, contre la déchéance des Bourbon et refusa de prêter serment au nouveau régime. Il se démit, par la lettre suivante, de son mandat de député: « Paris, 21 août, «Monsieur le Président, « Dans la séance du 7 août, j'ai eu l'honneur de déclarer à la Chambre, que si le principe de la légitimité n'était point consacré, je n'avais pas le droit de participer à ses délibérations ; veuillez lui faire connaître que je refuse solennellement le serment que, dans une de ses dernières séances, la Chambre a prescrit à ses membres. Ce refus m'est commandé à la fois par mes principes politiques, par le souvenir de mes anciens serments, et par le respect que je dois au malheur. »
Dès lors, Félix de Conny fit sa plume de plus en acerbe. Ce qui lui fallut d'être arrêté deux fois en 1831 et 1832: Dans une brochure intitulée De l'avenir de la France, Felix de Conny annonçait le retour du prétendant légitimiste, Henri V, ce qui lui valut un
nouveau mandat d'arrestation. Cependant, De Conny était parti
pour l'Ecosse, d'où il fit voile pour Naples, afin de fomenter un soulèvement royaliste avec la
duchesse de Berry. A partir de 1835, De Conny se lança dans la rédaction d'une imposante Histoire de la Révolution française en 8 volumes.
S. HUG
HUGSTEPHANE@aol.com
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