vendredi 5 octobre 2012

Légende d'automne : Montmorillon (Arfeuilles)

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Philippe de Guillard, seigneur de Montmorillon, fut l'un de ces hobereaux pendus haut et court par les rédacteurs des premiers manuels scolaire de la Troisième République : il personnifia en effet dans la région d'Arfeuilles tout ce que les hommes de la Révolution haïssaient dans l'Ancien Régime.

Présenté comme perfide, cupide, immoral et cruel, Philippe de Guillard ne fut en réalité que faux-monnayeur. Assiégé dans son château par les troupes royales, poursuivi et finalement appréhendé pour ce crime de lèse-majesté en 1616, notre seigneur réussit à s'enfuir de la prison royale de Bourges et gagna les Pays-Bas Espagnols. Philippe de Guillard fut condamné à mort par contumace et Montmorillon fut démantelé afin de ne plus offrir de refuge au seigneur hors-la-loi et de montrer la détermination de la monarchie face aux velléités des féodaux.

Ruiné, le château de Montmorillon continua néanmoins à être le siège "fantôme" d'une seigneurie qui fut un temps incorporée au marquisat de La Palisse.

Le démantèlement politique de Montmorillon finit par se perdre dans la légende. Au XIXe siècle, on racontait en effet dans la Montagne bourbonnaise que le seigneur des lieux, surnommé l'Avaleur, enleva une jeune bergère, la Joquette, originaire du village Chez Chabroche et disparut de la région avec elle. Quelques mois plus tard, le seigneur et la bergère, devenus amants, revinrent dans la Montagne. La dame de Montmorillon feignit de pardonner l'infidélité de son mari et organisa une fête en l'honneur de son retour et y confia la Joquette. Sur les coups de minuit, alors qu'une tempête se levait, toute la charpente du château s'effondra, entraînant dans sa chute le haut des murailles. La légende raconte que le matin de cet ultime banquet, la dame de Montmorillon paya un charpentier pour ôter la totalité des chevilles de la charpente sauf une qu'elle fit sauter à Minuit...

Les jours de veillées, dans la Montagne d'autrefois, on avait l'habitude de raconter que les soirs de grand vent on pouvait voir circuler un fantôme blanc dans les murailles et monter la voix de la Joquette.
Vision romantique de Montmorillon au XIXe siècle

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