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Après avoir réalisé une tournée en Angleterre, un petit entrepreneur de spectacle qui possédait un éléphant et l'exhibait un peu partout, projeta de gagner Paris. Or, en mars 1832, la capitale était en proie à la dernière grande épidémie de choléra de son histoire : pas question de rentrer dans Paris ! Le bateau du retour débarqua finalement la petite troupe à Bordeaux. Là, l'animal réputé retors tua un spectateur lors d'une représentation. La tournée continua néanmoins en direction de Lyon. Voici à la mi-décembre 1832 la troupe (qui voyageait de nuit afin de rentabiliser le nombre de spectateurs potentiels rencontrés dans les villes et villages traversés) arriva sur les terres bourbonnaises : Moulins, Lapalisse, Droiturier, puis le 20 décembre le cortège arriva à Saint-Martin-d'Estreaux où le mauvais temps la bloqua pendant trois jours à l'auberge du Lion d'Or. Le 23 décembre, toujours de nuit, la troupe reprit la route de Lyon, mais à quelques lieues de Saint-Martin-d'Estreaux, l'éléphant se rua sur son cornac, d'origine italienne, et l'écrasa. La déclaration de décès fut enregistrée à la mairie de Saint-Martin-d'Estreaux mais pour des raisons obscures, le cortège rebroussa chemin et revint en Bourbonnais. Curieux spectacle : l'éléphant meurtrier portait sur son dos le corps en miettes de son cornac qui fut finalement inhumé à Lapalisse. De là, l'éléphant et sa troupe prirent la tangente par la route de l'Est.
(in, Louis Bouchery, Dans l'intimité des Grands : l'éléphant de cirque, 2005)
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S. HUG
HUGSTEPHANE@aol.com
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