La Montagne bourbonnaise est une région naturelle d’environ 400 kilomètres carrés située au sud-est du département de l’Allier et qui correspond au versant occidental des Monts de la Madeleine ( le versant oriental étant constitué par la Côte roannaise). De formation granitique, la Montagne bourbonnaise peut être comparée à un triangle dont la pointe serait tournée vers le sud, fichée dans le massif des Bois Noirs. L’altitude s’abaisse progressivement de cette pointe (Puy de Montoncel – point culminant du département de l’Allier avec 1287 m) vers les marches occidentales et septentrionales (400 à 600 m d’altitude). Une ligne de crêtes s’étageant entre de 800 m et 1100 m d’altitude sépare à l’est la Montagne bourbonnaise de la Côte roannaise. Ce triangle est drainé en son centre par la rivière de Besbre, qui est d’ailleurs barrée depuis 1930 par un barrage hydroélectrique situé à la limite des communes de Châtel-Montagne et de Saint-Clément. A l’ouest, seule la vallée du Sichon arrive à couper le socle granitique.
Notons que la Montagne bourbonnaise est séparée des Basses-marches du Bourbonnais (autour de 400 m d’altitude – le point culminant étant le Puy-Saint-Amboise) par la dépression de Mauvernet (commune de Saint-Pierre-Laval).
L’exploitation du granit y est en perte de vitesse. Le premier atelier de granitier ouvrit au Mayet (au lieu-dit le Bizin) en 1880. Dans l’entre-deux-guerres, il y eut jusqu’à dix entreprises employant au total environ 80 personnes (production dopée par l’existence d’un chemin de fer économique en direction de Lapalisse et de Vichy). Après guerre, il ne restait déjà plus que cinq granitiers (environ 50 employés). Aujourd’hui, il ne reste plus qu’un seul atelier au Mayet.
En 1993, une Association pour la création du Parc National des Monts de la Madeleine (APCPNR) a été créée. Elle fédère quatre communautés de communes sur les deux versants des Monts de la Madeleine (Communauté de communes de la Montagne bourbonnaise, du Pays d’Urfé, de la Côté roannaise et du Pays de la Pacaudière) et 46 communes (29 000 habitants) sur 110 000 hectares.
La Montagne bourbonnaise est soumise à un climat de type semi-continental avec une influence océanique, plutôt arrosée (1100 mm en moyenne), aux hivers souvent rigoureux et aux étés marqués par une fraicheur relative.
La couverture neigeuse hivernale permit la création de la station de ski nordique de la Loge-des-Gardes à la fin des années 1950. Vingt ans plus tard, la création d’un syndicat mixte facilita le développement du site (4 pistes et 3 remontées mécaniques) qui accueille, en période de vacances scolaires et lors des week-ends d’hiver de nombreux Roannais et Vichyssois. Depuis le début des années 70, un foyer de ski de fond implanté sur la commune de Lavoine au pied du Montoncel offre également un magnifique domaine skiable dans un cadre plutôt sauvage.
Au point de vue agricole, la Montagne bourbonnaise est un espace de polyculture qui compte encore près de 300 exploitations (le territoire bénéficie des aides à l’agriculture de montagne).
La forêt couvre entre un tiers et la moitié du territoire. Les feuillus y sont autant représentés que les conifères. Quelques tourbières subsistent sur le pourtour du massif des Bois Noirs. On dénombre encore 14 scieries. La filière bois est actuellement en pleine expansion dans la Montagne bourbonnaise. En 2000, un Comité pour la valorisation forestière (COVALFOR) a été créé pour promouvoir une stratégie de développement durable de la filière bois sur le territoire des Monts de la Madeleine. Plusieurs sites à vocation culturelle se sont également développés autour de l’environnement forestier : écomusée du bois et de la forêt à Lavoine, osarium et salicetum au Mayet, musée de la saboterie et musée du verrier à Saint-Nicolas-des-Biefs. Le Lycée privé Claude-Mercier, situé au Mayet-de-Montagne, propose depuis 2003 un CAP ouvrier sylviculteur-bûcheron. En 2008, un projet de chaufferie collective au bois fut lancé sur la commune du Mayet-de-Montagne devant brûler 3 700 tonnes de déchets de scieries . Les deux premières chaudières collectives ont été inaugurées en janvier 2011 mais une grande partie de l'approvisionnement en combustible-bois est pour l'heure acheté hors des limites de la Montagne bourbonnaise. A noter enfin que le 25 novembre 2010, le Président Nicolas Sarkozy est venu en visite au Mayet-de-Montagne et présida à l'occasion une table ronde consacrée à l'avenir de la filière bois en France.
Au point de vue humain, la Montagne bourbonnaise a été marquée par un puissant exode rural qui, entre 1880 et 1970, fit passer cette région de 15 000 à 6 000 habitants. La densité moyenne est faible, de l’ordre de 16 h/km² et même 5 h/km² sur la commune de Saint-Nicolas-des-Biefs, la plus élevée du département. Si le dépeuplement continue à toucher le cœur de la Montagne bourbonnaise et cela malgré l’installation de néoruraux de plus en plus nombreux (notamment des Néerlandais), seules les communes de la Chapelle, de Molles et d’Arronnes, situées sur le flanc nord-ouest, voient leur population croître en raison de l’étalement de l’agglomération de Vichy-Cusset. En Montagne bourbonnaise, l'éloignement administratif est une réalité : fermeture de la brigade de Gendarmerie d'Arfeuilles fin 2015, de la Trésorerie du Mayet fin 2016, mobilisation à Ferrières-sur-Sichon pour sauver le bureau de Poste en 2013 et pour trouver un nouveau médecin généraliste depuis le début des années 2010.
Le Mayet-de-Montagne peut être considéré comme la « capitale » de la Montagne. Cependant, le redécoupage cantonal de 2014 lui fit perdre le statut de chef-lieu : les 11 communes "montagnardes" furent alors rattachées au nouveau canton élargi de Lapalisse Ce bourg-centre de 1 400 habitants (contre 160 à 600 habitants pour les autres communes) dispose d’équipements de proximité (un supermarché, agences bancaires, médecins, pharmacies, commerces, piscine d’été…) et surtout de plusieurs établissements du secondaire (publics et privés) où sont scolarisés près de 700 jeunes. Les foires mensuelles du Mayet-de-Montagne conservent une certaine vitalité ainsi que le marché hebdomadaire du lundi. Si Arfeuilles (500 habitants) et Ferrières-sur-Sichon (574 habitants) autrefois très peuplées sont aujourd’hui en déclin, Châtel-Montagne (400 habitants) se distingue grâce au développement de son concept « village d’artistes » créé autour d’une poignée de néoruraux. Le fleuron industriel de la Montagne bourbonnaise est l’entreprise NSE (Nizerolles Systèmes Electroniques) créée en 1983 par François Lacoste et qui est passée en vingt ans de cinq employés à une structure de holding qui emploie actuellement près de 800 personnes dans le monde, dont 500 en France.
Au point de vue linguistique, la Montagne bourbonnaise forme une région de transition entre le domaine de la langue d’Oïl et la langue d’Oc. Le dialecte montagnard repose sur un fond linguistique auvergnat, fortement modifié par des apports foréziens et par une francisation qui s’est accélérée depuis deux siècles. Politiquement, la Montagne bourbonnaise fait figure de bastion de droite dans un département plutôt ancré à gauche. Il faut dire qu’ici, alors que l’Eglise catholique demeura longtemps puissante, la lutte contre le métayage et le syndicalisme agricole n’eurent pas la même importance que dans le bocage ou la Sologne bourbonnaise. Pendant longtemps, ce pays et ses habitants eurent une réputation de dureté et d’insoumission à l’autorité de l’Etat (révolte des Pions en 1765).
La Montagne bourbonnaise possède donc une indéniable identité qui a trouvé une traduction politique dès 1996 au travers de la création de la première Communauté de Communes du département de l’Allier. Cette Com com, forte de 6 500 habitants, regroupe 15 communes (les 11 communes de l'ex-canton du Mayet-de-Montagne : Arronnes, La Chabanne, Châtel-Montagne, Ferrières-sur-Sichon, La Guillermie, Laprugne, Lavoine, Le Mayet-de-Montagne, Nizerolles, Saint-Clément, Saint-Nicolas-des-Biefs , plus deux communes du canton de Cusset (à l’Ouest) : Molles et La Chapelle et enfin deux communes du Canton de Lapalisse (au Nord) : Arfeuilles et Châtelus.
Au point de vue identitaire, le premier auteur montagnard, défenseur de son identité, fut le chanoine Léon Côte (1888-1966), En Montagne bourbonnaise au bon vieux temps – 1958. En 1966, furent fondés les Grands jeux de la Montagne qui se déroulent toujours le premier dimanche d’août. Sept communes étaient représentées à l’origine, dix-sept le sont aujourd’hui. Trois épreuves reines : les quilles, les bûcherons et le tir à la corde. Ces Grands Jeux rassemblent chaque année de 3 000 à 4 000 spectateurs (7 000 en 1975 à Arfeuilles, mais cette année-là Michel Drucker était venu animer l’événement). En 1970, Christian Ponsonnard (1936-2014), vétérinaire au Mayet, créa les Amis de la Montagne bourbonnaise qui se donnèrent pour but de sauvegarder l’héritage culturel montagnard et d’animer ce territoire. Leur publication biannuelle, Le Courrier de la Montagne bourbonnaise, lancée en 1974, la création en 1976 de la Maison de la Montagne bourbonnaise (située au Mayet) et d’une foire à la paperasse se déroulant chaque année au mois d’août sont les trois pivots de cette association.
Notons que la Montagne bourbonnaise est séparée des Basses-marches du Bourbonnais (autour de 400 m d’altitude – le point culminant étant le Puy-Saint-Amboise) par la dépression de Mauvernet (commune de Saint-Pierre-Laval).
L’exploitation du granit y est en perte de vitesse. Le premier atelier de granitier ouvrit au Mayet (au lieu-dit le Bizin) en 1880. Dans l’entre-deux-guerres, il y eut jusqu’à dix entreprises employant au total environ 80 personnes (production dopée par l’existence d’un chemin de fer économique en direction de Lapalisse et de Vichy). Après guerre, il ne restait déjà plus que cinq granitiers (environ 50 employés). Aujourd’hui, il ne reste plus qu’un seul atelier au Mayet.
En 1993, une Association pour la création du Parc National des Monts de la Madeleine (APCPNR) a été créée. Elle fédère quatre communautés de communes sur les deux versants des Monts de la Madeleine (Communauté de communes de la Montagne bourbonnaise, du Pays d’Urfé, de la Côté roannaise et du Pays de la Pacaudière) et 46 communes (29 000 habitants) sur 110 000 hectares.
La Montagne bourbonnaise est soumise à un climat de type semi-continental avec une influence océanique, plutôt arrosée (1100 mm en moyenne), aux hivers souvent rigoureux et aux étés marqués par une fraicheur relative.
La couverture neigeuse hivernale permit la création de la station de ski nordique de la Loge-des-Gardes à la fin des années 1950. Vingt ans plus tard, la création d’un syndicat mixte facilita le développement du site (4 pistes et 3 remontées mécaniques) qui accueille, en période de vacances scolaires et lors des week-ends d’hiver de nombreux Roannais et Vichyssois. Depuis le début des années 70, un foyer de ski de fond implanté sur la commune de Lavoine au pied du Montoncel offre également un magnifique domaine skiable dans un cadre plutôt sauvage.
Au point de vue agricole, la Montagne bourbonnaise est un espace de polyculture qui compte encore près de 300 exploitations (le territoire bénéficie des aides à l’agriculture de montagne).
La forêt couvre entre un tiers et la moitié du territoire. Les feuillus y sont autant représentés que les conifères. Quelques tourbières subsistent sur le pourtour du massif des Bois Noirs. On dénombre encore 14 scieries. La filière bois est actuellement en pleine expansion dans la Montagne bourbonnaise. En 2000, un Comité pour la valorisation forestière (COVALFOR) a été créé pour promouvoir une stratégie de développement durable de la filière bois sur le territoire des Monts de la Madeleine. Plusieurs sites à vocation culturelle se sont également développés autour de l’environnement forestier : écomusée du bois et de la forêt à Lavoine, osarium et salicetum au Mayet, musée de la saboterie et musée du verrier à Saint-Nicolas-des-Biefs. Le Lycée privé Claude-Mercier, situé au Mayet-de-Montagne, propose depuis 2003 un CAP ouvrier sylviculteur-bûcheron. En 2008, un projet de chaufferie collective au bois fut lancé sur la commune du Mayet-de-Montagne devant brûler 3 700 tonnes de déchets de scieries . Les deux premières chaudières collectives ont été inaugurées en janvier 2011 mais une grande partie de l'approvisionnement en combustible-bois est pour l'heure acheté hors des limites de la Montagne bourbonnaise. A noter enfin que le 25 novembre 2010, le Président Nicolas Sarkozy est venu en visite au Mayet-de-Montagne et présida à l'occasion une table ronde consacrée à l'avenir de la filière bois en France.
Au point de vue humain, la Montagne bourbonnaise a été marquée par un puissant exode rural qui, entre 1880 et 1970, fit passer cette région de 15 000 à 6 000 habitants. La densité moyenne est faible, de l’ordre de 16 h/km² et même 5 h/km² sur la commune de Saint-Nicolas-des-Biefs, la plus élevée du département. Si le dépeuplement continue à toucher le cœur de la Montagne bourbonnaise et cela malgré l’installation de néoruraux de plus en plus nombreux (notamment des Néerlandais), seules les communes de la Chapelle, de Molles et d’Arronnes, situées sur le flanc nord-ouest, voient leur population croître en raison de l’étalement de l’agglomération de Vichy-Cusset. En Montagne bourbonnaise, l'éloignement administratif est une réalité : fermeture de la brigade de Gendarmerie d'Arfeuilles fin 2015, de la Trésorerie du Mayet fin 2016, mobilisation à Ferrières-sur-Sichon pour sauver le bureau de Poste en 2013 et pour trouver un nouveau médecin généraliste depuis le début des années 2010.
Le Mayet-de-Montagne peut être considéré comme la « capitale » de la Montagne. Cependant, le redécoupage cantonal de 2014 lui fit perdre le statut de chef-lieu : les 11 communes "montagnardes" furent alors rattachées au nouveau canton élargi de Lapalisse Ce bourg-centre de 1 400 habitants (contre 160 à 600 habitants pour les autres communes) dispose d’équipements de proximité (un supermarché, agences bancaires, médecins, pharmacies, commerces, piscine d’été…) et surtout de plusieurs établissements du secondaire (publics et privés) où sont scolarisés près de 700 jeunes. Les foires mensuelles du Mayet-de-Montagne conservent une certaine vitalité ainsi que le marché hebdomadaire du lundi. Si Arfeuilles (500 habitants) et Ferrières-sur-Sichon (574 habitants) autrefois très peuplées sont aujourd’hui en déclin, Châtel-Montagne (400 habitants) se distingue grâce au développement de son concept « village d’artistes » créé autour d’une poignée de néoruraux. Le fleuron industriel de la Montagne bourbonnaise est l’entreprise NSE (Nizerolles Systèmes Electroniques) créée en 1983 par François Lacoste et qui est passée en vingt ans de cinq employés à une structure de holding qui emploie actuellement près de 800 personnes dans le monde, dont 500 en France.
Au point de vue linguistique, la Montagne bourbonnaise forme une région de transition entre le domaine de la langue d’Oïl et la langue d’Oc. Le dialecte montagnard repose sur un fond linguistique auvergnat, fortement modifié par des apports foréziens et par une francisation qui s’est accélérée depuis deux siècles. Politiquement, la Montagne bourbonnaise fait figure de bastion de droite dans un département plutôt ancré à gauche. Il faut dire qu’ici, alors que l’Eglise catholique demeura longtemps puissante, la lutte contre le métayage et le syndicalisme agricole n’eurent pas la même importance que dans le bocage ou la Sologne bourbonnaise. Pendant longtemps, ce pays et ses habitants eurent une réputation de dureté et d’insoumission à l’autorité de l’Etat (révolte des Pions en 1765).
La Montagne bourbonnaise possède donc une indéniable identité qui a trouvé une traduction politique dès 1996 au travers de la création de la première Communauté de Communes du département de l’Allier. Cette Com com, forte de 6 500 habitants, regroupe 15 communes (les 11 communes de l'ex-canton du Mayet-de-Montagne : Arronnes, La Chabanne, Châtel-Montagne, Ferrières-sur-Sichon, La Guillermie, Laprugne, Lavoine, Le Mayet-de-Montagne, Nizerolles, Saint-Clément, Saint-Nicolas-des-Biefs , plus deux communes du canton de Cusset (à l’Ouest) : Molles et La Chapelle et enfin deux communes du Canton de Lapalisse (au Nord) : Arfeuilles et Châtelus.
Au point de vue identitaire, le premier auteur montagnard, défenseur de son identité, fut le chanoine Léon Côte (1888-1966), En Montagne bourbonnaise au bon vieux temps – 1958. En 1966, furent fondés les Grands jeux de la Montagne qui se déroulent toujours le premier dimanche d’août. Sept communes étaient représentées à l’origine, dix-sept le sont aujourd’hui. Trois épreuves reines : les quilles, les bûcherons et le tir à la corde. Ces Grands Jeux rassemblent chaque année de 3 000 à 4 000 spectateurs (7 000 en 1975 à Arfeuilles, mais cette année-là Michel Drucker était venu animer l’événement). En 1970, Christian Ponsonnard (1936-2014), vétérinaire au Mayet, créa les Amis de la Montagne bourbonnaise qui se donnèrent pour but de sauvegarder l’héritage culturel montagnard et d’animer ce territoire. Leur publication biannuelle, Le Courrier de la Montagne bourbonnaise, lancée en 1974, la création en 1976 de la Maison de la Montagne bourbonnaise (située au Mayet) et d’une foire à la paperasse se déroulant chaque année au mois d’août sont les trois pivots de cette association.
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S. HUG
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