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Le sentiment national coïncida pendant de longs siècles avec l'appartenance à une province. Puis, peu à peu, à partir du XVe siècle se surimposa à ce sentiment premier un attachement de plus en plus net à la dynastie régnante qui incarnait à la fois le royaume et l'ensemble des sujets. L'idée de Nation, telle que nous la concevons, est en fait récente, née sous la plume des philosophes des Lumières. A partir de la fin du XVIIIe siècle, la Nation désigna alors de plus en plus fréquemment cet ensemble de citoyens libres et égaux entre eux qui constituait un peuple en marche. Les hommes de la Révolution s'attachèrent donc rapidement à donner une réalité à cette idée de Nation. Le 14 juillet 1790, un peu partout en France, et donc pas seulement sur le Champ de Mars, la Nation fêta le pacte fédératif. Voici le récit de cette journée particulière conservé dans les archives de la commune de Servilly (série L - Archives départementales de l'Allier) :
"Aujourd'huy, 14 juillet 1790, la garde nationale de cette paroisse de Servilly au nombre de cinquante deux hommes ont prêtés ainsi que la commune dudit Servilly à l'exception de Pierre Michel, curé dudit Servilly, le serment fédératif quoique ledit curé ait été requis par Jacques Cornet, maire de la municipalité dudit Servilly, qui lui avait donné douze sols pour luy faire dire la messe ce jour-là. N'ayant voulu la dire que pour de l'argent, à l'issue de laquelle on a fait lecture des Lettres patentes du Roy, des Lettres d'invitations tant de Messieurs de la commune de Paris, de Messieurs du département de l'Allier, , que de Messieurs du District de Cusset, la garde nationale ainsi que la commune dudit Servilly se seraient tous ensemble bien portés dans la place commune dudit Servilly en la présence du maire, du procureur de la dite commune, des officiers, des notables de la dite municipalité auraient prêté le serment fédératif à l'heure précise de midi et pour marquer la joie qu'ils avient de s'unir personnellement au pacte auguste, ils auraient fait différentes décharges de coups de fusils et nous auraient requis de faire note sur le présent registre de leur présentation et ont, ceux qui le peuvent, signé la présente note avec nous Maire, le procureur de la commune et notre secrétaire-greffier, qu'entre autres ont déclaré ne le savoir deux enquis".
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S. HUG
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