Né le 18 novembre 1923 à Moulins, il passe une grande partie de son enfance à Branssat, à côté de Saint-Pourçain-sur-Sioule. Jean Cluzel fréquente le Collège de Cusset, puis le Lycée de Vichy. Militant à la JEC, Jean Cluzel s’oriente vers des Etudes de droit et de Sciences politiques à Lyon, puis à Paris. Au terme de ses études, il décide de reprendre l’affaire familiale (société Cluzel-Dumont) : une petite entreprise de carrières et de sablières fondée en 1825 qu’il dirige jusqu’en 1987. En lien avec sa carrière d’entrepreneur, Jean Cluzel est appelé à présider, entre 1959 et 1967, le Comité d’expansion économique de l’Allier, puis, à partir de 1967, la Société d’Equipement de l’Allier. Membre de la Chambre de commerce et d’industrie de Montluçon-Gannat, il devient président de la Chambre de commerce et d’industrie de Moulins-Vichy entre 1968 et 1974.
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En 1955, Jean Cluzel crée à Branssat un lieu de rencontres et de débats : le club Positions , organisant ses fameux « Carrefours », des conférences très suivies et généralement de très bonne tenue. Positions eut une immense importance dans la vie politique bourbonnaise en la dynamisant et en la réformant. Positions donna naissance en 1972 à la Fédération des Elus Bourbonnais, à l’Université Populaire de Bransat en 1981 et à Rencontre des Arts et des Lettres en Bourbonnais en 1990.
En 1958, Jean Cluzel se présente aux élections cantonales de Saint-Pourçain-sur-Sioule sous l’étiquette du MRP, mais il est battu. L’année suivante, il devient conseiller municipal de Saint-Pourçain-sur-Sioule et le resta jusqu’en 1965. En 1971, Jean Cluzel est élu conseiller municipal à Avermes, à côté de Moulins. En mars 1967, il se présente aux élections législatives dans la Ière circonscription, mais il est largement devancé par le candidat communiste et le maire d’Yzeure, il préfère se retirer au second tour. A l’automne 1967, Jean Cluzel enlève enfin son premier mandat d’importance en devenant conseiller général du canton de Moulins-ouest dès le premier tour. Il deviendra très vite le chef de file de la droite bourbonnaise et sera réélu à l’Assemblée départementale en 1973, 1979 et 1983. En juin 1968, Jean Cluzel se représente aux législatives, mais il est devancé une nouvelle fois par un nouveau venu en politique, Hector Rolland, candidat gaulliste, futur maire de Moulins.
En 1970, alors que les socialistes bourbonnais sont en perte de terrain, Jean Cluzel est élu Président du Conseil général de l’Allier par 16 voix contre 13 au président sortant, Georges Rougeron, grâce au soutien de trois élus élus de gauche. Jean Cluzel reste à la tête du département jusqu’en mars 1976, puis retrouve la présidence entre 1985 et 1992.
En septembre 1971, Jean Cluzel (associé à Jean Nègre, l’un des trois élus de gauche rallier à sa candidature à la Présidence du Conseil général un an avant) est élu sénateur de l’Allier en battant dès le premier tour deux sénateurs sortants, Pierre Gonard et Georges Rougeron. Jean Cluzel sera réélu sénateur en 1980 et en 1989. Siégeant dans plusieurs commissions, rapporteur de plusieurs projets de lois, Jean Cluzel s’illustra surtout en étant, de 1974 à 1998, rapporteur du budget de la presse et de l’audiovisuel. Il devint d’ailleurs durant cette période un spécialiste incontournable de l’audiovisuel français, rédigeant notamment chaque année, une étude intitulée « Regards sur l’audiovisuel » (plus communément appelé Rapports Cluzel) et en créant en 1994, un Comité français pour l’audiovisuel. Jean Cluzel qui fut également Conseiller régional d’Auvergne entre 1972 et 1986, se retira de la vie politique active en 1998. Durant toutes ces années, l'action politique de Jean Cluzel put se résumer autour de ce que certains observateurs de la vie bourbonnaise ont appelé le cluzélisme : une ligne de conduite résolument centriste au service de notre province, à la fois inspirée par la démocratie chrétienne et la réflexion terrienne d'Emile Guillaumin. Le cluzélisme continue à conditionner l'engagement de la droite bourbonnaise, notamment au travers de l'action de Gérard Déiot, sénateur et ancien Président du Conseil Général.
Jean Cluzel signa également quelques ouvrages : Au service du Bourbonnais (1971), l’Allier au présent (1973), Horizons bourbonnais (1973), les boutiques de la colère (1975), Elu du peuple (1977), Télé violence (1979), Télémanie (1979), L’argent de la Télévision (1979), Un projet pour la Presse (1986), La Télévision après six réformes (1988), Les finances locales décentralisées (1989), Le Sénat dans la société française (1990), Démocratie oblige (1994), La Télévision (1996), Presse et Démocratie (1997), un essai sur Anne de France en 2002 et un second sur Jeanne d’Arc en 2006.
En décembre 1991, Jean Cluzel est élu à l’Académie des sciences morales et politiques, dont il devient le secrétaire perpétuel de 1999 à 2004. Jean Cluzel est commandeur de la Légion d’honneur, Commandeur des Arts et des Lettres et Officier des Palmes académiques.
S. HUG
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