La Mission Centenaire et la Grande Collecte, lancées il y a maintenant presque deux ans, ont surtout permis de densifier nos connaissances sur "Ceux de 14". Les Historiens disposent désormais d'archives plus variées pour appréhender les conditions de vie des combattants, des soignants ainsi que des populations directement touchées par les opérations militaires, sans oublier, bien entendu, celles de l'arrière. Le travail de recherche a déjà largement commencé et de nouvelles clefs de compréhension apparaissent. Si le visage symbolique du Poilu a été largement mis en avant, certaines catégories de la population française sont malheureusement restées dans l'ombre des combattants de la Grande Guerre. Ainsi, l'expérience de la Guerre des Territoriaux, ces soldats âgés de 34 à 49 ans et mobilisés au fur et à mesure des besoins des Etats-Majors comme auxilliaires dans l'industrie, les hôpitaux ou les camps militaires n'a guère retenu l'attention des concepteurs des expositions qui ont fleuri un peu partout en France l'an dernier. Il y a quelques semaines, une jeune Suissesse, Mélissa Cattin, m'a fait découvrir un lot de lettres qu'elle venait d'acquérir. Ce fonds épistolaire constitué de 254 unités est le produit de la correspondance de guerre de Claude Lafayette (1890-1933), patron menuisier-ébéniste lapalissois qui fut mobilisé en tant que Territorial de fin mars 1915 à fin janvier 1917.
Installé à son compte depuis 1897 en haut de la rue du Commerce, Claude Lafayette s'est marié en 1902 avec Emma Deveaux (né en 1884), fille d'un artisan carossier de la ville. Une fille, Gabrielle est née de cette union en 1903. Le couple fait partie de la petite bourgeoisie locale, loge à domicile une bonne et dispose d'un certain confort matériel. Claude Lafayette fréquente les rangs de la Société Musicale lapalissoise, il est membre de la Société de Secours Mutuels locale et nourrit une grande passion pour la pêche. Si la très grande majorité de ses lettres sont destinées à sa femme, Emma ou à sa fille Gabrielle, quelques copies de courrier montrent que Claude Lafayette entretenait également une correspondance avec son beau-frère, Edouard Deveaux, lui aussi mobilisé, avec ses beaux-parents, mais aussi avec la famille Delorme, ses voisins, qui tenait un magasin de nouveautés à Lapalisse et, enfin, avec quelques amis de la Société de Secours Mutuels dont Auguste Coche, futur maire lapalissois.
Durant ses 22 mois de mobilisation, Claude Lafayette fut affecté dans deux unités et six lieux de cantonnement différents :
- Du 29 mars 1915 au 30 septembre 1915 : 104e Territorial à Roanne
-Du 1er octobre 1915 - début décembre 1915 : 104e Territorial à Moulins
- Du 20 décembre 1915 - 8 mars 1916 : 104e Territorial à Argers-en-Argonne
- Du 8 mars 1916 au 23 mai 1916 : 19e Territorial à Gyé-sur-Seine puis à Bussy-aux-Bois
- Du 23 mai 1916 au 30 janvier 1917 : 19e Territorial à Brienne
(à suivre)
S. HUG
HUGSTEPHANE@aol.com
Claude Lafayette (en chemise blanche), son épouse, Emma, et deux ouvriers posant devant l'atelier de menuiserie |
Le magasin Lafayette situé en haut de la rue du Commerce à Lapalisse |
Installé à son compte depuis 1897 en haut de la rue du Commerce, Claude Lafayette s'est marié en 1902 avec Emma Deveaux (né en 1884), fille d'un artisan carossier de la ville. Une fille, Gabrielle est née de cette union en 1903. Le couple fait partie de la petite bourgeoisie locale, loge à domicile une bonne et dispose d'un certain confort matériel. Claude Lafayette fréquente les rangs de la Société Musicale lapalissoise, il est membre de la Société de Secours Mutuels locale et nourrit une grande passion pour la pêche. Si la très grande majorité de ses lettres sont destinées à sa femme, Emma ou à sa fille Gabrielle, quelques copies de courrier montrent que Claude Lafayette entretenait également une correspondance avec son beau-frère, Edouard Deveaux, lui aussi mobilisé, avec ses beaux-parents, mais aussi avec la famille Delorme, ses voisins, qui tenait un magasin de nouveautés à Lapalisse et, enfin, avec quelques amis de la Société de Secours Mutuels dont Auguste Coche, futur maire lapalissois.
Durant ses 22 mois de mobilisation, Claude Lafayette fut affecté dans deux unités et six lieux de cantonnement différents :
- Du 29 mars 1915 au 30 septembre 1915 : 104e Territorial à Roanne
-Du 1er octobre 1915 - début décembre 1915 : 104e Territorial à Moulins
- Du 20 décembre 1915 - 8 mars 1916 : 104e Territorial à Argers-en-Argonne
- Du 8 mars 1916 au 23 mai 1916 : 19e Territorial à Gyé-sur-Seine puis à Bussy-aux-Bois
- Du 23 mai 1916 au 30 janvier 1917 : 19e Territorial à Brienne
(à suivre)
S. HUG
HUGSTEPHANE@aol.com
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