LE PROVOST Bernard
(Paris 1935 - Lapalisse 2007)
Chevalier de l’Ordre national du Mérite
Maire de Lapalisse depuis 1995
Conseiller général du canton de Lapalisse de 1982 à 2001
Conseiller municipal de 1983 à 1995
Docteur vétérinaire, avenue de la Gare
Le désir d’entreprendre bouleversa la vie de ce vétérinaire qui devint en quelques années un véritable self-made man. De l’époque où il créa la société Pharmavet, l’homme garda le goût d’aller de l’avant et d’indéniables qualités de meneur quitte, pour certains, à faire preuve de dirigisme.
D’origine bretonne, Bernard Le Provost devint docteur vétérinaire en 1961 et s’installa dans la foulée à Lapalisse comme assistant du Docteur Francpourmoi. Durant les années 1970, Bernard le Provost se constitua patiemment un solide réseau de relations, notamment vichyssoises (il fut Président du Kiwanis-club en 1974-1975), qui le soutiendra, le moment venu, dans tous ses projets politiques et économiques. A la fin des années 1970, à la suite d'une opération à la main, Bernard Le Provost fut obligé de prendre du recul par rapport à l'exercice de la médecine vétérinaire. Opérant alors une belle reconversion professionnelle, il fonda alors, en 1980, rue Jean-Macé, la société Pharmavet, spécialisée dans le conditionnement et la commercialisation de produits vétérinaires. Cette société fut absorbée en 1985 par le groupe breton Centravet. Durant les vingt premières années de sa vie professionnelle, Bernard Le Provost acquit une excellente connaissance des campagnes du canton de Lapalisse et se constitua un solide réseau de relations au sein du monde rural. Son entrée en politique date de 1982, année durant laquelle des ténors de la droite bourbonnaise réussirent à le convaincre de se présenter aux élections cantonales de mars. Candidat divers droite, Bernard Le Provost se retrouva à mener une campagne dans un paysage politique éclaté entre quatre autres candidatures dont deux à droite. Fort du soutien d’une grande partie du monde rural, Bernard Le Provost devança au premier tour de 400 voix le conseiller général sortant, le socialiste Jean Daumur. Au second tour, l’écart se réduisit seulement à quatre-vingt voix, mais Bernard Le Provost réussit à faire basculer le canton de Lapalisse à droite. En 1983, notre homme se lança à la conquête de la ville de Lapalisse, fief du Docteur Grèze depuis 1971. Ce fut le premier d’une longue série de duels politiques entre les deux hommes. Sa liste pour l’avenir de Lapalisse, estampillée UDF-RPR, n’obtint que trois sièges. En octobre 1988, au bénéfice d’une triangulaire, Bernard Le Provost est réélu conseiller général au second tour face à… François Grèze. La défaite du maire de Lapalisse entraîna sa démission et déclencha une crise politique locale. Bernard Le Provost choisit de ne pas prendre part aux débats et de ne pas présenter une liste aux élections complémentaires du 4 décembre 1988 qui virent la réélection de François Grèze au poste de maire. Cette stratégie attentiste profita à Bernard Le Provost qui, dans l’optique des élections municipales de mars 1989, reçut le soutien de trois conseillers de la majorité Grèze restés fidèles à leurs idées centristes. Ce ralliement permit à l’opposition de droite de passer de trois à six conseillers à l’issue des élections municipales de 1989.
En 1994, Bernard Le Provost fut confortablement réélu conseiller général du canton de Lapalisse devançant une nouvelle fois François Grèze et réussissant même l’exploit d’arriver en tête à Lapalisse. Durant les mois qui suivirent cette élection, Bernard Le Provost fit de plus en plus figure de prétendant sérieux à la succession de François Grèze à l’hôtel de ville. Profitant d’un mécontentement grandissant, le conseiller général personnifiait la volonté de rupture avec une gestion des affaires communales qui pour beaucoup apparaissait en bout de course. A la tête d’une liste féminisée et rajeunie, Bernard Le Provost remporta une superbe victoire aux élections municipales de juin 1995 en battant dès le premier tour la liste Horizon 2000 du Docteur Grèze par 57 % des voix contre 43 %.
Dès le lendemain de l’élection, entouré de sa garde rapprochée (Pierre Chervier, PDG des Huileries de Lapalisse et premier adjoint, Christian Ganay, vieux compagnon de route et cinquième adjoint, Louis Villecourt et Louis Surcoux anciens colistiers du Docteur Grèze passés dans le camp de l’opposition en 1989, respectivement deuxième et quatrième adjoints), Bernard Le Provost se mit au travail fort d’une majorité de 21 sièges sur 27. Le nouveau maire restructura tout d’abord l’organisation des services municipaux en introduisant une vision très entrepreneuriale de la gestion des affaires publiques. Dans un second temps, il engagea une vigoureuse politique de travaux qui se traduisit par une profonde rénovation de la voirie du centre ville, la création d’un nouveau groupe scolaire, d’une maison des associations, l’ouverture d’un Centre européen de chute libre sur l’aérodrome de Lapalisse-Périgny et la réhabilitation de l’ancienne usine Barthelot en un très innovant musée d’Art brut, unique en Europe. Bernard Le Provost soutint également à bout de bras le dossier d’implantation de la société irlandaise ARROW sur le territoire de Lapalisse avec à la clé plus de 200 emplois créés dans des ateliers de découpe et de conditionnement de viande porcine.
A l’automne 1997, Bernard Le Provost fut le principal artisan de la relance de l’intercommunalité en créant avec ses homologues de Saint-Prix, Andelaroche, Barrais-Bussolles et de Saint-Etienne-de-Vicq, une Communauté de Communes du Pays de Lapalisse, la seconde créée dans le département de l’Allier. Cette nouvelle entité fut, dès le début, conçue comme un territoire de projets. Elu fort logiquement Président de cette toute structure territoriale en janvier 1998, Bernard Le Provost fut également élu conseiller régional au mois d’avril sur la liste RPR-UDF. Seule déconvenue de l’année, au mois de septembre, il fut battu dès le premier d’un renouvellement sénatorial auquel il avait participé pour défendre une certaine vision de l’indépendance politique vis-à-vis des états-majors et pour défendre les couleurs de l’est du département.
En mars 2001, Bernard Le Provost réengagea devant les électeurs ses mandats de maire et de conseiller général. Les deux campagnes s’annonçaient relativement difficiles. En effet, à l’échelle communale le déclin démographique de Lapalisse avait fait basculer la ville sous la limite des 3500 habitants ce qui se traduisait au point de vue électoral par le retour du panachage des listes. En d’autres termes, les électeurs pouvaient dès lors sanctionner n’importe quel colistier, au premier rang desquels il faut placer le maire en personne. Il est donc nécessaire de souligner que le dirigisme qui caractérisa la politique de Bernard Le Provost durant les six années écoulées ne lui avait pas attiré que des amitiés. A l’échelle cantonale, l’implication de plus en plus profonde du maire de Lapalisse dans la Communauté de communes posait le problème du cumul du mandat de conseiller général et de Président de la Comcom. Enfin, promoteur de l’installation d’une porcherie industrielle sur la commune de Barrais-Bussolles destinée à assurer une partie de l’approvisionnement des Etablissements Arrow, Bernard Le Provost souleva contre lui une opposition bigarrée allant des écologistes aux néo-ruraux en passant par la gauche locale. Au soir du 11 mars, Bernard Le Provost n’obtint au scrutin municipal que le treizième score de sa liste (832 voix) sur 18 élus et avec 2079 voix aux cantonales, il ne pouvait espérer un second tour dans un fauteuil face au PRG Dominique Chassenieux qui avait recueilli voix et bénéficierait à coup sûr d’un excellent report des voix de gauche. Le 18 mars 2001, au second tour des cantonales, Dominique Chassenieux devança Bernard Le Provost de seulement 38 voix (2311 contre 2273) faisant basculer à gauche le canton de Lapalisse alors que le département repassait à droite. Le 23 mars 2001, Bernard Le Provost fut réélu maire de Lapalisse au terme d’une consultation électorale qui vit son aura écornée mais qui, paradoxalement, ne se traduisit pas par une percée de l’opposition. Bernard Le Provost essaya dès lors de recentrer son action communale autour de quelques personnalités proches de la population (Fabienne Jeune, Louis Villecourt et Jean Laforest) et n’eut de cesse de développer la Communauté de communes du pays de Lapalisse qui finit par regrouper 14 communes et dont l’action sur le territoire de Lapalisse devint de plus en plus concrète (Médiathèque et office de tourisme communautaires autour d’une Place du Général Leclerc entièrement repensée, réalisation du passage Marache et rénovation de la rue de la Liberté). Le grand objectif de Bernard Le Provost fut de préparer Lapalisse à l’après Nationale 7, c’est-à-dire faire que notre ville continue à être attractive une fois son contournement routier réalisé (obtention du label village-étape, projet de village d’artistes dans la vieille ville). La vie après la route a débuté le 26 octobre 2006. Les vingt derniers mois de son mandat furent marqués par son combat contre une longue maladie. Bernard Le Provost s'éteignit le 21 juillet 2007.
D’origine bretonne, Bernard Le Provost devint docteur vétérinaire en 1961 et s’installa dans la foulée à Lapalisse comme assistant du Docteur Francpourmoi. Durant les années 1970, Bernard le Provost se constitua patiemment un solide réseau de relations, notamment vichyssoises (il fut Président du Kiwanis-club en 1974-1975), qui le soutiendra, le moment venu, dans tous ses projets politiques et économiques. A la fin des années 1970, à la suite d'une opération à la main, Bernard Le Provost fut obligé de prendre du recul par rapport à l'exercice de la médecine vétérinaire. Opérant alors une belle reconversion professionnelle, il fonda alors, en 1980, rue Jean-Macé, la société Pharmavet, spécialisée dans le conditionnement et la commercialisation de produits vétérinaires. Cette société fut absorbée en 1985 par le groupe breton Centravet. Durant les vingt premières années de sa vie professionnelle, Bernard Le Provost acquit une excellente connaissance des campagnes du canton de Lapalisse et se constitua un solide réseau de relations au sein du monde rural. Son entrée en politique date de 1982, année durant laquelle des ténors de la droite bourbonnaise réussirent à le convaincre de se présenter aux élections cantonales de mars. Candidat divers droite, Bernard Le Provost se retrouva à mener une campagne dans un paysage politique éclaté entre quatre autres candidatures dont deux à droite. Fort du soutien d’une grande partie du monde rural, Bernard Le Provost devança au premier tour de 400 voix le conseiller général sortant, le socialiste Jean Daumur. Au second tour, l’écart se réduisit seulement à quatre-vingt voix, mais Bernard Le Provost réussit à faire basculer le canton de Lapalisse à droite. En 1983, notre homme se lança à la conquête de la ville de Lapalisse, fief du Docteur Grèze depuis 1971. Ce fut le premier d’une longue série de duels politiques entre les deux hommes. Sa liste pour l’avenir de Lapalisse, estampillée UDF-RPR, n’obtint que trois sièges. En octobre 1988, au bénéfice d’une triangulaire, Bernard Le Provost est réélu conseiller général au second tour face à… François Grèze. La défaite du maire de Lapalisse entraîna sa démission et déclencha une crise politique locale. Bernard Le Provost choisit de ne pas prendre part aux débats et de ne pas présenter une liste aux élections complémentaires du 4 décembre 1988 qui virent la réélection de François Grèze au poste de maire. Cette stratégie attentiste profita à Bernard Le Provost qui, dans l’optique des élections municipales de mars 1989, reçut le soutien de trois conseillers de la majorité Grèze restés fidèles à leurs idées centristes. Ce ralliement permit à l’opposition de droite de passer de trois à six conseillers à l’issue des élections municipales de 1989.
En 1994, Bernard Le Provost fut confortablement réélu conseiller général du canton de Lapalisse devançant une nouvelle fois François Grèze et réussissant même l’exploit d’arriver en tête à Lapalisse. Durant les mois qui suivirent cette élection, Bernard Le Provost fit de plus en plus figure de prétendant sérieux à la succession de François Grèze à l’hôtel de ville. Profitant d’un mécontentement grandissant, le conseiller général personnifiait la volonté de rupture avec une gestion des affaires communales qui pour beaucoup apparaissait en bout de course. A la tête d’une liste féminisée et rajeunie, Bernard Le Provost remporta une superbe victoire aux élections municipales de juin 1995 en battant dès le premier tour la liste Horizon 2000 du Docteur Grèze par 57 % des voix contre 43 %.
Dès le lendemain de l’élection, entouré de sa garde rapprochée (Pierre Chervier, PDG des Huileries de Lapalisse et premier adjoint, Christian Ganay, vieux compagnon de route et cinquième adjoint, Louis Villecourt et Louis Surcoux anciens colistiers du Docteur Grèze passés dans le camp de l’opposition en 1989, respectivement deuxième et quatrième adjoints), Bernard Le Provost se mit au travail fort d’une majorité de 21 sièges sur 27. Le nouveau maire restructura tout d’abord l’organisation des services municipaux en introduisant une vision très entrepreneuriale de la gestion des affaires publiques. Dans un second temps, il engagea une vigoureuse politique de travaux qui se traduisit par une profonde rénovation de la voirie du centre ville, la création d’un nouveau groupe scolaire, d’une maison des associations, l’ouverture d’un Centre européen de chute libre sur l’aérodrome de Lapalisse-Périgny et la réhabilitation de l’ancienne usine Barthelot en un très innovant musée d’Art brut, unique en Europe. Bernard Le Provost soutint également à bout de bras le dossier d’implantation de la société irlandaise ARROW sur le territoire de Lapalisse avec à la clé plus de 200 emplois créés dans des ateliers de découpe et de conditionnement de viande porcine.
A l’automne 1997, Bernard Le Provost fut le principal artisan de la relance de l’intercommunalité en créant avec ses homologues de Saint-Prix, Andelaroche, Barrais-Bussolles et de Saint-Etienne-de-Vicq, une Communauté de Communes du Pays de Lapalisse, la seconde créée dans le département de l’Allier. Cette nouvelle entité fut, dès le début, conçue comme un territoire de projets. Elu fort logiquement Président de cette toute structure territoriale en janvier 1998, Bernard Le Provost fut également élu conseiller régional au mois d’avril sur la liste RPR-UDF. Seule déconvenue de l’année, au mois de septembre, il fut battu dès le premier d’un renouvellement sénatorial auquel il avait participé pour défendre une certaine vision de l’indépendance politique vis-à-vis des états-majors et pour défendre les couleurs de l’est du département.
En mars 2001, Bernard Le Provost réengagea devant les électeurs ses mandats de maire et de conseiller général. Les deux campagnes s’annonçaient relativement difficiles. En effet, à l’échelle communale le déclin démographique de Lapalisse avait fait basculer la ville sous la limite des 3500 habitants ce qui se traduisait au point de vue électoral par le retour du panachage des listes. En d’autres termes, les électeurs pouvaient dès lors sanctionner n’importe quel colistier, au premier rang desquels il faut placer le maire en personne. Il est donc nécessaire de souligner que le dirigisme qui caractérisa la politique de Bernard Le Provost durant les six années écoulées ne lui avait pas attiré que des amitiés. A l’échelle cantonale, l’implication de plus en plus profonde du maire de Lapalisse dans la Communauté de communes posait le problème du cumul du mandat de conseiller général et de Président de la Comcom. Enfin, promoteur de l’installation d’une porcherie industrielle sur la commune de Barrais-Bussolles destinée à assurer une partie de l’approvisionnement des Etablissements Arrow, Bernard Le Provost souleva contre lui une opposition bigarrée allant des écologistes aux néo-ruraux en passant par la gauche locale. Au soir du 11 mars, Bernard Le Provost n’obtint au scrutin municipal que le treizième score de sa liste (832 voix) sur 18 élus et avec 2079 voix aux cantonales, il ne pouvait espérer un second tour dans un fauteuil face au PRG Dominique Chassenieux qui avait recueilli voix et bénéficierait à coup sûr d’un excellent report des voix de gauche. Le 18 mars 2001, au second tour des cantonales, Dominique Chassenieux devança Bernard Le Provost de seulement 38 voix (2311 contre 2273) faisant basculer à gauche le canton de Lapalisse alors que le département repassait à droite. Le 23 mars 2001, Bernard Le Provost fut réélu maire de Lapalisse au terme d’une consultation électorale qui vit son aura écornée mais qui, paradoxalement, ne se traduisit pas par une percée de l’opposition. Bernard Le Provost essaya dès lors de recentrer son action communale autour de quelques personnalités proches de la population (Fabienne Jeune, Louis Villecourt et Jean Laforest) et n’eut de cesse de développer la Communauté de communes du pays de Lapalisse qui finit par regrouper 14 communes et dont l’action sur le territoire de Lapalisse devint de plus en plus concrète (Médiathèque et office de tourisme communautaires autour d’une Place du Général Leclerc entièrement repensée, réalisation du passage Marache et rénovation de la rue de la Liberté). Le grand objectif de Bernard Le Provost fut de préparer Lapalisse à l’après Nationale 7, c’est-à-dire faire que notre ville continue à être attractive une fois son contournement routier réalisé (obtention du label village-étape, projet de village d’artistes dans la vieille ville). La vie après la route a débuté le 26 octobre 2006. Les vingt derniers mois de son mandat furent marqués par son combat contre une longue maladie. Bernard Le Provost s'éteignit le 21 juillet 2007.
Son travail et sa vision de Lapalisse sont aujourd'hui unanimement reconnus par les habitants de la ville. Une salle des sports porte son nom depuis janvier 2008.
S. HUG
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