mercredi 31 août 2011

Terre-mère


-


En 1992, la Commission européenne prôna un étonnant retour à la jachère dans le cadre d'une nouvelle réforme de la PAC. Il s'agissait alors de "geler" 10 % des terres arables pour lutter contre les surproductions agricoles. Seize ans plus tard, cette politique fut révisée, laissant simplement aux agriculteurs le choix de continuer à mettre en jachère une partie de leurs terres pour favoriser la biodiversité environnementale : un pas de plus venait d'être franchi vers la nouvelle fonction sociale des agriculteurs, celle de "jardiniers des paysages ruraux".

Pourtant, pendant des siècles, la jachère eut une finalité tout autre : il s'agit de mettre au repos quelques parcelles pour permettre à la terre de se "refaire". Cependant, la jachère n'était en rien une friche, car elle recevait chaque année et à plusieurs reprises quelques opérations d'entretien permettant de nettoyer le sol et d'enfouir les plantes adventices. Au bout de quelques années, la jachère était "défoncée" par un puissant attelage (comme celui immortalisé par Charles Jeannot, photographe lapalissois, au début du XXe siècle sur les terres du Petit-Champagne à Saint-Prix), avant d'être remise en culture. Les dernières pratiques à grande échelle de la jachère ancestrale disparurent du Bourbonnais au début des années 1960, laissant place à l'utilisation généralisée des engrais chimiques.


-



-



Ce cliché de Charles Jeannot est actuellement conservé au Musée rural de Montaigu-le-Blin.


-


S. HUG



Aucun commentaire :